Pour la deuxième séance de mon séminaire EHESS Étudier les cultures du numérique : approches théoriques et empiriques nous avons eu le plaisir d’accueillir Bruno Vétel, chercheur au Laboratoire Orange SENSE, pour une séance consacrée à la “cybercriminalisation” des joueurs en ligne. Voilà ses slides : enjoy and share – that’s good stuff.
TITRE : « Serveurs dissidents » : Jeux vidéo en ligne et cybercriminalisation
INTERVENANT : Bruno Vétel (Lab. Orange SENSE)
RESUME : Un serveur privé désigne la réplique dissidente du « serveur central » d’un jeu vidéo en ligne. Cette copie est chargée de reproduire ailleurs l’intégralité du jeu sous l’autorité d’un opérateur indépendant du jeu original. Cette réplication est problématique pour l’entreprise créatrice du jeu original, puisqu’elle copie un logiciel sans respecter le droit d’auteur et qu’elle offre parfois la possibilité pour le joueur de payer des bonus en euros pour faciliter sa partie sur ce serveur parallèle. De fait, s’il parvient à attirer des publics en masse, l’opérateur d’un tel serveur dissident engrange des profits qui peuvent en quelques mois s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Dans cette communication, nous tâcherons de comprendre pourquoi les serveurs privés les plus fréquentés d’un MMORPG donné se trouvent être à but lucratif, malgré la condamnation par la justice de certains d’entre eux. Nous mènerons pour cela l’étude des déterminants sociaux et techniques qui engagent chacun des acteurs dans une gestion stratégique de tels illégalismes.