Monthly Archives: September 2010

Homo numericus publie un compte-rendu de 'Les liaisons numériques'

Dans Homo Numericus, un compte-rendu très riche et très complet de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010) d’Antonio A. Casilli. Il est signé par Pierre Mounier, directeur adjoint du CLEO (Centre pour L’Edition Electronique Ouverte) et auteur, avec Marin Dacos, de L’édition électronique (La Découverte, 2010).

Les liaisons numériques est un livre que devraient lire d’urgence tous ceux qui s’interrogent réellement sur le type de société vers laquelle nous emmène la révolution numérique et souhaitent se défaire de tout le chapelet de préjugés qui en encombrent la pensée. L’ouvrage d’Antonio Casilli a plusieurs grands mérites : tout d’abord, il prend à bras le corps les  grandes interrogations qui structurent en permanence les débats du moment sur les nouvelles technologies […]. L’autre grand mérite de cet ouvrage est d’apporter des réponses à ces questions essentielles, non pas de manière impressionniste, avec subjectivité, comme on le voit souvent, mais en s’appuyant sur de nombreuses études réalisées par l’auteur, sociologue à l’EHESS, ou publiées dans des revues de sociologie ou de psychologie sociale.

Enfin, il dépasse brillamment l’antinomie classique dans laquelle on se trouve lorsqu’on traite des innovations technologiques : a-t-on affaire à une rupture radicale, à quelque chose d’inouï et d’incomparable à tout ce qu’on a connu jusque là, ou reste-t-on dans la continuité historique et la situation du « tout change pour que rien ne change » ? Ce que fait très bien comprendre Les liaisons numériques, c’est que cette question est justement antinomique. Sur chacune des trois questions abordées, Antonio Casilli réussit à caractériser, à qualifier, le type d’espace, le type de corps, le type de relation sociale qui sont en train d’émerger des ces « nouveaux » usages qui sont à la fois inédits, et en même temps, c’est la thèse principale du livre, profondément inscrits dans la continuité des pratiques existantes : Ainsi du cyberespace, ou plutôt, comme l’indique de manière subtile le titre de cette première partie : des cyberespaces.

L’auteur débute son argumentation par une approche originale : plutôt que d’évoquer d’entrée la notion d’espace virtuel, il s’interroge sur la manière dont les outils informatiques occupent l’espace physique. Ainsi, en soixante ans de miniaturisation, il montre comment l’ordinateur, de dimension suffisamment imposante à ses débuts pour être cantonné dans les caves des installations militaires, a progressivement colonisé tout l’espace – grâce précisément à sa miniaturisation – et singulièrement l’espace domestique où il est aujourd’hui omniprésent. Ce faisant, il a introduit au cœur des foyers et de la vie quotidienne de la plupart des gens ce qu’il faut bien appeler un espace virtuel tant les interfaces, le vocabulaire et les processus qui caractérisent les usages des technologies numériques sont saturées de références spatiales : depuis les métaphores du surf et de la « home page » que l’on trouve sur le Web jusqu’aux cybermondes comme Second Life en passant par les communautés virtuelles comme Cyworld, Antonio Casilli montre, par une multitude d’exemples très variés comment ces espaces construisent des relations sociales particulières, où le don trouve souvent une place importante. Mais ces espaces virtuels, pour singulier qu’ils soient, sont-ils pour autant totalement autonomes ? Non montre l’auteur, car ils prolongent souvent, ou sont articulés avec des relations sociales qui s’établissent dans l’espace physique, que ce soit sur la base de relations de voisinage, scolaires pour les adolescents, ou de travail. Les conséquences de cette intrication des espaces est claire : la singularité des relations sociales qui s’établissent dans les espaces virtuels ajoutée à leur articulation avec l’espace physique aboutit à une transformation effective des relations sociales classiques comme le montre par exemple la longue analyse qu’Antonio Casilli consacre aux sites politiques militants.

L’article complet est accessible sur le site web Homo Numericus.

"Dépathologiser les internautes": Antonio Casilli et Dominique Cardon (podcast Café Découvertes, Europe 1)

Michel Field accueille dans son émission Café Découvertes (Europe 1) Antonio A. Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010). C’est l’occasion pour discuter du Web, de ses dérives et de ses promesses en compagnie d’Emmanuel Pierrat, avocat au barreau de Paris et du sociologue Dominique Cardon, auteur de La démocratie Internet (Seuil, 2010).

“Il faut arrêter de penser aux internautes comme à des schizophrènes en manque de sociabilité…  Il faut dé-pathologiser les usages informatiques. Les usagers sont constamment en train d’investir leur identité en ligne de nouvelles valeurs, de nouveaux possibles… J’ai l’impression qu’il y a un processus d’apprentissage en cours. Nous sommes tous, en tant que société, en train d’appréhender les limites du Web et des réseaux sociaux. Peut-être que le fait même de ‘googliser’ quelqu’un avant de le rencontrer – pratique tout à fait banale aujourd’hui – sera regardé comme une insupportable atteinte à la vie privée dans un futur assez proche…”

Europe 1 :: Café découvertes :: écouter le podcast

[Emission enregistrée le 29 septembre 2010]

Antonio Casilli au débat "Les villes numériques" (La Novela Toulouse Numérique, 5 oct 2010)

Le sociologue Antonio A. Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010), interviendra dans le cadre du grand débat Les villes numériques, Centre de Congrès Pierre Baudis, Salle de conférence,  11 Esplanade Compans Caffarelli 31000 Toulouse. Sa conférence, portant sur “Les imaginaires des villes numériques”, aura lieu le mardi 5 octobre, à 14h.

Le débat s’inscrit dans le cadre de la manifestation La Novela – Toulouse Numérique, festival des savoirs partagés (1 au 17 octobre 2010).

Le grand débat de la Novela 2010 sur l’évolution politique, culturelle et sociale des villes numériques est l’occasion d’éclairer l’impact des technologies d’information et de communication sur les politiques publiques de développement territorial urbain. Il se décline en quatre thématiques et propose des échanges entre personnes issues de différentes sphères De 10h à 10h30 : Introduction De 10h30 à 11H30 : Session 1 « Les politiques publiques à l’heure d’Internet » De 11h30 à 12h30 : Session 2, « Les modes de vie dans la ville numérique, vers une urbanité numérique ? » De 14h à 15h : Session 3, « Imaginaires des villes numériques » De 15h à 16h30 : Session 4, « Démocratie de proximité, démocratie en ligne : expériences, expérimentations pour renouer le dialogue entre élus et citoyens » A 16h30 : Conclusion.

Le Grand Débat “Les Villes Numériques” – Toulouse Numérique

Le Grand Débat “Les Villes Numériques” :: Toulouse Numérique

'Liaisons artistiques' pendant le Nuit Blanche (2 octobre 2010)

A l’occasion de la Nuit Blanche 2010, Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques (Seuil, 2010), sera parmi les “convives virtuels” de l’installation Réfectoire des artistes Mildred Simantov et Nils Thornander. L’installation, accessible au Musée Carnavalet, 16 rue des Francs-bourgeois, Paris 4e, est une œuvre visuelle et sonore qui interroge la notion d’identité.

Plongés dans l’obscurité, une cinquantaine de bols bretons peints d’un mot désignant une identité géopolitique ou sociétale sont alignés sur une très longue table pour un improbable souper. Des hommes et des femmes filmés prononcent en alternance dans de nombreuses langues des mots qui semblent les définir invitant le visiteur à méditer sur la complexité de sa propre identité.

Nils Thornander, plasticien et compositeur, et Mildred Simantov, designer sémantique, sont les fondateurs de The Nice Institution. Dans le cadre de notre rubrique Les liaisons artistiques, ils consacreront une vidéo de leur série Quick French Talk à l’un des chapitres de Les liaisons numériques.


"Twitter, un outil de méditation collective" : podcast d'Antonio Casilli (France Culture, 26 sept 2010)

Xavier de la Porte, producteur de Place de la Toile (France Culture) interviewe Antonio A. Casilli (EHESS, Paris), à l’occasion de la sortie de son nouvel ouvrage Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010).

“Dans ce livre, je qualifie les communautés virtuelles de ‘rêves de sociologues’ parce qu’elles permettent d’observer des formes d’interactions sociales que l’on croyait disparues depuis l’arrivée de l’industrialisation et des socialités urbaines. Les communautés ‘pures’ de Ferdinand Toennies ou les communautés virtuelles d’Howard Rheingold affichent les mêmes caractéristiques : un sens d’appartenance, des valeurs communes, des groupements soudés. […] Quand Bruno Latour parle de ‘rêverie’, il n’est sans doute pas étranger à cette filiation conceptuelle. Je trouve la notion de rêverie très intéressante. J’irai même plus loin en disant que certains média sociaux sont très proches de la méditation. Twitter, finalement, peut être vu comme une sorte d’outil à méditer à plusieurs : on balance des pensées, on les met dans une espèce de fond commun, dans lequel tout le monde peut puiser.”

Ecouter le podcast :: France Culture :: Place de la Toile

[émission du 26 septembre 2010]

"Les mondes virtuels sont des empires cachés" : vidéo de Marco Vaglieri pour 'Les liaisons numériques'

Chaque nouvelle contribution dans la rubrique ‘Les liaisons artistiques’ propose une œuvre liée à l’ouvrage Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010) d’Antonio Casilli. Aujourd’hui nous sommes honorés d’accueillir l’artiste Marco Vaglieri avec son Studio (Towards the Hidden Empire), une vidéo-performance d’exception.

« Très tôt, on a cherché à inscrire le travail de Marco Vaglieri dans l’esthétique relationnelle théorisée par Nicolas Bourriaud. Très tôt, il a pris ses distances avec cette mouvance. Mais il ne nie pas son intérêt marqué pour l’exploration des limites des conventions sociales – et des comportements qui les défient. Dans Towards the Hidden Empire il restitue le sens d’une interaction avec un Autre spectral, dans un espace artificiellement poli. Qu’est-ce que cet « empire caché » ? Une Seconde Vie qu’il faut aménager et traverser ? Les différentes phases de la vidéo-performance (embarking, positioning oneself, appearance, criticality…) renvoient aux phases de l’interaction dans les mondes en ligne (inscription, positionnement, personnalisation, commentaires…). Sans doute il s’agit d’un dispositif en même temps cognitif et physique – virtuel, parce qu’en train de se manifester en puissance – où se projettent des désidératas sociaux. Et qui est son habitant, seul et multiple ? C’est peut-être à cause d’une certaine ressemblance avec l’acteur Gino Paccagnella, son interprète – mais j’ai envie de dire : ce pourrait être moi-même. Ou n’importe qui d’autre. » —a

Bio

Marco Vaglieri (1959) vit et travaille à Oslo, Norvège. Depuis 1993 il expose régulièrement dans des galeries internationales. Sa recherche se concentre actuellement sur l’usage du texte dans le dispositif théâtral. Les espaces deviennent des scènes ou des plateaux de cinéma où l’on traite, parfois avec une ironie surréelle, la religion, la guerre, l’économie, l’art, les réseaux. Parmi ses expositions individuelles les plus récentes : Studio (2010 Kunstnernes Hus, Oslo) ; Metafisica della carne (2008 Galleria Milano, Milan) ; Her er han ikke længere (2005, Rum 46, Aarhus, Danemark).

Extraits vidéo

Are social media deepening nutritional inequalities?

CNN’s food blog Eatocracy has joined forces with the popular location-based social networking service Foursquare to launch a new healthy eating campaign. The concept is very simple: people are encouraged to check in local farmers markets to unlock special ‘Healthy Eater’ badges. The  mix of emulation and status anxiety motivating most Foursquare users should expose them to nutritionally correct environments. It should also provide CNN journalists with something to talk about (I was gonna say ‘something to sink their teeth into’) for a week-long series dedicated to tomatoes and jovial shopkeepers.

If you detect a little sarcasm in my prose, it is not because of the unlabored definition of health that such intiative seems to promote. CNN might be perpetuating the stereotype that ‘healthy’ equates to ‘fruit and vegetables’. But, as far as social media are concerned, this is as good as it gets when it comes to health information campaigns.

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Brazilian band given a high dose of X-ray for the sake of art (Special Sociological Song)

The best illustration of occupational hazard? Maybe this impressive video of the song Anormal by the Brazilian band Pato Fu: just a few musicians  playing in a studio – only they are given X-ray all throughout the recording session!

Ok, ok, I’ve been cheating a bit. Actually only their instruments have been scanned in a X-ray machine. The humans were just rendered with CGI. But, hey, I’m trying to make a point here, and maybe suggest this issue of the Health Sociology Review focussing on the impact of neo-liberal policies on workplace health

Anyhow, enjoy the song, and practice your portuguese with the lyrics.

—a

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Présentations, actualités, contact presse : comment se servir de ce site

Le site web http://liaisonsnumeriques.fr est un outil d’approfondissement des thématiques des sociabilités et des cultures en ligne, qui font l’objet de l’ouvrage Les liaisons numériques (Ed. du Seuil, 2010) du sociologue Antonio Casilli, maître de conférences à ParisTech et chercheur à l’EHESS, Paris.

Pour les lecteurs, c’est l’occasion de rencontrer l’auteur au cours de ses conférences et de ses présentations. Ou de suivre ses interventions à la radio, en vidéo, dans la presse, ou sur le Web.

Pour les plus curieux, c’est aussi la possibilité de porter un regard original sur les sujets du livre à travers la rubrique Les liaisons artistiques dans laquelle des “amis du livre” développent des oeuvres à partir de ses chapitres.


Les liaisons artistiques (Performance M. Vaglieri)

Les étudiants, les enseignants et les chercheurs peuvent télécharger des présentations powerpoint des chapitres, découvrir les autres publications d’Antonio Casilli, ou s’inscrire en auditeurs libres à son séminaire EHESS.


Présentations powerpoint des chapitres de Les liaisons numériques

Pour les journalistes et pour toute personne intéressée à faire connaître le livre en écrivant une critique ou une présentation, l’Espace presse met à disposition un dossier  contentant des renseignements pratiques, des résumés et des images libres de droits. Vous pouvez aussi joindre le Service Presse des éditions du Seuil sur la page Contact.

Dans La Recherche (Le Blog des livres)

L’historien Vincent Duclert annonce la parution de Les liaisons numériques d’Antonio Casilli (Seuil, 2010) dans le blog Livres de La Recherche.

“Détournant la célèbre sentence attribuée, tel un mythe tenace, à André Malraux, on pourrait écrire que le XXIe siècle sera numérique ou ne sera pas *. La révolution numérique est en tout cas bien engagée et avec elle l’émergence de sociabilités inédites dont l’une des plus frappantes est l’échange amoureux via Internet. Antonio A. Casilli, chercheur au centre Edgar Morin à Paris, a étudié ces nouvelles relations sociales, constitutives d’une véritable société, et il l’a fait à partir d’une importante documentation dont des entretiens avec des acteurs ou des consommateurs du monde virtuel (Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ?, Le Seuil, coll. « La couleur des idées », 335 p., 20 €). Ce sociologue observe particulièrement les évolutions du Web à partir de son blog de recherche Bodyspacesociety.eu. A noter aussi que son ouvrage est en version e-book disponible via la plateforme EDEN.”