[Séminaire #ecnEHESS] Payal Arora et Edgar C. Mbanza “Le prolétariat ludique du Sud global” (9 avril 2018, 17h)

Enseignement ouvert aux auditeurs libres. Pour s’inscrire, merci de renseigner le formulaire.

Notre séminaire Étudier les cultures du numérique se poursuit avec une séance passionnante sur les usages ludiques, participatifs et “associés” entre l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud. Nos deux intervenants sont Payal Arora, professeure à l’Université Erasmus de Rotterdam (Pays-Bas) et auteure de The Leisure Commons: A Spatial History of Web 2.0 (Routledge, 2014) et Edgar Charles Mbanza, socio-anthropologue, chercheur post-doctoral à Télécom Paristech et chercheur associé IRCAV (Institut de Recherche sur la Communication et l’audiovisuel, Paris 3).

La séance aura lieu le lundi 9 avril 2018 de 17h à 20h, Salle Lombard, EHESS, 96 bd Raspail, 75006 Paris.


Titre : Poor@play – mobilizing the ludic underclass in the digital age
Intervenante : Payal Arora (Erasmus University Rotterdam)

Résumé : This talk sets aside received wisdom and instead assesses real patterns of usage in India, China, South Africa, Saudi Arabia, Brazil, and elsewhere. Where Westerners fret that social media leaves us “alone together,” Himalayan teens grow more intimate by sharing a single computer with all of their passwords and profiles exposed to one another. In China, gaming factories break down boundaries of leisure and labor. And what to make of a YouTube fashion show from Riyadh? Notions of the global poor as virtuous utilitarians-who mainly go online to study, find work, check farm prices, and obtain health information-is false. It is time to unpack what leisure means for the vast global poor as they fast take to the digital life.

Titre : Les “réseaux men” : ludification et réception domestique dans les milieux populaires de l’Afrique urbaine
Intervenant : Edgar C. Mbanza (Télécom Paristech)

Résumé : Du point de vue de l’Afrique urbaine populaire, terrain de mes investigations ethnographiques, le numérique amplifie un processus de ludification historique des milieux médiatiques locaux. Je présenterai , avec une visée à la fois descriptive et critique, quelques lieux et figures emblématiques de la vie sociale qui illustrent l’insécable intrication des logiques du jeu et celles des technologies : certaines cérémonies de réception domestique de la nouvelle télévision, les rituels de bricolage des actualités, ou encore les activités des pirates du câble appelés « réseaux men », le « jeu double » de ce que l’on appelle les débrouillards « branchés », les « cartes » des ambassadrices -ces petites ouvrières de Jumia (l’Amazon africain), etc.


Les présentations et les débats se dérouleront en anglais et en français.