Monthly Archives: January 2011

E-Santé : Résistance, autonomie et environnements apomédiés

La quatrième séance de mon séminaire EHESS Corps et TIC : approches socio-anthropologiques des usages numériques a eu lieu le jeudi 27 janv. 2011. Le sujet traité : e-santé, médecine 2.0, le rôle des professionnels de santé, des collectifs de militants des droits des patients et des pouvoirs étatiques. Voici, comme d’habitude, les slides.

ATTENTION CHANGEMENT DE DATE : La prochaine séance (où il sera question de corps dans les médias sociaux) aura exceptionnellement lieu le VENDREDI 11 février 2011 de 17h à 19h en SALLE 2, EHESS, 105 bd Raspail 75006 Paris. Pour s’inscrire, il suffit de m’envoyer un petit mail gentil.

E sante – Résistance, autonomie et environnements apomédiés

"Réseaux sociaux : vrais ou faux liens humains ?" – Antonio Casilli rencontre les lecteurs du Nouvel Obs (28 janv. 2011)

Le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) a été l’invité du tchat du Nouvel Obs, vendredi 28 janvier 2011, de 11h à 12h. L’occasion pour répondre aux questions posées par les lecteurs : amitié, amour, famille, mais aussi démocratie, militantisme du Web et hackers.

La culture du Web est, depuis ses débuts, très politisée. Les événements des derniers jours semblent nous montrer que cette militance (qui articule manifestations dans la rue et actions de coordination et de sensibilisation en ligne) se généralise. Mais certains collègues, comme par exemple Evgeny Morozov auteur de “The Net Delusion”, nous mettent en garde contre une certaine pensée simpliste qui voudrait qu’Internet soit, par sa nature, un outil de libération. Dans plusieurs pays, le Web est utilisé par les gouvernements totalitaires comme un outil de propagande. La capacité fédératrice du Web doit aussi être pondérée à l’aune de ces initiatives de manipulation politique de la part des états. […] Anonymous est un phénomène très intéressant à mon avis. Mais c’est peut-être un peu tôt pour se prononcer sur sa signification politique et culturelle. Comment coordonner une action sans faire émerger des hiérarchies ? Sans afficher des identités ? Leur démarche de “démocratie ad hoc” est fascinante, d’un point de vue sociologique. Mais l’idéologie, les croyances et les valeurs d’Anonymous demeurent très ambiguës…

"Parlons télédildonique" : Antonio Casilli interviewé par David Abiker sur Europe1 (20 janv. 2011)

Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) explique le sexe en téléprésence à David Abiker dans son émission du soir Cultures Web, sur Europe1.

Développée par l’armée américaine dans les années 1970, la télédildonique est un domaine de recherche qui étudie la création de dispositifs de stimulation sexuelle à distance. Un peu de robotique, un peu de télécommunications – et beaucoup d’imagination. Très vite, la télédildonique a été détournée par des ingénieur civils qui en ont fait des usages ludiques. La saisons d’or de la télédildonique a coïncidé avec le début des années 1990, quand les réalité virtuelles ont permis de créer des expériences immersives plus réalistes.

Ecoutez le podcast de Cultures Web – Europe 1, 20 janv. 2011

Quick French Talk avec Antonio Casilli à The Nice Institution

‘Les liaisons artistiques’ est une collection d’œuvres liée au livre d’Antonio Casilli Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil). A l’honneur pour cet épisode, les artistes Mildred Simantov et Nils Thornander, fondateurs de The Nice Institution. Leur série de pièces QUICK FRENCH TALK, est basé sur un présupposé très simple : inviter à chaque fois un convive à l’emploi du temps chargé – d’où la devise de la série “I have only thirty minutes to have lunch” (“je n’ai que 30 minutes pour déjeuner”). L’art de la conversation du Siècle des Lumières, mais en version speed.

Dans cette vidéo, Casilli s’attaque à trois grandes thématiques (dieu, le savoir et la nourriture), mais il s’octroie aussi des  petits détours vers des sujets plus  pointus – comme l’anorexie, l’anarchie et… les poulets-cyborg.

Quick French Talk – Antonio A. Casilli #Part01 “Atheist”

“J’ai à plusieurs reprises témoigné de mon amour inconditionnel pour l’oeuvre de Mildred Simantov et Nils Thornander. Leur travail Strange Fruit, réalisé avec le généticien Brian Lucas, est absolument passionnant. Plus récemment j’ai été l’un des « convives virtuels » de leur installation Réfectoire, exposée au Musée Carnavalet à l’occasion de la Nuit Blanche 2010. Dans ce symposium virtuel, avaient fait leur première apparition publique les bols bretons peints d’un mot désignant une identité géopolitique ou culturelle : “Socialiste” “Anorexique” “Suisse” “Catholique” “Employé” “Ami” etc.  Un seul mot, censé solliciter une identification – ou un refus d’identification. Méditer sur la complexité de son identité reste le but déclaré de ces objets apparemment très simples et banals. La même banalité et les mêmes questionnements bouleversants que je détecte dans les usages numériques.” —a

Quick French Talk – Antonio A. Casilli #Part02 “Philosopher”

Quick French Talk – Antonio A. Casilli #Part03 “Anorexic”

Bio

Mildred Simantov, designer sémantique, plasticienne, éditrice et web-artist noue des relations singulières entre les mots, les signes et les objets. Nils Thornander, plasticien et compositeur développe sous de nombreuses formes son concept du Continuum, par lequel il tente de saisir la complexité du monde actuel. Associés depuis 2009, ils ont créé avec The Nice Institution une oeuvre qu’ils décrivent comme “the fastest link etc.” Parmi leur réalisations : Réfectoire (Nuit Blanche 2010, Musée Carnavalet, Paris) ; Olympic Smoking Area (Chic Art Fair, Cité de la mode et du Design, Paris) ; Limited Edition Waiting for the Peak Oil#05 (Blackblock – Palais de Tokyo 2011).

"Technologie de chaleur humaine" : podcast d'Antonio Casilli à Café Découvertes (Europe 1, 18 janv. 2011)

Le minitel est-il mort ? Une technologie dépassé par l’avent d’Internet, ou bien un précurseur du “Réseau des réseaux” ? Pour en parler, l’émission Café Découvertes de Michel Field reçoit Antonio A. Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil). Egalement invités, les journalistes David Abiker et Douglas Alves, ainsi que l’un des ‘papas’ de minitel, Bernard Marti.

Par rapport à Internet, Minitel, qui était beaucoup mieux sécurisé, proposait une “zone de confort” pour ses utilisateurs qui se sentaient à l’abri de l’intrusion de logiciels malveillants, cybercriminels, etc. Il s’agissait d’un outil ambivalent. Il était extrêmement familier, il meublait les maisons, il s’inscrivait dans les décors domestiques. Mais en même temps sur les messageries on pouvait se permettre d’explorer, d’échanger pendant des heures avec des inconnus, de concrétiser des rencontres hasardeuses, des aventures “roses”. (…) Les technologies et le sexe sont strictement liés parce que les usagers sont animés par une envie de chaleur humaine, pour ainsi dire.

Dans Les Inrocks (16 janv. 2011)

Dans Les Inrocks, un article sur la parution du dernier numéro de la revue savante Réseaux, dirigée par Patrice Flichy. L’occasion pour rappeler les ouvrages sociologiques récentes ayant marqué la sociologie du Web francophone. Parmi les titres incontournables, Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) d’Antonio A. Casilli, chercheur au Centre Edgar-Morin de l’EHESS de Paris.

Lire “Vertus du Virtuel”, compte rendu du Les liaisons numériques paru dans Les Inrocks du 13 oct. 2010.

Les Avatars : surpuissance, régénération et devenir technologique du corps en ligne

La troisième séance de mon séminaire EHESS Corps et TIC : approches socio-anthropologiques des usages numériques a eu lieu le jeudi 13 janv. 2011. Le sujet traité : la figure de l’avatar, son rôle dans la culture numérique, ses liens étroits avec, d’un côté, les expériences vidéoludiques, de l’autre les applications biomédicales. Voilà les slides et une bibliographie des textes cités.

La prochaine séance (où il sera question d’e-Santé) aura lieu le jeudi 27 janvier 2011 de 17h à 19h en salle 5, EHESS, 105 bd Raspail 75006 Paris. Pour s’inscrire, il suffit de m’envoyer un petit mail gentil.

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Dans Mediapart (07 janvier 2011)

Dans le blog Les carnets libres d’Edwy Plenel, le directeur de Mediapart parle de trois ouvrages ayant changé notre regard sur les implications politiques et sociales du Web contemporain. Parmi celles-ci Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010) du sociologue Antonio Casilli.

S’ils acceptaient de ne plus être aveuglés par leurs préjugés idéologiques, on conseillerait volontiers aux cancres précités la lecture de trois ouvrages récents, excellentes synthèses des enjeux qui nous occupent ici. Ni béats ni naïfs, leurs auteurs (Dominique Cardon, Patrice Flichy, Antonio Casilli) sont des sociologues expérimentés, évidemment avertis qu’aucune technique n’est libératrice par essence, mais selon les usages sociaux qu’elle favorise ou entrave. […] Antonio Casilli, met en pièces les mythes associés à Internet et souvent retournés contre lui par ses détracteurs. Non, la Toile n’est pas «un empyrée immatériel fait d’octets» : virtuel et réel y fonctionnent en boucle, indissociables, les usages informatiques restant «inséparables des pratiques sociales». Non, les identités réelles ne se dissolvent pas dans leurs avatars numériques: «moyens d’exprimer et de réaliser l’autonomie, le contrôle et l’efficacité auxquels les individus aspirent», ce sont aussi de nouvelles stratégies citoyennes ancrées dans un contexte historique inédit. Non, les technologies de l’information et de la communication, les fameuses TIC, ne sont pas, par nature, désocialisantes, les liaisons numériques permettant plutôt «de trouver et de maintenir la distance optimale avec les personnes qui peuplent notre vie». Bref, devenus de plus en plus objets de notre quotidien, les ordinateurs ne sont pas des chevaux de Troie qui nous mettraient en servitude, résume Casilli, «mais plutôt des fauves que les usagers sont capables de domestiquer – au sens propre du terme, en les intégrant à leurs habitats». Rien de tout cela, évidemment, souligne-t-il pour finir, «ne doit nous rendre aveugles aux périls qui se nichent dans le numérique, surtout quand il est érigé en idéologie. Mais, avec ces périls, les citoyens actuels reçoivent aussi un nouvel assortiment de possibilités, tant sur le plan personnel que sur le plan collectif. C’est la forme même de notre être en société qui est remise en question. Et si cela comprend une partie de risques et de bouleversements, une place subsiste pour des éléments de surprise et de création de nouveaux espaces des relations humaines».

Dans Réseau Education-Médias (5 janvier 2011)

Sur le Réseau Education-Médias, site Web de l’organisme canadien pionnier de l’éducation aux médias, Véronique-Marie Kaye consacre une note de lecture au livre Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) du sociologue Antonio Casilli.

Internet est une terre d’exploration fertile pour les sociologues – les habitudes en ligne de la masse des utilisateurs sont une manne pour tous ceux qui aiment analyser. Casilli a effectué un énorme travail de synthèse pour tenter de comprendre ceux qui se branchent au quotidien. Les liens qui se tissent sur le Web sont-ils différents des liens qui se tissent dans la vraie vie ? Sommes-nous tous en train de devenir des « anges électroniques »? Allons-nous vers une désocialisation provoquée par Internet? Pour répondre à ces trois questions, Casilli fait un survol des habitudes des internautes.Comme il faut expliquer avant d’offrir une analyse, Casilli donne d’abord un aperçu de ce qu’il veut étudier, ce qui va très bien quand il explique l’usage de la messagerie instantanée en Chine QQ pendant un séisme, ou quand il raconte comment Julia, une internaute brésilienne, se sert de son réseau social préféré, Orkut. […] Lorsque Casilli parle à la première personne et qu’il raconte ses contacts avec des militants (comme l’anarchiste qui explique la révolution sans héros que représente le Web), des étudiants, ou une « internaute consentante », on sent la trépidation du chercheur qui tient une bonne piste.

"Un ouvrage passionnant" : compte rendu dans Liens socio (3 janv. 2011)

Dans le site web Liens Socio : le portail francophone des sciences sociales Serge Pacé, Professeur agrégé de SES au LPO de Grand-Bourg (Guadeloupe), consacre un long compte rendu à l’ouvrage Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) du sociologue Antonio Casilli, chercheur au Centre Edgar-Morin de l’EHESS de Paris.

S’il y a une absence de communication entre deux groupes, un lien unique permet d’avoir accès à des informations non redondantes. Les amis en ligne sont les passeurs des « trous structuraux » selon l’expression de Ronald S Burt. Ainsi la légèreté des amitiés sur le net permet leur solidité, évite le conflit. Pour certains il s’agit de grooming ou toilettage comme chez les grands singes. On sait que changer d’amitié en chair et en os est coûteux socialement, cela oblige à changer de code, de style, d’emploi du temps. […] Sans être angélique, l’auteur nous propose une vision optimiste contre les Cassandre de la toile. Il nous avertit cependant de la bombe à retardement que constitue l’accumulation des données acquises sur les internautes, en particulier par facebook et la connivence plus ou moins partagée des pouvoirs publics sur ce thème. […] Au total un ouvrage passionnant et ludique qui redessine la problématique de la toile mais aussi de la sociologie des réseaux. À lire absolument l’ordinateur allumé.