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Le troll: bête noire ou dieu du Web ? Podcast d'Antonio Casilli (Radio Suisse Romande, 04 avril 2011)

Le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil), est l’invité de Jean-Olivier Pain dans l’émission On en parle de lundi 4 avril 2011 sur la 1ère, chaîne de la Radio Suisse Romande (RSR). Le sujet : le troll, cette figure de “rebelle sans cause du Net”, et ses multiples facettes – politiques, culturelles et sociales.

Les raisons qui poussent un Internaute à devenir Troll ? Les explications varient selon le domaine de recherche. Les psychologues pourraient dire qu’il s’agit de certains trait de la personnalité de l’internaute qui les poussent à tenir des propos désobligeants. Les anthropologues pourraient dire qu’il s’agit des contextes culturels qui favorisent l’émergence de comportements de trolling. En tant que sociologue j’ai plutôt tendance à expliquer ces comportements en termes de processus social. On est troll pour provoquer des changements dans le positionnements des individus dans les réseaux. Parfois il s’agit de contester certaines autorités et hiérarchies qui se créent dans les forums de discussion ou dans les communautés en ligne – ces trolls sont là pour faire émerger de nouveaux contenus […] D’autres sociétés ont connu des figures qui ressemblent beaucoup aux trolls. Bien avant le Web on connaissait la figure anthropologique du trickster. Ce terme anglais désigne le dieu qui joue des tours aux êtres humains. C’est un personnage qui est capable de bouleverser certains équilibres – que l’on connaissait même dans des mythologies très anciennes.

Cliquer ici pour écouter le podcast – Le troll, la bête noire du Net

"Les amitiés numériques" : Antonio Casilli invité des Médialogues (la 1ère RSR)

Le mardi 30 novembre 2010 le sociologue Antonio A. Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010) est l’invité d’Alain Maillard et Martine Galland dans l’émission Médialogues, sur la 1ère Radio Suisse Romande (RSR).

Nous mêmes, en tant que chercheurs en sciences sociales, on a contribué, à un moment, à créer cette croyance selon laquelle les usages numériques seraient désocialisants. Au début de l’expérience du Web, dans les années 1990, dès qu’on a commencé à cumuler des données, nos études nous semblaient conclure que les premiers usagers avaient tendance à s’isoler. On a interprété ce besoin de d’enfermer chez soi pour apprendre à se servir d’un nouvel outil comme un signal d’atomisation sociale, de rupture du lien social. Mais les études menées à partir de la deuxième partie des années 2000 – après l’essor de ce qu’on appelle justement “le Web social” – ont montré exactement le contraire. C’est à dire que ce qu’on crée en terme de relations sur le Net est une prolongation et un complément de ce qu’on vit dans nos existences hors-ligne.

Ecouter le podcast :: Antonio A. Casilli Médialogues (1ère RSR, 30 nov. 2010)