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Les origines mystiques et populaires des avatars : podcast d'Antonio Casilli (Silicon Maniacs, 2 mai 2012)

Podcast de l’émission Very Serious Geek, magazine culturel de la radio Silicon Maniacs, consacrée au corps dans les imaginaires technologiques. Pourquoi, de Facebook au film éponyme de James Cameron, les avatars sont-ils bleus ? Denis-Quentin Bruet a posé cette question au sociologue Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil).

http://www.siliconmaniacs.org/pourquoi-les-navis-avatar-sont-ils-bleus/

Pourquoi les Na’vis d’Avatar sont-ils bleus ? | Silicon Maniacs

Very Serious Geek, c’est l’émission qui prend la culture Pop’ au sérieux. Au menu, sur-interprétation de séries TV, décodage de films cultes, exagérations historiques sur des jeux vidéos légendaires, bref Very Serious Geek, c’est la culture Geek prise très (qui a dit trop ?) au sérieux. Notre mantra ? “Il n’y a pas de sur-interprétation !”

Et cette semaine, j’ai un scoop. J’ai trouvé quelqu’un capable de répondre à l’une des plus grandes questions que l’homme s’est posé depuis la découverte du feu et l’invention de la roue, je veux bien sûr parler de la question suivante : Pourquoi les Na’vi d’Avatar sont-ils bleus ? Oui, chers auditeurs, l’heure est grave, grâce à l’invité de ce soir, nous allons partir à l’origine du mot et du concept d’avatar, remonter les rivières sémiotiques de l’Inde et de la cyberculture jusqu’aux confins de la forêt de Pandora.

Et cette personne, c’est Antonio Casilli, sociologue à l’EHESS et à Paris Tech. Pour en savoir plus sur lui, rendez-vous sur son site internet. On y trouve notamment son billet sur Avatar et des liens pour approfondir sa théorie sur la question de l’avatar, et de sa bleuitude. Accrochez-vous !

Dans Libération (16 juin 2011)

Dans Libération du 16 juin 2011, un article de Marie Piquemal sur le choix de son avatar sur les réseaux sociaux. L’occasion d’en parler avec Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil), ainsi qu’avec d’autres experts en matière de numérique : Thibaut Thomas, Yann Leroux et Fanny Georges.

Avant de s’aventurer sur ce terrain glissant, mais passionnant, Antonio Casilli, chercheur à l’EHESS1, prévient : «attention, Facebook n’est pas Twitter qui n’est pas MySpace, ni le forum Doctissimo». Les codes de représentation ne sont pas les mêmes d’un média social à l’autre. A l’instar du monde réel, le net est rempli de codes, de règles de conduite, de coutumes même, qu’il est de bon ton de respecter. Ainsi, sur Facebook, beaucoup ont pris le pli de se présenter sous leur vraie identité: nom, prénom, date de naissance et photo de face ou de profil.

Sur Twitter, la part de mise en scène et de jeu est plus développée, on trouve donc davantage de profils fantaisistes (gueules d’animaux, caricatures, affiches, etc.) «Vous remarquerez que les gens paraissent toujours heureux sur leurs photos d’avatar. L’air mélancolique est banni», note Fanny Georges, auteure d’une thèse sur la représentation de soi et l’identité numérique.

Comment s’opère le choix?

Pourquoi cette photo plutôt qu’une autre? «Quand on pose la question, les utilisateurs répondent, au choix: “celle-là, je l’aimais bien” ou “j’en avais pas d’autres”», résume Thibaut Thomas2, spécialiste en stratégie des réseaux sociaux, qui a consacré son mémoire de fin d’études sur le sujet.

Pour lui, ces deux réponses veulent dire la même chose: «la personne a estimé qu’à un moment donné et dans un contexte social donné, cette photo était la seule pouvant la représenter. C’est exactement la même démarche que de s’habiller avant de sortir dans la rue. On adopte une manière de se présenter en fonction des personnes l’on s’attend à rencontrer. Vous ne vous habillez pas forcément de la même façon pour aller à un rendez-vous professionnel que pour sortir acheter le pain le dimanche. Le mécanisme est identique avec le choix de la photo de profil. On anticipe qui peut nous voir et la manière dont on veut se présenter à leurs yeux, exactement comme dans la vraie vie.»

Dans ses travaux, Antonio Casilli décompose ce travail psychique (pas forcément conscient) en deux étapes : choisir sa photo oblige d’abord à engager une réflexion sur la manière de se présenter, les traits que l’on désire mettre en valeur. Ensuite, «la photo doit être validée par les autres. Cette étape de la reconnaissance est essentielle: est-ce que je suis capable de gérer cette nouvelle identité ?» C’est ainsi que le rouge-gorge, taxé unanimement de «gnangnan», est passé à la trappe…«Sur Facebook, réseau social basé sur l’identité civile, le choix de la photo de profil est plus important pour les autres que pour soi-même. Il apporte la preuve que vous êtes un être humain.»

Avatar activism and the "survival of the mediated" hypothesis

By now, you’re all way too familiar with the Egyptian Facebook activism. And everybody and his sister has spent the last year-and-a-half discussing how wrong was Malcolm Gladwell in dismissing Moldovan Twitter activism. And millions of you have smiled at Gaddafi’s crazy rant against Tunisian Wikileaks activism. But I’m sure the notion of Avatar activism appeals to a more restricted audience.

In an attempt to fill this gap in your general knowledge, let me point you to a recent article by Mark Deuze.

ResearchBlogging.org
Mark Deuze (2010). Survival of the mediated Journal of Cultural Science, 3 (2)

One interesting part of the essay deals with protestors around the world appropriating the aesthetic codes and themes of James Cameron’s film Avatar. In the Palestinian village of  Bil’in, for instance, activists disguised as blue-skinned Na’vi fight “Israeli imperialism”. The same goes with other community initiatives around the world, such as the Dongria Kondh tribe in eastern India and the Kayapo Indians in the Amazon rainforest.

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Dans Mondomix (15 avril 2011)

Dans le magazine Mondomix n. 45, un article de Jean-Sébastien Josset et une interview avec Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil). Entre inquiétudes et ivresses, les réseaux sociaux en ligne reconfigurent-ils notre rapport à la mort ?

Les soi-disant mondes virtuels ne font que prolonger, compléter nos interactions sociales hors-ligne. Pour deux milliards de personnes, les événements de l’existence passent aussi par le Web : la naissance, le tissage de relations sociales (l’amitié, l’amour…) et – pourquoi pas ? – la mort. Mais ceci ne veut pas dire qu’ils cessent d’avoir lieu essentiellement dans notre quotidien. Les phénomènes qu’on observe sur le Web, et qu’on a décidé de qualifier de « rituels funéraires » ne sont, dans la plupart des cas, que des versions électroniques de vieux faire-part de décès. Quant à Facebook, la fonction memorial fait surgir un autre ordre de questions. De fait, un mémorial n’est qu’une page comme les autres, dans laquelle certaines fonctionnalités (comme la mise à jour des statuts) ont été désactivées. Même si elles ne sont plus visibles, les informations et surtout les données relationnelles des utilisateurs décédés (leurs listes d’amis, leurs groupes) restent intactes dans les serveurs de Palo Alto. Rien d’étonnant. Facebook est un service qui ne doit son bon fonctionnement qu’à une architecture de données rigide, de laquelle on ne peut pas – pour des raisons techniques – retirer des profils d’utilisateurs. Pensez à la difficulté d’effacer votre compte sur ce réseau social… Les mémoriaux en ligne répondent à la même logique : une fois qu’il est entré dans Facebook, nul ne doit sortir. C’est comme ça que Mark Zuckerberg peut se flatter de plus de 500 millions de profils.

Jean-Sébastien JossetJe

"L'homme transcendé" de l'artiste japonais Suguru Goto (31 mars 2011)

Au Cube d’Issy-les-Moulineaux, une performance artistique pour explorer l’extension des potentialités dans la relation homme-machine : l’interaction entre les images vidéo représentant des corps virtuels et le corps de l’artiste Suguru Goto présent sur scène, qui peut, grâce à son BodySuit, transformer ces images en temps réel. Un puzzle se crée autour des différences et des ressemblances entre corps réel et virtuel.

Festival Némo

Le Cube – 20, Cours Saint Vincent 92130 Issy-les-Moulineaux
Tél. 01 58 88 3000 Fax. 01 58 88 3010

Le jeudi 31 mars 11

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Les Avatars : surpuissance, régénération et devenir technologique du corps en ligne

La troisième séance de mon séminaire EHESS Corps et TIC : approches socio-anthropologiques des usages numériques a eu lieu le jeudi 13 janv. 2011. Le sujet traité : la figure de l’avatar, son rôle dans la culture numérique, ses liens étroits avec, d’un côté, les expériences vidéoludiques, de l’autre les applications biomédicales. Voilà les slides et une bibliographie des textes cités.

La prochaine séance (où il sera question d’e-Santé) aura lieu le jeudi 27 janvier 2011 de 17h à 19h en salle 5, EHESS, 105 bd Raspail 75006 Paris. Pour s’inscrire, il suffit de m’envoyer un petit mail gentil.

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Séminaire EHESS "Corps et technologies des l'information et de la communication"

Première séance du séminaire EHESS

Corps et technologies des l’information et de la communication

Approches socio-anthropologiques des usages numériques

animé par Antonio Casilli sociologue au Centre Edgar-Morin (IIAC EHESS/CNRS) et chercheur associé à l’Institut Télécom (équipe de recherche ETOS, TEM).

Date : jeudi 25 novembre 2010
Horaire : de 17h à 19h
Lieu : salle 5, EHESS, 105 bd Raspail 75006 Paris

L’essor des usages informatiques de masse a coïncidé avec le télescopage de deux plans – l’un physique, l’autre informationnel – de l’expérience humaine. Tout en s’inscrivant dans une continuité entre les objets techniques et la corporéité même de l’usager, les TIC véhiculent des représentations sociales qui semblent mettre entre parenthèse la sensualité et la matérialité des corps. Cet enseignement a pour objet une exploration synchronique et diachronique des pratiques et des recherches portant sur le corps dans les contextes d’interaction assistée par ordinateur. Il s’agira de tenter d’éclairer les logiques sous-tendant les différentes dimensions de ces technologies (de la e-santé à la construction d’avatars dans les jeux vidéo, de la mise en scène de soi dans les réseaux sociaux aux hybridations “cyborg” d’organismes et de machines) aussi bien que de s’intéresser aux contextes institutionnels et aux régimes de production des savoirs qui conditionnent ces faits sociaux.

Programme

Les séances à venir auront lieu les 2e et 4e jeudis du mois (17h, salle 5, sauf  la séance du 10 février, reportée au 11 février, même heure, salle 2). Le séminaire est ouvert aux auditeurs libres – étudiants qui désirent simplement participer aux séminaires de l’EHESS, sans y être inscrits officiellement.

* 25 novembre 2010 (17h, salle 5) : Virus
* 9 décembre 2010 (17h, salle 5) : Cyborg
* 13 janvier 2011 (17h, salle 5) : Avatar
* 27 janvier 2011 (17h, salle 5) : eSanté
* 11 février 2011 (17h, salle 2) : Réseaux
* 24 février 2011 (17h, salle 5) : Jouissance

Liens utiles

Page web EHESS : http://www.ehess.fr/fr/enseignement/enseignements/2010/ue/124/
Page Facebook : http://www.facebook.com/event.php?eid=167047909985177
Page Calenda : http://calenda.revues.org/nouvelle18070.html

L'ingrédient secret d'un bon avatar ? Le cadavre d'un condamné à mort

Au hasard de mes tweets et retweets, je suis tombé sur une vidéo réalisée à partir de la base de données du Visible Human Project. Ce programme, inauguré en 1989 aux États-Unis dans le cadre de la National Library of Medecine, avait pour but de stocker des images anatomiquement détaillées du corps humain :

Les images – en libre accès depuis 1994 – ont été composées par un expert d’effet spéciaux et de vidéo 3D connu sous le pseudonyme de ApaczoS. La vidéo est accompagnée par un commentaire :

« Done with one expression, one script called sequencer and a lot of patience:)
Enjoy this short lesson of human anatomy ».

Un logiciel de 3D, du code, de la patience… cela ressemble à la recette des biscuits de  grand-mère. Recette dans laquelle manque pourtant un ingrédient fondamental : le cadavre de Joseph Paul Jernigan, exécuté dans une prison du Texas le 5 août 1993. A l’aide de diverses techniques d’imagerie médicale (résonance magnétique, tomographie numérique et cryosection) son corps scanné a fourni la matière première pour cet atlas anatomique de nouveau type, ensuite utilisé à des fins didactiques , diagnostiques – et artistiques.

Une manière de se rappeler (si les scandales récentes autour de l’exposition Our Body, à corps ouvert n’auraient pas suffi) que les corps des condamnés à mort sont utilisés depuis l’Antiquité grecque pour créer des modélisation anatomiques. (more…)

Antonio Casilli invité de l'émission 'C'est arrivé demain' sur Europe1

Antonio A. Casilli est l’invité de l’émission C’est arrivé demain, sur Europe 1 le dimanche 29 août 2010, pour parler de son livre Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? en sortie aux Editions du Seuil.

“A travers les réseaux sociaux ou les mondes en ligne les usagers expriment un besoin de se prendre en charge. C’est un souci de soi, comme l’aurait dit Michel Foucault. Et les médecins l’ont compris – c’est pourquoi aujourd’hui on parle de e-Santé. Au début des années 1980, les professionnels de la santé refusaient de toucher à l’informatique… Aussi pour des soucis tout à fait justifiables de protection de la vie privée. Mais désormais ils travaillent en bonne intelligence avec les communautés virtuelles et les forum de patients.”

[audio:http://dl.dropbox.com/u/10267886/Europe1_290810.mp3 |titles=Radio Europe 1 ‘C’est arrivé demain’ |artists=Antonio A. Casilli]

Avec le journaliste Dominque Souchier (et ses autres invités) il a été question de modélisation des corps idéaux, de suicides dans les mondes virtuels, mais aussi de Médecine 2.0 et de otaku japonais.

C’est arrivé demain – 29/08/10 – Europe1.fr