Monthly Archives: December 2010

"La intimidad y la privacidad" : le quotidien La Vanguardia à propos de Les liaisons numériques (31 déc. 2010)

Dans le quotidien La Vanguardia de Barcelone, l’écrivain Sergi Pàmies nous propose une analyse passionnante de l’ouvrage Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) d’Antonio Casilli. Comment Internet reconfigure-t-il nos notions d’hospitalité, d’identité, d’engagement ciroyen ? En empruntant au psychanalyste Serge Tisseron la notion d'”extimité”, ce traité de sociologie du Web décrit une nouvelle manière d’inscrire les mutations sociétales entraînée par les réseaux dans les vécus des individus.

Casilli cuenta en qué medida las redes sociales y el uso ubicuo de la red está modificando la construcción de la identidad y cómo se establecen nuevos códigos de hospitalidad. Este cambio produce nuevas paradojas, como que seamos más hospitalarios en nuestros usos internáuticos que en la realidad llamémosle presencial, y menos reservados a través del teclado que cuando hablamos de viva voz. La transformación, estructurada sobre distintos ejes que impiden una estabilidad digerible, también afecta a dos conceptos claves: la intimidad y la privacidad. (…) Lo espectacular de la reflexión de Casilli es que, además de compilar un repertorio verosímil de transformaciones (sin caer ni en el alarmismo apocalíptico ni en el elogio baboso), crea una percepción global e interrelacionada del fenómeno. Que un progreso tecnológico modifique tantas actitudes y consiga influir en usos y costumbres individuales y colectivos de buena parte del planeta (creando nuevas discriminaciones y abismos, esta vez tecnológicos) crea un vértigo que, supongo, forma parte de este espectáculo.

Sergi Pàmies est un romancier, traducteur et journaliste catalan. Il anime l’émission Els Matins (TV3) et une présentation de ses travaux est disponible sur le site Web de l’Association des Ecrivains Catalans.

"Les liaisons numériques" d'Antonio Casilli : Coup de coeur de fin d'année 2010 (ePagine)

Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010) d’Antonio A. Casilli est parmi les coups de coeur de fin d’année d’ePagine, chef de file de distribution de livres électroniques française. Et l’ouvrage du sociologue, disponible autant en version papier qu’en version électronique, est en bonne compagnie. Parmi les autres sélectionnés : le prix Médicis 2010, Naissance d’un pont de Maylis de Kerangal (Verticales) ; La Bascule du souffle d’Herta Müller (Gallimard) ; Retour aux mots sauvages de Thierry Beinstingel (Fayard)  ; l’e-book Impressions numériques de Jean Sarzana (Publie.net).

Antonio Casilli à l'émission du mois de Téléscience (Science.gouv.fr)

Antonio A Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) interroge la notion d’amitié en ligne dans l’émission du mois de Téléscience sur le portail du Ministère de la Recherche science.gouv.fr. La vidéo est tirée de son intervention à l’Université Paris Diderot dans le cadre des “13 minutes, les petites conf’ des grands moulins“, du 8 novembre 2010.

Internet, menace pour le vivre ensemble ou occasion de développer le capital social ? Tiraillés entre « tabou de la rencontre directe » et envie de cohésion et de partage, les échanges au sein des réseaux sociaux peuvent être analysés sous l’angle de l’amitié. Cette notion est omniprésente dans le Web d’aujourd’hui, où elle désigne la forme idéale de la sociabilité numérique. Alors que le réseau social Facebook se place au troisième rang (648 millions de visiteurs uniques en novembre 2010) des sites les plus visités au monde, le sociologue Antonio Casilli interroge la notion d’amitié telle qu’elle se pratique en ligne. Invitant à remettre en question une “vision hydraulique” de la sociabilité en ligne, il teste l’hypothèse selon laquelle la communication en ligne se fait au détriment des échanges dans la “vraie vie”.

Merchandising WikiLeaks

A long lineage of cultural critics, from Guy Debord to Carl Roscoe, have insisted on the unique ability of contemporary societies to ‘merchandise dissent’. Also, one man’s foe is another man’s icon. So, after  Saddam Hussein’s card decks and the Osama Bin Laden Russian dolls, US new public enemy n. 1, WikiLeaks, spawns a series of novelty products. Here’s my – so to speak – favourites.

Category: dog clothing
Origin: USA
Price: $ 18.95

Let’s say you have a small yappy dog. Which is admittedly already pretty annoying. What would you do to make it into an even more annoying little animal? Well buy a “I heart heart heart WikiLeaks” dog tee-shirt. Please note the Gothic font, which automatically adds a biker tattoo twist to the whole thing.

(more…)

What's the actual size of your personal social network? Some numbers

Ok, so you have hundreds of friends on Facebook and thousands of followers on Twitter. Big deal. How many will show up to help you win that human pyramid contest, uh? And how many have you actually being interacting with in the last few months? More broadly, what’s the size of your actual social network? Scientists have been looking for an answer to that question, exploring the cognitive limits of the number of individuals one person can create ties with, both online and offline.

Famously, in 1992 anthropologist Robin Dunbar proposed a rough estimate of 150. The ‘Dunbar’s number’ was the result of a large-scale study comparing the size of the neocortex in primates and humans. But in 1998 that figure pretty much doubled when social network analyst Peter Killworth contemplated a mean personal network size of 290. And in 2010 that number doubled again, as sociologist Matthew Salganik settled for an estimate of 610 personal ties.

So who says 1,200? Nobody yet. Maybe (I’m just teasing) psychologist Lisa Barrett will come up with a number of her own, if the hype surrounding her latest article published in Nature Neuroscience continues. What hype? Didn’t you see this?

Apparently, after scanning a few brains, Barrett and her team discovered a fancy correlation between personal network size and the size of the corpus amygdaloideum. Turns out Facebook has nothing to do with the matter in question. If the numbers of the average size of personal networks are going up as years go by, it’s not because of our increasing technological embeddedness. Dunbar’s number was based on the size of human neocortex (i.e. that part of the human brain presiding higher mental functions), so it  would come as no surprise if it was way smaller than the one correlated to the size of the amygdala (the part that regulates emotional responses and aggression). After all, it’s safe to say that among our acquaintances the number of those we would like to punch is higher than that of those with whom we would enjoy a civilized chat…

—a

ResearchBlogging.org

Bickart, K., Wright, C., Dautoff, R., Dickerson, B., & Barrett, L. (2010). Amygdala volume and social network size in humans Nature Neuroscience, advance online publication DOI: 10.1038/nn.2724

Dunbar, R. (1992). Neocortex size as a constraint on group size in primates Journal of Human Evolution, 22 (6), 469-493 DOI: 10.1016/0047-2484(92)90081-J

Killworth, P., Johnsen, E., Bernard, H. R., Shelley, G., & McCarty, C. (1990). Estimating the size of personal networks Social Networks, 12 (4), 289-312 DOI: 10.1016/0378-8733(90)90012-X

McCormick, T., Salganik, M., & Zheng, T. (2010). How Many People Do You Know?: Efficiently Estimating Personal Network Size Journal of the American Statistical Association, 105 (489), 59-70 DOI: 10.1198/jasa.2009.ap08518


ps. This post was inspired by a few tweets exchanged with mathematician Valdis Krebs (@orgnet) and anthropologist Sally Applin (@AnthroPunk). To them goes my appreciation and #FF.

"Les liaisons numériques" dans la shortlist française des livres sur les mondes numériques

Entre classement officiel et lettre au Père Noël, le psychologue et arbiter elegantiarum de la blogosphère française Yann Leroux nous livre sa propre liste des meilleurs livres sur la culture numérique de l’année 2010. Voilà ce qu’il écrit à propos de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) du sociologue Antonio Casilli :

Il y a de la métis en Antonio Casilli. Grand Pas de l’Internet, il sera sans doute bientôt un des roi de la sociologie des mondes numériques. La malice de l’auteur apparait dès le titre qui fait écho avec les liaisons dangereuses : qu’il s’agisse du réseau d’échanges de lettres ou du réseau Internet, il ne s’agit toujours que de corps et de désirs. Les liaisons numériques explore ces dynamiques en trois enjambées : les espaces numériques, les corps et les relations sociales.

Les liaisons stochastiques ? Antonio Casilli à propos de Chatroulette dans Stratégies (n. 1614, 16 déc. 2010)

Dans le numéro Best of 2010 du magazine Stratégies, le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010) et le chercheur Edouard Kleinpeter (Institut des Sciences de la Communication du CNRS) sont invités par le journaliste Marc di Rosa. à analyser le phénomène Chatroulette : météore du Web ou bien nouvelle modalité du lien social en ligne ? Une occasion pour présenter au public français le contenu de The Sociology of Chatroulette (publié sur Bodyspacesociety le mois de mars dernier).

Deux tendances coexistent actuellement sur Internet : celle de la transparence absolue, incarnée par des acteurs aussi différents que Facebook et Wikileaks, et celle du pseudo-anonymat, représentée par le mouvement Anonymous, le forum 4Chan ou Chatroulette. Depuis le succès mondial de Facebook, le discours dominant véhicule l’idée selon laquelle on s’affiche désormais sur la Toile comme dans la vie “hors ligne”, par opposition aux expérimentations anonymes sur Internet des années 2000. “Chatroulette trouble cette vision linéaire en créant une zone d’expérimentation sans contraintes”, considère Antonio Casilli (…) Si Facebook peut être interprété comme une métaphore de l’amitié et Meetic de l’amour, Chatroulette s’apparente au frisson de l’inconnu. “Le site ne cherche pas à qualifier les rencontres, qui sont des mises en relations absolues et stochastiques” (…) Sur le Web émerge la création de liens sociaux fondés sur des prétextes plus informels et plus fins, des “liens évanescents”, d’après Antonio Casilli.

My article "A History of Virulence" finally published in Body and Society

Sage journal Body and Society vol 16, n. 4 is finally out! Pardon my enthusiasm, but this issue features my 30-page essay A History of Virulence: The Body and Computer Culture in the 1980s: a killer mix of hackerdom, virality and computer nostalgia that also happens to be IMHO one hell of a contribution to the cultural history of the body in cyberculture.

http://bod.sagepub.com/

Body & Society

Abstract: The recent turn in ubiquitous computing challenges previous theories of ‘technological disembodiment’. In a mediascape where technology permeates bodies, the current discourse of viral information insinuates elements of fear and risk associated with both physical presence and computer usage. This article adopts a socio-historical approach to investigate the factors underlying the early emergence of such features of our social imaginary by tracking them back to the computer culture of the 1980s. Analysing both mainstream and underground press sources from 1982 to 1991, a discursive core is revealed that revolves around the ‘computer virus’ metaphor. Popularized in this period, this notion came to resonate with mounting moral panic over the HIV/AIDS epidemic. Anxieties about the body in computer culture are then conceptualized (and historically contextualized) along two dimensions: first, the political proximity between HIV/AIDS activists and computer hackers during the FDA clinical trials controversy of 1987—8; and, second, the ideological reinforcement provided by academic progressive elements to these political actions. The implications of these results are discussed.

A few weeks ago, I published a “autor’s cut” version on this very blog (here part1 and part2) and you can download the unread proofs by clicking here (not for citation, please). Of course, if you want to download the published version, help yourself here. You might as well drop me a kind email and ask for a certain attachment 😉 And if you want to cite the article, because that’s what academics do, please find enclosed the complete reference.

ResearchBlogging.org
Casilli, Antonio A. (2010). A History of Virulence: The Body and Computer Culture in the 1980s Body & Society, 16 (4), 1-31 DOI: 10.1177/1357034X10383880

Linux Virgin : notre fétichisme technologique quotidien

Au hasard de mes archives je retrouve un vieux message de la liste de diffusion du Lancaster Linux User Group annonçant la mise en ligne de la série Web érotico-artistico-satirique Linux Virgin (2005). Au fil des épisodes, toujours le même scénario : sous le regard d’un voyeur-geek, une dominatrice-hacker tout de cuir habillée forçait une jeune femme à… installer un serveur Linux. Allégorie de notre fétichisme technologique quotidien (et des rapports de domination qu’il sous-entend), cette création d’un groupe d’étudiants de la Columbia University a laissé peu de traces de son passage sur la Toile. En bon cyber-archéologue, je suis allé la dénicher afin d’apporter de la matière à discussion pour la rencontre sur Corps et Internet, à laquelle je participerai avec le psychanalyste Yann Leroux mardi 21 décembre 2010, à 19h00 à La Cantine (51 rue Montmartre, Passage des Panoramas, 12 Galerie Montmartre, 75002 Paris). PS. Malgré ce préambule, la vidéo ne contient pas de nudité ni de gros mots : elle est complètement SFW (Safe For Work).

"La dictature du trollétariat" dans Mobilis in Mobile (18 déc. 2010)

En commentant les propos du sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010), le blog Mobilis in Mobile propose une lecture intelligente et caustique de la situation politique française. Après Hadopi et LOPPSI 2, les hommes politiques seraient-ils en train de se constituer en véritable classe dominante du Web – une classe de trolls destructeurs ?

Le trollétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la blogeoisie journalistique, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l’Etat, c’est-à-dire du trollétariat organisé en classe dominante.