anamia

[Podcast] Grand entretien à Récherche en Cours (avec Paola Tubaro, Radio Aligre FM, 25 nov. 2016)

A l’occasion de la sortie de notre livre Le phénomène ‘pro-ana’. Troubles alimentaires et réseaux sociaux (Presses des Mines, 2016), je me suis rendu avec Paola Tubaro chez Jean-Marc Galan, animateur de l’émission REC Recherche En Cours sur Radio AligreFM. Nous avons parlé du livren de l’enquête sur le web des troubles alimentaires menée à partir de 2010 dans le cadre du projet de recherche ANAMIA, des combats politiques qui ont suivi notre travail de recherche.

» Le phénomène «pro ana», Recherche En Cours, Radio AligreFM, 59’29”

Troubles alimentaires et réseaux sociaux: entretien (Radio Télévision Suisse, La 1ère, 5 nov. 2016)

TROUBLES ALIMENTAIRES ET RÉSEAUX SOCIAUX : dérive ou entraide Les défis genre  » bikini bridge  » ou  » A4 waist challenge  » fleurissent toujours sur Internet et sur les réseaux sociaux. Il sʹagit par exemple dʹêtre suffisamment maigre pour cacher sa taille derrière une feuille A4 tenue verticalement. De là à penser que la jungle numérique encourage les troubles alimentaires, il nʹy a quʹun pas. Mais ce nʹest pas si simple. Une vaste étude montre que derrière ces conversations digitales se cachent des communautés qui sʹentraident, qui se soutiennent, loin de lʹapologie de lʹanorexie souvent décriée. Voyage entre idées reçues à la peau dure et étude sociologique, avec nos chroniqueurs Anne Flament et Didier Bonvin. Invité : Antonio Casilli, professeur à ParisTech et chercheur associé à l’EHESS et co-auteur de “Le phénomène pro ana. Troubles alimentaires et réseaux sociaux” paru aux Presses des Mines

Source : Troubles alimentaires et réseaux sociaux: dérive ou entraide

Compte rendu de “Le Phénomène ‘pro-ana'” dans Le Monde (24 oct. 2016)

“Pourtant, pour les deux chercheurs, contrairement aux idées reçues, «il n’y a pas d’apologie de la maigreur, au contraire. Ces communautés se régulent entre elles, il y a même des controverses» , explique Antonio A. Casilli. Deuxième constat: bien souvent, les personnes souffrant de troubles alimentaires ont du mal à en parler à leur entourage, voire le cachent. «Elles trouvent dans ces plates-formes des espaces de parole, en étant comprises sans être jugées, ce qui leur procure une aide» , souligne Paola Tubaro.

Ils arrivent à la conclusion que ces communautés de malades trouvent en ligne des soutiens qu’elles n’ont pas ailleurs et recherchent plutôt un accompagnement pour la vie quotidienne. L’émergence de ces sites est, selon eux, liée au désinvestissement de l’Etat et à une mauvaise répartition des structures hospitalières sur le territoire. De fait, de nombreuses personnes ne sont pas prises en charge. Les auteurs ajoutent que ces sites sont plutôt un prisme par lequel appréhender des enjeux comme l’obsession de l’image du corps, le rapport à l’autorité médicale, etc.”

Source: Les sites « pro-ana » passés au crible

[Vidéo] Repenser le phénomène pro-ana (Gaité Lyrique, Paris, 16 janv. 2015)

Corps, Réseaux et troubles alimentaires : Repensez le phénomène « pro-ana »

Dans le jargon d’internet, « Ana » et « Mia » désignent l’anorexie et la boulimie mentale. Il existe des sites web conçus et gérés par les internautes pour parler de ces troubles des conduites alimentaires (TCA). Le ton provocateur de certains d’entre eux, allant jusqu’à affirmer que ces troubles sont un choix de vie plutôt qu’une maladie, a attiré l’attention des médias et des décideurs politiques, et leur a valu la qualification péjorative de « pro-ana » ou « pro-mia ». Les internautes peuvent aller jusqu’à décrire leurs crises, leurs vomissements, leurs envies d’un corps filiforme inspiré par les photos de célébrités retouchées et amincies (thinspiration). Pendant longtemps, il a été impossible d’obtenir des données de qualité sur la fréquentation de ces sites dont les contenus (textes, photos, échanges…) sont souvent cachés pour contourner la censure.Avec son équipe de recherche, le sociologue et « humaniste numérique » Antonio Casilli a conduit le projet de recherche ANAMIA, la première enquête au monde à permettre une analyse des réseaux sociaux, des pratiques alimentaires et des usages numériques de personnes atteintes de TCA dans le web anglophone et francophone. En développant des méthodologies innovantes (simulations informatiques, visualisations de données, collecte dynamiques de réseaux personnels), l’étude se donne les moyens d’obtenir des résultats surprenants : l’apologie de l’anorexie est loin de représenter la totalité des postures, le stéréotype de l’adolescente « pro-ana » socialement isolée est mis à mal, l’utilité de la censure de ces sites est aussi remise en cause. En déplaçant le prisme pathologique vers celui des usages des technologies et celui des sociabilités, à repenser la notion même de pro-ana.

Source: Repensez le phénomène pro-ana | UVDE

Dans le Smithsonian Magazine (blog, 22 juillet 2013)

Dans le blog du Smithsonian Magazine, un compte rendu de l’étude ANAMIA coordonnée par le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil).

 

» What Happened to ‘Self-Harm Blogs’ After Tumblr Banned Them?.

Antonio Casilli : ne pas diaboliser les blogs des personnes atteintes de TCA (Rue89, 15 juin 2013)

Le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil), présente l’enquête internationale ANAMIA dans l’article de Laurent Bonnat publié sur Rue89.

» Anorexie-boulimie : les blogs d’ados font parfois du bien | Rue89.

 

S’il ne s’agit pas, au sens propre, de se soigner mutuellement, les relations tissées dans un même milieu peuvent parfois éviter un suicide. Un phénomène fréquent que les relations hors ligne ne parviennent pas forcément à déjouer, écrit Antonio A. Casilli :

« La collectivité exerce une forme de contrôle et la validation des déclarations performatives des contributeurs de sites “anamia” (avoir ou ne pas avoir absorbé des aliments), validation qui vise autant à vérifier la véracité des déclarations qu’à empêcher que l’escalade dans la confrontation n’aboutisse à une issue fatale. »

Ce que M. Casilli entend par « véracité » est en réalité la succession de codes communautaires visant à prouver que l’on fait bien « partie » de ce monde, une garantie nécessaire entre membres, pour montrer patte blanche (n’y entre pas qui veut).

 

Nouvelles d’ANAMIA : conférences, vidéos et outils de visualisation de données

Je suis actuellement à Québec (plus précisément sur le campus de l’Université Laval) où j’ai été invité à présenter ANAMIA, notre projet ANR sur les communautés anorexiques et boulimiques du Web, dans le cadre du méga-congrès francophone canadien ACFAS. Que Georges Canguilhem ne m’en veuille pas trop, l’intitulé de ma présentation est Le normal et le parfait. Rapport au médical et émergence de normes corporelles au sein des communautés anorexiques du Web (lundi 6, 15h30, salle 3850 du Pavillon Alexandre-Vachon, colloque du CELAT, session “Corps et médias : énonciation, négociation, contestation et réaffirmation, présidée par Madeleine Pastinelli).

Par ailleurs, avec les autres membres du projet, nous venons de lancer en ligne la série de Conférences ANAMIA : des vidéos et des slides de présentations de membres de notre équipe de recherche et de spécialistes français apportant un éclairage sociologique, historique, psychologique sur les Web des troubles alimentaires et sur le phénomène pro-ana. La première vidéo est celle de La minceur, obsession ou danger, conférence de l’historien Georges Vigarello (directeur d’études à l’EHESS et auteur, entre autres, de La silhouette, 2012 ; Les métamorphoses du gras, 2010 ; Histoire de la beauté, 2004). Le montage a été réalisé par Argyro Paouri, de la cellule audiovisuelle du CEM IIAC CNRS/EHESS.

VigarelloANAMIA[Conférence ANAMIA] Georges Vigarello « La minceur n’est pas une obsession exclusivement moderne »

Pour terminer, un teaser de quelque chose sur laquelle nous avons travaillé ces derniers mois avec le très talentueux designer Quentin Bréant : un tools de visualisation des données collectées dans le cadre de nos enquêtes sur les utilisateurs de sites Web liés aux troubles alimentaires en France et au Royaume. Nous allons faire une présentation live sur le site Web du projet ANAMIA prochainement. Entre temps (et sans autre explication) voilà une petite galerie… question de vous donner un avant-goût.

Visualisations des données de l’enquête ANAMIA en France et au Royaume-Uni