Dans la cadre d’un cycle des Echanges Franco-Asiatiques organisées par l’Institut français, j’ai assuré six conférences en trois pays d’Asie. Des occasions d’entamer un dialogue avec des collègues taïwanais, japonais, coréens, mais aussi de partager une réflexion avec Sébastien Soriano, président de l’Arcep, sur le thème de la régulation des plateformes et de l’automation.
Avec les collègues du département de sociologie d’Academia Sinica et du CEFC (Centre d’Études Français sur la Chine contemporaine), Taïpei, 13 mai 2019.
Avec les intervenant•es de la conférence à la Maison Franco-Japonaise de Tokyo, 16 mai 2019.
17 mai 2019, 15h – Assemblée nationale de Corée du Sud, 토론회- 4차 산업혁명과 개인정보보호 (Fourth Industrial Revolution and personal data protection), avec Bok-nam Yun (avocat), Moon-jeong Choi (Korea Advanced Institute of Science and Technology), Sébastien Soriano (Arcep), Keechang Kim (Korea University, Jihwan Park (avocat), Séoul.
Table ronde à l’Assemblée nationale de Corée du Sud, Séoul, 17 mai 2019.
Les géants du Net ont le pouvoir de décider ce que nous regardons et apprenons
Au lendemain de l’adoption de la directive portant sur le droit d’auteur en mars 2019, le sociologue français Antonio Casilli, spécialiste des réseaux sociaux et auteur de En attendant les robots, Enquête sur le travail du clic (Seuil, 2019), nous livre son regard sur les géants du Net, l’Intelligence Artificielle et les désillusions provoquées par la transformation digitale globalisée.
Antonio Casilli est maître de conférences en humanités numériques à Télécom ParisTech et chercheur associé au LACI-IIAC de l’EHESS.
Quelle place occupent les géants du Net à l’heure actuelle ?
Il faut bien s’entendre sur ce que l’on appelle les géants du net. En plus des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), il faut inclure d’autres grandes entreprises comme IBM, Baidu et Alibaba côté chinois, Naver – l’équivalent de Google en Corée… Ce sont des plateformes oligopolistiques, c’est-à-dire relativement peu nombreuses et qui ont tendance à phagocyter les concurrents plus petits : elles occupent sur leur marché une position d’hégémonie, avec une concentration des pouvoirs dangereuse d’un point de vue économique et qui menace également les libertés publiques. Qui dit pouvoir économique dit aussi pouvoir sur les imaginaires et sur la production culturelle : ces entreprises ont en effet tendance à standardiser la production culturelle. Elles y parviennent moins en soutenant directement des contenus qu’en mettant en place des pratiques indirectes de sélection « algorithmique », de modération « automatique » et de distribution des œuvres…Ces entreprises ont en effet tendance à standardiser la production culturelle
Comment limiter leur puissance ? La voie législative est-elle une réponse ?
L’approche par la règlementation ne suffit pas et peut même s’avérer contreproductive, comme l’attestent deux initiatives récentes au niveau européen. La directive dite « copyright » adoptée le 26 mars 2019, qui réglemente le droit d’auteur sur internet ; et le règlement européen pour la prévention de la diffusion de contenus à caractère terroriste en ligne adoptée en première lecture par le Parlement européen le 17 avril 2019. La première donne aux plateformes un pouvoir de censure sur le contenu qu’elles hébergent. Il ne sera ainsi théoriquement plus possible de partager ne serait-ce qu’une citation sur Facebook, au nom de la protection du droit d’auteur. Que cette crainte s’avère fondée ou non dépend des choix des plateformes numériques, qui ont ici une marge de manœuvre énorme… Le règlement, quant à lui, prévoit que les juges puissent demander de retirer en une heure de n’importe quelle plateforme un contenu qu’ils jugent douteux. Or, aucune plateforme ne pourra respecter cette obligation sans utiliser les outils de filtrage développés par les GAFAM. La censure en ligne se verrait alors massivement gérée par les géants du Net, les sites les plus petits n’ayant pas la capacité de modérer leur contenu eux-mêmes 24 heures sur 24.
La directive a fait couler beaucoup d’encre dans les médias, alors que le règlement est passé quasi inaperçu, ce qui est particulièrement grave considérant que ces nouvelles règles ont toutes deux des conséquences importantes sur ce que l’on peut dire et faire sur internet. Elles donnent aux géants du Net le pouvoir de décider ce que nous allons regarder et apprendre. C’est une démarche qui aurait mérité plus de réflexion de la part de nos hommes politiques : ils viennent d’offrir à ces plateformes un immense pouvoir sur notre culture.Elles donnent aux géants du Net le pouvoir de décider ce que nous allons regarder et apprendre
L’Europe cherchait cependant à contrer les géants américains…
En réalité, la France et les États-Unis vont hélas dans le même sens. Malgré les textes de loi et une posture affichée d’opposition à la Silicon Valley, l’Europe reproduit les mêmes mécanismes oligopolistiques, sans offrir d’alternative. Les initiatives nationales n’ont pas une meilleure éthique que les géants du Net : les startups et les « pépites » du secteur technologique français auront probablement elles aussi recours à des travailleurs sous-payés aux Philippines ou à Madagascar… N’est-on pas en train de s’inventer une virginité éthique alors qu’au fond, on se heurte aux mêmes contradictions morales, voire politiques – puisque cela touche au droit du travail ?
Ces travailleurs sous-payés font partie de ces « travailleurs du clic » que vous évoquez dans votre dernier ouvrage, En attendant les robots…
Les travailleurs du clic vont de l’utilisateur lambda qui signale un contenu jugé illégal au modérateur bénévole payé en nature ou micropayé quelques centimes et délocalisé aux Philippines… Ils permettent d’améliorer la qualité des contenus, à l’image de ce que fait YouTube, qui identifie et supprime les contenus vidéos les plus controversés, mais se fait aussi police et juge de la propriété intellectuelle quand elle fait supprimer des contenus dont le droit d’auteur n’est pas respecté. Or les plateformes prétendent effectuer ce travail à l’aide de robots intelligents – les fameux « bots ». Il s’agit en réalité d’une exploitation du travail humain.
Le droit d’auteur peut-il s’appliquer à l’Intelligence Artificielle ?
Croire qu’une Intelligence Artificielle puisse ressembler à l’intelligence humaine et développer une capacité créative est un pur fantasme. La création vient exclusivement de l’inventeur de cette Intelligence artificielle, et c’est donc cette personne, humaine, qui en est l’auteur. Si l’on pousse la réflexion encore un peu plus loin, on peut dire que ce n’est pas seulement l’ingénieur ou le propriétaire qui en est l’auteur mais que ce sont tous les collectifs, voire les foules de travailleurs du clic qui permettent à l’IA de fonctionner en lui fournissant des données en permanence. D’ailleurs, le terme Intelligence artificielle devrait être remplacé par celui de machine learning qui décrit mieux le phénomène.Le terme Intelligence artificielle devrait être remplacé par celui de machine learning
Quel conseil donneriez-vous aux dernières générations d’internautes ?
Il y a un travail d’information et d’éducation à mener, pour les plus jeunes mais aussi pour les enseignants et les parents. Le numérique doit être enseigné car personne n’est en réalité « natif du numérique ». Ma recommandation : éduquez-vous, et renseignez-vous.
Facebook e gli altri divoratori di mondi – Jacobin Italia
La tolda dell’astronave madre dell’impero digitale scricchiola davvero? Come evolve il capitalismo delle piattaforme e che rapporto ha con gli stati? Conversazione con Antonio A. Casilli
I segnali sono arrivati, uno dopo l’altro, nel giro di pochi giorni. Prima il New York Times ha pubblicato un’inchiesta molto dettagliata dalla quale emerge il ruolo dei vertici di Facebook nel nascondere l’evidenza sulla diffusione di fake news ed hatespeech
parte di vere e proprie campagne di disinformazione. Per di più,
sarebbe emerso che Facebook stesso ha diffuso notizie false e illazioni
per intorbidire le acque e intimidire le voci critiche. Secondo il New York Times,
Mark Zuckerberg e la direttrice operativa Sheryl Sandberg avrebbero
ignorato i segnali di allarme sulle interferenze russe e sullo ruolo di
Cambridge Analytica, per negarli e poi sviare l’attenzione dalla società
con campagna dietro le quinte contro le rivali, puntando a denigrare la
figura del miliardario George Soros. Il Wall Street Journal ha
rivelato che lo stesso Zuckerberg avrebbe convocato una cinquantina di
luogotenenti per spronarli ad avere un atteggiamento più aggressivo. «Siamo in guerra», sarebbe stato l’allarme del creatore di Facebook. A questa guerra corrisponderebbe il calo delle quotazioni di borsa del titolo di Facebook e di altri titoli dei giganti digitali. Alcuni teorizzano addirittura
che ci troveremmo davanti a una bolla che potrebbe scoppiare. Voci
dalla Silicon Valley dicono che per la prima volta e in maniera più
consistente, aumenta la sfiducia dei lavoratori di Menlo Park nella
capacità dell’azienda e del suo condottiero: sarebbe scesa di 32 punti,
al 52%. Infine, da tempo si sostiene che il numero degli abitanti del
pianeta Facebook, dei profili, sia in diminuzione.
Stiamo assistendo davvero alla graduale implosione dell’astronave
madre dell’Impero? E se veramente dovesse accadere, cosa ne sarebbe
del rapporto con Internet dei tanti utenti che utilizzano Facebook come
unica via di accesso alla rete e scambio di informazioni? Viene in mente
la nota metafora utilizzata da David Foster Wallace. Racconta di due
pesci che incontrano un pesce proveniente dalla direzione opposta.
Questo fa un cenno di saluto e dice: «Salve ragazzi! Com’è l’acqua
oggi?». I due pesci proseguono per un po’ finché uno si paralizza e
stupito si domanda: «Acqua? Che cos’è l’acqua?». Bene, se l’Acquario di Facebook
dovesse prosciugarsi, cosa accadrebbe? Cosa ne sarebbe della nostra
esistenza a cavallo tra reale e digitale senza la piattaforma che più di
altre contribuisce a creare la nostra esperienza quotidiana? Ne
parliamo con Antonio A. Casilli,
che – tra le altre cose – insegna digital humanities al
Telecommunication College del Paris Institute of Technology ed è
ricercatore all’Ecole des hautes études en sciences sociales. Nel 2019
uscirà il suo nuovo libro sul lavoro digitale, che si intitola En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic.
«Quelli che hai appena elencato sono fenomeni che si verificano nello
stesso momento, ma sono diversi tra loro», esordisce Casilli.
Bene, cominciano dalla borsa?
Facebook, così come Snapchat e altre aziende di questo tipo, sono sul
mercato da relativamente poco. A parte certi giganti della tech come
Amazon, che è quotata dal 1997, o Google, che vende azioni dalla metà
degli anni 2000, si tratta di società che sono sui mercati borsistici da
meno di dieci anni. Certo Facebook non è soltanto le sue azioni. La
piattaforma esiste da prima, dal 2004, e ha una vita indipendente dalla
borsa. Ed è una vita movimentata. Dalla sua nascita, è soggetta a delle
crisi cicliche. Da questo punto di vista è l’incarnazione perfetta del
capitalismo della Silicon Valley. Ha alti e bassi, e non solo in termini
di valorizzazione. Spesso queste crisi sono di natura sociale, sono dei
momenti di reazione da parte dei suoi stessi utilizzatori che si
ribellano e insorgono contro la direzione della piattaforma. Ciò può
avere a che fare con le scelte di design dell’azienda, o con alcuni
grandi o piccoli scandali. Ad esempio quando, già nel lontano 2005
Facebook introdusse il newsfeed, gran parte degli utilizzatori
dell’epoca non apprezzarono questa scelta. 700 mila abbonati, che per
l’epoca era quasi il 10% degli utenti registrati, organizzarono
petizioni, costrinsero Zuckerberg a chiedere ufficialmente scusa. In
quel caso, come in altri, prima Facebook fece marcia indietro e poi
continuò come se niente fosse accaduto. Quando più tardi, nel 2009-2010,
Facebook iniziò a pubblicare una serie di informazioni personali dei
suoi membri, questi chiamarono in causa la Federal tradecommission.
Anche lì Facebook disse che avrebbe tenuto conto delle critiche ma
decise in ultimo di ignorarle. Quindi c’è sempre questo ciclo costante
di reazione della base-utenti cui segue la contro-reazione di Facebook.
Di solito è lo stesso Zuckerberg che si esprime e chiede scusa
ufficialmente in una lettera aperta o pubblica un manifesto nel quale
spiega le sue motivazioni. Questi documenti seguono sempre più o meno la
stessa traccia: Zuckerberg dice che ci ripenserà e poi,
immancabilmente, procede come se niente fosse. È la strategia del tango:
un passo indietro e due in avanti. La crisi che sembra attraversare
Facebook è coerente con questo andamento ciclico dei rapporti tra la
piattaforma e il suo pubblico. La piattaforma mantiene un’attitudine
totalmente predatoria nei confronti dei suoi abbonati, i quali cercano
di farsi ascoltare ed essere riconosciuti. Questi auspici sono
costantemente delusi.
Antonio A. Casilli
Ci stai dicendo che le battute d’arresto non sono una novità…
Senz’altro. Nel giugno 2013, ad esempio, Facebook fu al centro delle rivelazioni di Snowden e accusò il colpo del datagate
più di altre aziende che pure erano menzionate (ad esempio Skype,
Yahoo!, PayPal). Fu uno shock. Allo stesso tempo da noi si è parlato
poco di quello che è successo in paesi come Egitto, Thailandia e India a
proposito dell’introduzione a partire dal 2016 di un servizio che si
chiama Free Basics, una specie di versione povera e non network neutrale
di Facebook. Si trattava di un servizio di smartphone a buon mercato
che permetteva l’accesso solo a pochi siti, fra cui Facebook. Era
venduto in paesi emergenti, in cui ci sono problemi di connettività o in
cui il prezzo della connessione era molto elevato. In India però
l’autorità di controllo sulla telefonia, la Trai, si è opposta nel 2016,
in seguito a manifestazioni, proteste e mobilitazioni online. A
Facebook veniva contestata l’intenzione di creare un monopolio e di
violare la neutralità della rete. Ma le autorità e la società civile
indiane erano andate più in là, accusando Facebook di voler istituire
una forma di colonialismo corporate. Zuckerberg cercò di difendersi
pubblicando un editoriale sul Times of India
nel quale sfoderava i suoi soliti argomenti: stiamo facendo tutto
questo per il vostro bene, per permettere l’accesso a Internet, perché
più connessione significa più progresso e democrazia. Meno diplomatico,
Marc Andreessen, uno dei principali azionisti di Facebook, prese
l’accusa di colonialismo alla lettera, lanciandosi in una maldestra apologia dei crimini coloniali.
Dichiarazioni mostruose, rivelatrici di un’attitudine della Silicon
Valley. Ma alla fine il servizio fu interrotto. Questa è una di quelle
volte che Facebook non l’ha spuntata.
È andata così anche nel caso delle vertenze con gli enti preposti alla tutela della privacy?
Facebook è un mercato pubblicitario di dimensioni strabilianti.
Funziona come una gigantesca agenzia pubblicitaria che si occupa non di
creare servizi per utenti ma di fornire servizi a inserzionisti e
aziende che comprano spazi, analisi di mercato, informazioni personali.
Nessuno dei giganti del passato è accostabile a Facebook. Forse un po’
Microsoft, che non ha avuto crisi cicliche comparabili. Tutt’al più la
società di Bill Gates ha avuto problemi ricorrenti con la Federal trade
commission, per questioni di antitrust. Facebook negli anni ha
incontrato una serie interminabile di ostacoli, soprattutto legati alla
privacy per via di alcune azioni di diversi stati e della società civile
in Europa. Ma si è trattato di frecce spuntate. Più volte il Garante
della privacy in Italia o la Cnil, l’Autorità francese per la protezione
dei dati, hanno comminato multe ai giganti del web. Ma a Facebook
finora, è convenuto pagare ogni tanto una multa da 500 mila euro e
continuare a macinare guadagni da centinaia di milioni di dollari al
giorno. Perfino la sanzione di 10 milioni di euro che l’antitrust
italiano gli ha inflitto il 29 novembre 2018 per violazione del Codice
del Consumo è un rischio calcolato per Facebook. È come pagare una
tassa. Bisogna anche dire che le cose sono cambiate con l’arrivo Gdpr, il regolamento Ue in materia di dati personali e privacy in vigore dallo scorso mese di maggio. Non ne conosciamo ancora gli effetti, ma i segnali sono incoraggianti. Per esempio, la class action None of Your Business lanciata dall’austriaco Max Schrems contro Android, Instagram, Whatsapp e Facebook. O quella lanciata in Francia da La Quadrature du Net
contro la stessa Facebook, ma anche Google, Apple, Amazon e LinkedIn.
Se queste cause dovessero andare in porto Facebook si troverebbe a
pagare parecchie centinaia di milioni di euro. Ciò farebbe la
differenza. Comunque finora non ci si è mai avvicinati non dico al colpo
fatale, ma ad azioni di cui Facebook semplicemente si accorga dal punto
di vista del suo funzionamento.
Dunque, come leggere la flessione sui mercati finanziari?
Bisogna interpretarla tenendo presente il modo in cui Facebook tratta
il suo corso in borsa. Al contrario delle grandi aziende tradizionali,
le piattaforme digitali non comprano e rivendono i loro stessi titoli
per non far stagnare il mercato e dare a vedere ai propri azionisti che
c’è una progressione del loro titolo. Facebook, come del resto anche
Amazon o Google, non funziona così. Quando fanno dei profitti non li
reinvestono per tenere su il corso del loro titolo in borsa. Li
reinvestono in innovazione tecnologica, fanno gli investimenti come
dovrebbe fare una qualunque azienda, quegli investimenti che le aziende
tradizionali hanno smesso di fare. Da questo punto di vista il corso in
borsa per le piattaforme digitali va visto più come un segnale da dare
ad altri partner e investitori potenziali, invece che un fattore dal
quale dipende la sopravvivenza. La sopravvivenza, invece, dipende dal
fatto che l’azienda sia sempre in uno squilibrio fecondo, che sormonti
crisi dopo crisi. E che importa se andando in fretta, come dice il motto
di Zuckerberg, si finisce per «rompere cose». Qui, l’imperativo break things significa produrre innovazione, e il corso in borsa importa relativamente poco.
Il Nasdaq era crollato proprio perché le aziende non
distribuivano dividendi agli investitori. Il passaggio al web 2.0 è
stato un modo per colmare questo divario riuscendo a mettere al lavoro
gli utenti con la scusa della partecipazione. Quando tu descrivi questo
modo di stare in borsa, quasi da imprenditori ideali, ci stai dicendo
anche che quel modello funziona ancora alla perfezione.
Per certi versi le piattaforme digitali, Facebook in testa, hanno
ripreso la missione storica delle imprese tradizionali del secolo
scorso. Tutte le altre aziende hanno abdicato a questa missione, sotto i
colpi della globalizzazione e della finanziarizzazione. Quindi stanno
cercando di trattenere gli investitori ma l’unica cosa che possono fare è
promettergli da qui a diciotto mesi un ritorno sugli investimenti del
30%. Facebook non ragiona in questi termini. Paradossalmente, è più
all’antica delle aziende pre-Internet! Anzi, si può dire che Facebook,
in quanto azienda, spinga all’estremo certi tratti delle entità
produttive tradizionali: attira una massa enorme di utenti-lavoratori,
che producono conoscenza, dati e contenuti, in cambio di niente o quasi
niente e in un contesto di controllo sociale capillare. Non te ne puoi andare da Facebook. Soprattutto, se sei un utilizzatore, e non un inserzionista o un data broker. È l’effetto lock-in, sei chiuso dentro.
Una volta che sei catturato, l’unica cosa che ti resta da fare è
produrre valore per l’azienda, nella maniera classica: producendo dati,
producendo post, producendo reazioni e circolazione di contenuti. Quello
che importa a Facebook non è il testo del tuo messaggio, non è la foto
del tuo gatto, sono piuttosto i suoi metadati: quando l’hai scritto, con
che smartphone hai scattato la foto, quale era il tuo indirizzo Ip. E
poi i metadati sociali: quanta gente l’ha condiviso, quante reazioni ha
generato. Sono informazioni che servono a fare analytics e che possono
essere importantissimi dal punto di vista pubblicitario. Gli iscritti di
Facebook lavorano per produrre dati che sono venduti dalla piattaforma.
E non dimentichiamo che lavorano anche per produrre dati che sono
utilizzati dalla stessa Facebook ai fini dell’automazione. Servono a
produrre algoritmi che apprendono, quello che includiamo di solito sotto
l’espressione generica machine learning. O per produrre
soluzioni automatizzate sul filtraggio di dati, sulla raccomandazione di
contenuti, l’Edge Rank stesso, che è l’algoritmo che gestisce il feed.
Tutto ciò si basa sul presupposto che gli utenti-lavoratori siano lì,
non possano andare via e una volta che stanno lì non possano che
lavorare per Facebook.
Come interpretare allora le notizie sul calo degli utenti?
Non è un fenomeno che, seppure limitato, potrebbe indicare una tendenza?
C’è da una parte una perdita del ritmo di nuovi arrivi sulla
piattaforma, dovuto al fatto che il mercato dei social è saturo. Con
quasi due miliardi di accounts e nuovi mercati globali (come l’India o
la Cina) irraggiungibili, c’è poco da sperare che «il prossimo miliardo
di abbonati» si iscriva presto… Poi c’è anche l’effetto di grossi
repulisti nella base dati di Facebook e delle aziende del suo giro. A
fine novembre 2018, Instagram ha fatto una specie di purga generale di
account vecchi, inerti e fake. In corrispondenza delle elezioni
brasiliane, la stessa cosa è successa su WhatsApp. Quando ci sono
importanti scadenze politiche o economiche, o per lancio di nuovi
servizi, le piattaforme hanno bisogno di fare pulizia nella loro base
utenti. Il motivo per cui ne hanno bisogno è legato anche al fatto che
spesso in fasi di crescita accettano di tutto. Facebook è esemplare da
questo punto di vista. Ha avuto sempre e costantemente fasi di crescita
forzata nelle quali i loro i criteri per la creazione dei profili erano
meno stringenti. Nel 2011, c’è stato il periodo in cui Zuckerberg esortava a creare profili per bambini ancora non nati oppure per cani, gatti a altri animali da compagnia.
Ci sono stati periodi in cui Facebook chiudeva un occhio sul fatto che
una singola persona avesse più profili, magari uno professionale e uno
personale. Ma a queste fasi di laissez-faire, seguono periodi di austerità. Appena l’anno dopo, la piattaforma ha imposto la “politica dei nomi veri”:
ogni utente doveva registrarsi con una sola identità che doveva per di
più essere la sua identità civile, quella certificata dal suo documento.
I cali improvvisi degli iscritti , come è capitato nel 2018 quando
Zuckerberg ha rimosso più di 500 milioni di fake, sono dovuti a politiche di zero tolerance verso
i profili sotto pseudonimo, messe in atto dopo i vari scandali legati
alle elezioni presidenziali statunitensi. Se c’è una decrescita del
numero degli utenti, ciò è legato al fatto che le regole sono cambiate e
che Facebook è diventato un po’ più esigente.
Sta però accadendo che tra i lavoratori della Silicon Valley
circolino dubbi e critiche. È come se avessero maggiore consapevolezza.
C’è qualche crepa in questo meccanismo all’apparenza perfetto?
Certo, ma la consapevolezza dei lavoratori della Silicon Valley si
concentra in alcune figure professionali, soprattutto nei quadri
intermedi. Sicuramente, c’è una presa di coscienza dei crimini economici
e politici del capitalismo delle piattaforme, come per esempio quando i
lavoratori di Google si oppongono a certe iniziative del loro datore di
lavoro, come il programma di droni assassini Maven , o il motore di ricerca censurato Dragonfly.
Ma questa conflittualità resta ristretta a poche nicchie di lavoratori
privilegiati e non si generalizza. C’è poi il fatto che, da quando Trump
è al potere, il mercato del lavoro della tech è diventato meno dinamico
a causa delle restrizioni sull’immigrazione, anche di quella
specializzata. È rallentato ad esempio il flusso di tecnici provenienti
dall’India. Malgrado i lavoratori della Silicon Valley siano contrari in
generale a queste restrizioni, è vero però che meno mobilità
internazionale significa per loro meno concorrenza per i posti di
lavoro. E nella misura in cui attualmente i lavoratori dell’ecosistema
della Silicon Valley si sentono meno minacciati dalla concorrenza
internazionale, si sentono più sicuri per rivendicare protezione e
rispetto.
C’è una precisa ideologia dietro le piattaforme che in
qualche modo è strettamente connessa al modello di business. Forse se
il capitalista di un tempo avesse annunciato che lo scopo della sua
impresa era portare la pace nel mondo gli avrebbero riso in faccia. Oggi
Zuckerberg lo dice, magari non gli si crede ma non sembra assurdo che
lo dica. Eppure, in Italia prima che negli Usa, abbiamo sperimentato che
la partecipazione via social non corrisponde automaticamente a maggiore
democrazia e partecipazione reale. Al contrario: serve ad abbassare il
livello del discorso e premia i contenuti beceri.
Finora abbiamo parlato del modello di affari, questo aspetto invece
attiene al modello culturale di Facebook. Il capitalismo novecentesco ha
sempre avuto l’ambizione di avere anche una valenza sociale. Le aziende
con un messaggio, dall’«automobile per le masse» di Henry Ford agli
«United colors of Benetton», sono stati grandi successi industriali che
si basavano su quelli che in comunicazione si chiamano «discorsi di
accompagnamento». Si tratta di narrazioni, di storytelling, che
aiutano l’adozione di una merce o di un servizio. Da questo punto di
vista, Facebook ancora una volta si ricollega al capitalismo più
classico. Ogni anno, la piattaforma immette sul mercato nuovi servizi di
entertainment sociale che servono immancabilmente a produrre dati. E
ogni volta, questi servizi sono accompagnati da promesse di rinnovo
della società in nome della connettività generalizzata che renderà tutti
amici, tolleranti e democratici.
Il che è stato clamorosamente smentito dalla vittoria di
Donald Trump e dal ruolo che, volente o nolente, Facebook ha rivestito
in quella campagna elettorale!
Certo, e questo ha determinato un cambiamento di rotta. Facebook ha
cambiato recentemente il suo posizionamento e la sua promessa. Lo ha
fatto nel 2017, quando Zuckerberg ha pubblicato il suo manifesto
programmatico “Building Global Community”
nel quale auspicava un ritorno a un mondo di piccole comunità coese.
«In un mondo in cui le comunità sono in declino – dice in sostanza –
Facebook può aiutare a rinforzare le reti di solidarietà umana divenendo
una vera e propria infrastrutturasociale che ci salverà da crisi,
crimini e catastrofi». Facebook non è più la pozione magica che rende
gli uomini più buoni, ma il meccanismo di resilienza contro i cattivi.
L’immaginario sociale di Zuckerberg proietta una società fatta di tanti
piccoli isolotti che Facebook tiene insieme. Dobbiamo chiederci qual è
la performatività di questo messaggio. Vale a dire, nel momento in cui
Zuckerberg lo ha divulgato, che effetti concreti ha prodotto? Intanto ha
imposto una visione che è anti-statalista e libertariana di
destra. È una visione comunitaria nel senso peggiore del termine, di
rottura delle basi di lealtà che reggevano gli stati moderni, sostituiti
da logiche di mercato. È una visione che, sincera o non sincera, spinge
gli utenti a comportarsi di conseguenza. Anche perché sono sotto il
controllo degli algoritmi che stabiliscono ad esempio cosa possono
guardare, con chi possono connettersi, eccetera. Dal gennaio 2018 questi
algoritmi sono diventati ancora più restrittivi. Col pretesto di
favorire i “legami forti”, vediamo sempre meno persone che non conosciamo anche nella vita di tutti i giorni.
Gli incontri fortuiti con persone al di fuori della nostra cerchia di
conoscenze sono diminuiti drasticamente, nel nome della lotta contro spam e troll.
Certo, non smettiamo di essere amici di perfetti sconosciuti. Ma i loro
contenuti appaiono meno spesso sui nostri muri. Dunque si è spinti a
comunicare e produrre messaggi specializzati per comunità o piccoli
gruppi. Siamo passati dal Facebook del «Siamo tutti amici» al Facebook
del «Ogni uomo è un’isola».
Un ruolo fondamentale affidato a un operatore privato.
È appunto un’infrastruttura, come i binari del treno che conducono da
un posto all’altro merci e persone. Solo che il capitalismo
infrastrutturale del passato, che produceva energia per tutti o che
collegava una città all’altra, era largamente promosso da iniziative
statali e non private. Anni fa, l’economista Paul Krugman propose sul New York Times, di considerare Google come un servizio di utilità pubblica – e perciò collettivizzabile. Così anche Facebook, per alcuni è un attore egemonico di mercato, dunque bisogna frammentarlo o, al contrario, nazionalizzarlo. Per evitare questi rischi Zuckerberg, come un Berlusconi redivivo, starebbe pensando a scendere in campo per le elezioni.
Al momento è fantapolitica, però ci dice qualcosa della commistione tra privato e statale.
Più che commistione parlerei di cattura istituzionale. Abbiamo a che
fare con una situazione caratterizzata da enormi oligopoli. Il rapporto
delle piattaforme nei confronti dello stato è estremamente predatorio e
opportunista. Per decenni le aziende della Silicon Valley hanno
approfittato di aiuti pubblici, statunitensi e non solo. E continuano
ancora! Ma gli stati non sono solo investitori della prima ora delle
piattaforme: sono anche tra i migliori clienti. Gli stati delegano
sempre più attività a queste grandi aziende. Per esempio responsabilità
di sorveglianza di massa. Dopo la metà degli anni 2010, con la grande
ondata di attentati in Europa e negli Stati uniti, i governi nazionali
sembrano avere normalizzato la logica della violazione sistematica della
privacy dei loro cittadini. In maniera cinica, hanno interpretato le
rivelazioni di Edward Snowden in un manuale su come spiare sulla vita
dei loro cittadini. E in maniera ancora più cinica, le piattaforme hanno
trasformato questa contingenza in una occasione di business, fornendo
servizi di sorveglianza capillare. È così che è nato il nuovo
regolamento europeo approvato il 6 dicembre 2018, che delega alle
piattaforme una serie di attività di sorveglianza e censura
in nome della lotta al terrorismo. Questi sono i grossi cambiamenti,
mai su questa scala c’è stata una delega di potere così importante a
strutture private.
È come se gli stati diventassero un’articolazione delle piattaforme…
Gli stati nazionali hanno fallito le loro principali missioni
storiche, mi riferisco a cose come produrre il cambiamento sociale o
assicurare il benessere alla gran parte della popolazione. E i mercati
si sono resi conto che non hanno bisogno degli stati per funzionare. Se
in generale gli stati appaiano meno adatti al mutamento delle aziende,
questo è dovuto al fatto che le aziende hanno parassitato gli stati per
decenni. La regolazione di Facebook non può arrivare con una misura
onnicomprensiva, una mega-legge che disciplinerà tutto. Avverrà
piuttosto attraverso una serie di misure attive che trovano la loro
origine nella società civile. Facebook si permette abusi e manipolazioni
perché con lobbying e pressioni economiche influenza la politica. Lo
dimostrano le recenti rivelazioni
sulle pratiche del suo direttore generale Sheryl Sandberg. Ma lo
strapotere attuale di Facebook è dovuto soprattutto al fatto che da anni
gli stati agiscono come i suoi cani da guardia, impedendo alla società
civile, agli stessi utenti, di manifestare il loro disaccordo nei
confronti delle pratiche della piattaforma. Il corpo sociale non può
ribellarsi alla censura, alla sorveglianza, allo sfruttamento di
Facebook. Opporsi al capitalismo digitale trionfante di oggi, significa
spesso violare le regole di Facebook, a volte addirittura violare le
leggi in vigore in diversi stati. È la convergenza tra piattaforma e
stato-nazione. Marc Andreessen, ancora lui, ha scritto senza ombra di
ironia che il software si sta mangiando il mondo. Lo stesso vale per le piattaforme: sono dei divoratori di mondi.
* Giuliano Santoro, giornalista, scrive di politica e cultura su il Manifesto. È autore, tra le altre cose, di Un Grillo qualunque e Cervelli Sconnessi (entrambi editi da Castelvecchi), Guida alla Roma ribelle (Voland), Al palo della morte (Alegre Quinto Tipo).
Emission: Du Grain à Moudre. Invités : Antonio Casilli : sociologue et enseignant-chercheur à Télécom ParisTech et à l’EHESS ; Diana Filippova : Co-fondatrice de OuiShare, think tank de l’économie collaborative ; Olivier Babeau : professeur de sciences de gestion à l’Université de Bordeaux, porte-parole de la Fondation Concorde
Mon dernier ouvrage (co-écrit avec Paola Tubaro) est Le phénomène “pro-ana”. Troubles alimentaires etréseaux sociaux, paru aux Presses des Mines. Ce livre représente l’aboutissement de 5 ans de recherches menées avec nos collègues et amis du projet ANAMIA. Il documente aussi notre lutte pour la liberté d’expression sur Internet et pour le respect de la dignité des personnes atteintes de troubles alimentaires contre des politiques de santé publique, comment dire… malavisées.
Bref, si vous avez suivi notre travail ces dernières années, ce livre raconte notre histoire et les histoires de vie des personnes qui lisent, contribuent et participent aux communautés en ligne dites “pro-ana”…
Paris, Presses des Mines
Collection « i3 »
pp. 209
Consultés et administrés par des personnes atteintes d’anorexie ou d’autres troubles alimentaires, les sites web dits « pro-ana » sont accusés d’inspirer à la maigreur extrême. Depuis le début des années 2000, des vagues de polémiques amplifiées par les médias ont entouré ces blogs et forums, si bien que les pouvoirs publics ont essayé à maintes reprises de les réglementer.
Mais qui sont leurs auteurs, commentateurs et lecteurs ? Que recherchent-ils vraiment, avec qui communiquent-ils ? Ce livre lève le voile sur cette communauté qui a longtemps échappé au regard. Au-delà de tout propos provocateur, il interroge les usagers de ces sites internet et met au jour leurs réseaux de relations.
Et si le « pro-ana » était moins un effet indésirable de la parole libérée sur internet que le symptôme de transformations profondes de notre manière de vivre la santé ? Face au ralentissement des dépenses de santé publique en raison des coupes budgétaires de l’Etat, les patients sont aujourd’hui confrontés à l’injonction croissante d’être actifs, informés, équipés. Mais la pression sociale qui en dérive peut conduire à des comportements paradoxaux et à des prises de risque.
Les résultats de cette étude défient les idées reçues et restituent une image ambivalente du web des troubles des conduites alimentaires. La valorisation de la maigreur et de l’anorexie est loin d’y faire l’unanimité. En revanche, on voit apparaître des réseaux d’entraide et d’information, dans un effort de combattre l’isolement et de pallier aux manques ressentis des services de soins.
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— A propos des auteurs :
Antonio A. Casilli, enseignant-chercheur à Télécom ParisTech et à l’EHESS, membre de l’Institut interdisciplinaire de l’innovation (i3 CNRS). Parmi ses ouvrages : Les liaisons numériques (Seuil 2010) et Qu’est-ce que le digital labor ? (INA 2015).
Paola Tubaro, chargée de recherche au LRI, Laboratoire de Recherche Informatique du CNRS. Elle enseigne la sociologie des réseaux sociaux à l’ENS et a publié dans des revues comme Social Networks, Revue Française de Sociologie, Sociological Research Online, Sociology.