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[Slides] Séminaire #ecnEHESS “Combien vaut un clic ?” (4 janv. 2016)

Dans le cadre de mon séminaire EHESS Étudier les cultures du numérique : approches théoriques et empiriques, le 4 janvier 2016 nous avous eu le plaisir d’accueillir Geoffrey Delcroix (pilote des projets de prospective, Direction des Technologies et de l’Innovation, CNIL), Martin Quinn (Telecom Paristech, Chaire VPIP) et Vincent Toubiana (service de l’expertise technologique, CNIL) pour une séance sur la valorisation des données personnelles dans les industries culturelles et par le biais des plateformes d’optimisation d’achat et de vente d’espaces publicitaires.

 

Retrouvez le livetweet du séminaire sur Twitter : hashtag #ecnEHESS.

Titre : “Combien vaut un clic ? Données, industries culturelles et publicité”.

Intervenants : Geoffrey Delcroix (CNIL), Martin Quinn (CVPIP), Vincent Toubiana (CNIL)

Résumé : Dans le domaine des contenus culturels, la création de valeur semble se concentrer autour des enjeux de personnalisation et de recommandation. Derrière la magie des algorithmes, quelle « valeur » est réellement créée pour l’utilisateur, au cœur de quels modèles économiques ? Que veut dire lire, écouter, regarder et jouer à l’heure de la personnalisation, des algorithmes et du big data ?
Quels modèles économiques coexistent et s’hybrident autour du rôle des données (à la fois par les contenus créés par l’utilisateur et par les traces « inconscientes ») dans ces secteurs pionniers ? Par ailleurs, et pas seulement dans le seul domaine culturel, lorsque l’internaute consomme des contenus en ligne (gratuits ou payant), il crée aussi de la valeur pour les éditeurs (en alimentant ses algorithmes ou par  la publicité ciblée). Dans certaines conditions cette valeur peut être très précisément observée, et nous permet ainsi de mieux comprendre les algorithmes qui gouvernent par exemple l’affichage publicitaire. Quelle valeur représente un internaute spécifique dans une situation précise ? Quels comportements individuels et collectifs les annonceurs adoptent dans le but de maximiser leurs profits?

Compte- rendus des séances précédentes :

Prochaines séances :

  • 1 février 2016Yann Moulier-Boutang “Capitalisme cognitif et digital labor”.
  • 7 mars 2016Jérôme Denis (Télécom ParisTech) et Karën Fort (Université Paris-Sorbonne) “Petites mains et micro-travail”.
  • 4 avril 2016Camille Alloing (Université de Poitiers) et Julien Pierre (Université Stendhal Grenoble 3) “Questionner le digital labor par le prisme des émotions”.
  • 2 mai 2016Judith Rochfeld (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Valérie-Laure Benabou (UVSQ) “Le partage de la valeur à l’heure des plateformes”.
  • 6 juin 2016Bruno Vétel (Télécom ParisTech) et Mathieu Cocq (ENS) “Les univers de travail dans les jeux vidéos”.

Dans le Cahier IP – CNIL (17 nov. 2015)

Dans le Cahier Innovation CNIL “Les Données, Muses & Frontières de la Création” j’ai le plaisir d’être interviewé avec le collègue Dominique Cardon au sujet d’algorithmes, big data, et digital labor.

CahiersIP_CNILClick to enlarge

Lire, écouter, regarder et jouer en ligne à l’heure de la personnalisation : découvrez le nouveau cahier IP

17 novembre 2015

Nos consommations de contenus culturels dématérialisés deviennent massivement productrices de données. Ce nouveau cahier IP alimente le débat sur la place des algorithmes dans nos choix et sur les manières de redonner du contrôle aux utilisateurs.

Les industries culturelles et créatives ont été les premières à connaître de profondes mutations sous l’impulsion des usages numériques et de la dématérialisation des contenus. Elles constituent ainsi un formidable laboratoire de la mise en données du monde, au-delà de l’image réductrice des données comme « pétrole de l’économie numérique ».

Aujourd’hui, la plus-value des services de distribution de contenus culturels et ludiques dématérialisés se concentre dans leur capacité à analyser les habitudes de consommation des utilisateurs à des fins de personnalisation.

  • 2/3 tiers des utilisateurs de services de streaming musical ou de vidéo à la demande sur abonnement (dite « SVOD ») utilisent et apprécient les recommandations (étude Médiamétrie réalisée pour la CNIL, octobre 2015).

Pour Isabelle Falque-Pierrotin, Présidente de la CNIL :

« la lecture, la musique, les films et les séries mais aussi sans doute les jeux vidéo, bien au-delà du divertissement qu’ils nous procurent, ne sont-ils pas les lieux par excellence où ne cesse de s’élaborer et de se réinventer notre identité ? Les œuvres se situent au carrefour du plus collectif et du plus intime, au cœur de nos destins publics autant que personnels ».

Extrait de la page 23 du cahier IP

La « magie » des algorithmes ?

Indispensables pour naviguer dans l’immensité des catalogues de contenus, les algorithmes peuvent tout autant favoriser la découverte qu’enfermer les individus dans des goûts stéréotypés ou des horizons limités.

  • Près d’un utilisateur sur deux s’est d’ailleurs déjà demandé sur quelle base étaient produites ces recommandations.

Le 3ème cahier IP explore cette utilisation intensive des données personnelles au travers de tendances clefs et émergentes, d’interviews d’experts (Nicolas Curien, Eric Schérer, Olivier Ertzscheid, Dominique Cardon, Antonio Casilli) et de scénarios exploratoires.

Il analyse en particulier:

  • la diversité des modèles économiques  et le rôle croissant que les données y tiennent
    • Partie 1 INDUSTRIES CRÉATIVES, CONTENUS NUMÉRIQUES ET DONNÉES
  • la nature des données utilisées dans les usages actuels et émergents pour chacun des secteurs
    • Partie 2 LES CONTENUS CULTURELS VUS AU TRAVERS DU PRISME DES DONNÉES
  • les mythes et réalités de la recommandation et « fact-check » sur la « magie » des algorithmes
    • Partie 3 LE GRAAL DE LA RECOMMANDATION ET DE LA PERSONNALISATION
  • 4 scénarios explorant les futurs possibles du couple « données + culture » => Partie 4 DEMAIN, QUELLES CRÉATIONS ET QUELS USAGES DATA-DRIVEN ?

Outiller l’individu pour innover dans l’expérience utilisateur

Ce cahier se veut aussi un appel à l’innovation des acteurs économiques.

Pour ces entreprises qui misent tout sur l’expérience utilisateur, relever le défi de l’éthique et de la confiance passe aussi par des informations plus claires et la mise à disposition d’outils innovants (portabilité, tableaux de bord, politiques de confidentialité lisibles et illustrées).

Pour créer des expériences d’usage « sans frictions » les plateformes doivent renforcer leurs efforts de transparence et de loyauté, en particulier en ce qui concerne les algorithmes.