débat

[Vidéo] Conférence de lancement de “En attendant les robots” (Musée des Arts et Métiers, 3 janv. 2019)

Vidéo de la soirée de présentation de mon ouvrage En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic (Éditions du Seuil), qui a eu lieu le 3 janvier 2019 au Musée des Arts et Métiers de Paris. La rencontre, dans le cadre du cycle “Paroles d’auteurs”, a été animée par Thomas Baumgartner.


L’essor des intelligences artificielles réactualise une prophétie lancinante : avec le remplacement des êtres humains par les machines, le travail serait appelé à disparaître. Si certains s’en alarment, d’autres voient dans la « disruption numérique » une promesse d’émancipation fondée sur la participation, l’ouverture et le partage.
Les coulisses de ce théâtre de marionnettes (sans fils) donnent cependant à voir un tout autre spectacle. Celui des usagers qui alimentent gratuitement les réseaux sociaux de données personnelles et de contenus créatifs monnayés par les géants du Web. Celui des prestataires des start-ups de l’économie collaborative, dont le quotidien connecté consiste moins à conduire des véhicules ou à assister des personnes qu’à produire des flux d’informations sur leur smartphone. Celui des microtravailleurs rivés à leurs écrans qui, à domicile ou depuis des « fermes à clic », propulsent la viralité des marques, filtrent les images pornographiques et violentes ou saisissent à la chaîne des fragments de textes pour faire fonctionner des logiciels de traduction automatique.
En dissipant l’illusion de l’automation intelligente, Antonio Casilli fait apparaître la réalité du digital labor : l’exploitation des petites mains de l’intelligence « artificielle », ces myriades de tâcherons du clic soumis au management algorithmique de plateformes en passe de reconfigurer et de précariser le travail humain.

"Le cyberespace est une superstition" : Antonio Casilli à La rentrée des débats (vidéo)

A l’occasion de la Rentrée des Débats organisée en partenariat avec Le Monde, Eduardo Castillo rencontre le sociologue Antonio Casilli pour son ouvrage Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010).

“Le moment est venu de faire le deuil du mythe du cyberespace, d’admettre qu’il n’est qu’une sorte de superstition… en réalité, l’espace dans lequel nos interactions en ligne ont lieu est notre espace quotidien, notre espace tangible. Il n’y a pas de dématérialisation des corps sur le Web.”

[Enregistré le 15/10/10 à la Fnac Numérique – Paris]