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[Podcast] Conférence “Venir à l’Histoire” (26 sept. 2020, Librairie Ombres Blanches, Toulouse)

Les robots vont-ils remplacer les humains au travail ? Les « intelligences artificielles » sont-elles réellement intelligentes ? Ces questions ne sont pas les seules que pose le digital laborou travail du clic. Derrière nos instruments techniques – téléphones, assistants virtuels – s’articule un travail humain invisible. 

Antonio Casilli propose d’étudier les réseaux globalisés de ce digital labor afin d’expliquer comment ce travail se structure. Depuis au moins vingt ans, de nombreux outils contiennent des « intelligences artificielles », c’est par exemple le cas des assistants virtuels comme Siri, Cortana, Alexa ou encore Google Home. Cependant, pour fonctionner, ces instruments demandent une masse importante de « travail vivant ». Des petites mains du digital travaillent sans relâche pour faire fonctionner ces instruments. Elles modèrent, traquent les contenus violents, récoltent et traitent les données engrangées par les plateformes. Cette étude sociologique montre alors que nos outils techniques, prétendus autonomes, dépendent en fait d’une multitude de travailleurs.

Ce travail, rendu invisible par la notion même d’intelligence artificielle, emploie une foule de « tâcherons du clic » précaires, répartis sur plusieurs continents. Souvent installés dans des pays tiers comme par exemple, Madagascar pour la France. Ces employés sont recrutés sur des bases opaques et sans logique de qualification. Il s’agit d’activités précaires qui concernent 260 000 personnes en France et qui ne sont pas sans occasionner de la souffrance. Toutefois, certains travailleurs s’organisent et arrivent à faire valoir leurs droits. Cette étude propose enfin différentes pistes de réflexions relatives aux alternatives à mettre en place pour solutionner l’invisibilisation et à la précarité du digital labor.


  • Casilli A., 2019, En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic, Paris : Seuil.


Fiche technique

Date : 26 septembre 2020

Durée : 49:37 m

Producteur : Ombres Blanches

Dédicace de "Les liaisons numériques" à la Mêlée Numérique de Toulouse (21 avril 2011)

A l’occasion du salon TIC La Mêlée Numérique de Toulouse, Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil), interviendra dans le cadre du débat “La Révolution numérique Phase 2, l’ère du Social Networks” (21 avril, 9h) animé par Claude Paichard. Une séance de dédicace de l’ouvrage aura lieu entre 11h et 12h.

Web 2.0 et 3.0, Facebook, Twitter, Youtube, … autant d’outils largement maitrisés par la génération Y, mais qui impactent au quotidien le monde de l’économie, de la politique, des entreprises, …
Un plateau exceptionnel sera réuni à l’occasion de cette conférence sur les bouleversements liés à l’influence des réseaux sociaux : chercheur, sociologue, bloggeur, entrepreneur, association professionnelle, utilisateur, collectivité locale… 9 intervenants feront part de leur expérience de ce sujet devenu essentiel.

Entre "effets de petit monde" et émiettement communautaire: la légitimation culturelle à l'heure de Facebook

par Antonio A. CASILLI (Centre Edgar-Morin, EHESS) [1]

Le texte qui suit a été présenté aux Journées d’études Les réseaux sociaux: Quoi de neuf ?, qui ont eu lieu à l’université de Toulouse II-Le Mirail, 16-17 mars 2010, dans le cadre des activités du Réseau Thématique 26 de l’Association Française de Sociologie.

La communication (ici en version .pdf), co-signée avec Paola Tubaro (Université de Greenwich, R-U), porte sur le rôle de la légitimation des descriptions physiques et culturelles (apparence, goûts, styles, préférences) dans les interactions assistées par ordinateur au sein d’un site généraliste de networking social. En employant une méthodologie mixte empirique et computationnelle, un modèle multi-agents est construit à partir d’une observation participante menée dans le réseau Facebook. Les résultats préliminaires montrent comment différentes configurations de trois éléments (présentation de soi, options de protection de la vie privée et partage de contenus) affectent inégalement les modalités de légitimation réciproque de la présence et – finalement – concourent à la formation de réseaux d’« amitié » en ligne aux configurations multiples.

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