e-santé

Compte rendu de “Le Phénomène ‘pro-ana'” dans Le Monde (24 oct. 2016)

“Pourtant, pour les deux chercheurs, contrairement aux idées reçues, «il n’y a pas d’apologie de la maigreur, au contraire. Ces communautés se régulent entre elles, il y a même des controverses» , explique Antonio A. Casilli. Deuxième constat: bien souvent, les personnes souffrant de troubles alimentaires ont du mal à en parler à leur entourage, voire le cachent. «Elles trouvent dans ces plates-formes des espaces de parole, en étant comprises sans être jugées, ce qui leur procure une aide» , souligne Paola Tubaro.

Ils arrivent à la conclusion que ces communautés de malades trouvent en ligne des soutiens qu’elles n’ont pas ailleurs et recherchent plutôt un accompagnement pour la vie quotidienne. L’émergence de ces sites est, selon eux, liée au désinvestissement de l’Etat et à une mauvaise répartition des structures hospitalières sur le territoire. De fait, de nombreuses personnes ne sont pas prises en charge. Les auteurs ajoutent que ces sites sont plutôt un prisme par lequel appréhender des enjeux comme l’obsession de l’image du corps, le rapport à l’autorité médicale, etc.”

Source: Les sites « pro-ana » passés au crible

Dans DNA Dernières Nouvelles d'Alsace (3 mai 2011)

Dans le quotidien strasbourgeois Dernières Nouvelles d’Alsace, un article de Manon Corbin sur l’effet d’internet sur la santé présente les thèses d’Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil). L’article est un compte rendu des journées d’étude Euro Cos 2011 « Internet : des promesses pour la santé » ayant eu lieu à Strasbourg le 15 et 16 avril 2011.

La formation initiale des médecins n’inclut pas de cours spécifique sur la problématique internet. Le sujet n’est pas occulté, mais abordé de manière concrète durant les stages. Même si le problème de la fiabilité se pose, la médecine du futur ne pourra pas se dispenser d’internet. Un outil de responsabilisation du patient, qui peut l’aider à accepter et prendre en charge sa maladie.
Une utilisation raisonnée qui pourrait même entraîner des économies sur les dépenses de santé. « L’e-santé pourrait être une ruse du libéralisme pour progressivement déresponsabiliser l’État de la prise en charge médicale » analyse Antonio Casilli, délibérément provocateur. Une perspective de nouvelles inégalités, d’après ce sociologue de l’École des hautes études en sciences sociales.

Antonio Casilli invité de l'émission 'C'est arrivé demain' sur Europe1

Antonio A. Casilli est l’invité de l’émission C’est arrivé demain, sur Europe 1 le dimanche 29 août 2010, pour parler de son livre Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? en sortie aux Editions du Seuil.

“A travers les réseaux sociaux ou les mondes en ligne les usagers expriment un besoin de se prendre en charge. C’est un souci de soi, comme l’aurait dit Michel Foucault. Et les médecins l’ont compris – c’est pourquoi aujourd’hui on parle de e-Santé. Au début des années 1980, les professionnels de la santé refusaient de toucher à l’informatique… Aussi pour des soucis tout à fait justifiables de protection de la vie privée. Mais désormais ils travaillent en bonne intelligence avec les communautés virtuelles et les forum de patients.”

[audio:http://dl.dropbox.com/u/10267886/Europe1_290810.mp3 |titles=Radio Europe 1 ‘C’est arrivé demain’ |artists=Antonio A. Casilli]

Avec le journaliste Dominque Souchier (et ses autres invités) il a été question de modélisation des corps idéaux, de suicides dans les mondes virtuels, mais aussi de Médecine 2.0 et de otaku japonais.

C’est arrivé demain – 29/08/10 – Europe1.fr