msh paris saclay
[Vidéo] Séminaire Web “Petits déjeuners Durkheim” (29 mai 2020)
Une séance animée par Florent Le Bot, IDHES, université d’Evry, organisée avec Nathalie Barnault (Bibliothèque Durkeim, ENS Paris-Saclay) et réalisée en webconférence par la MSH Paris-Saclay.
Antonio Casilli nous présente son livre « En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic » paru aux Éditions du Seuil, 2019. Avec en discutant Alexandre Moatti
Professeur à Télécom Paris et chercheur à l’UMR i3 (CNRS / X, Mines ParisTech, Télécom Paris), Antonio Casilli aborde les enjeux du numérique en sociologue. A la suite de projets de recherche qu’il a coordonnés sur les réseaux sociaux en ligne, la santé et la vie privée, il s’est intéressé au « travail du clic » (digital labor) promu par les plateformes numériques. Lauréat d’un appel à workshops de la MSH Paris-Saclay en 2017, il a été la même année lauréat d’un appel à projets Maturation avec le projet DipLab (pour Digital Platform Labor), lequel vise à rendre visible et organiser le micro-travail à l’œuvre sur les plateformes numériques, à partir d’approches interdisciplinaires. Ce projet a fait l’objet d’une conférence internationale organisée en juin 2019 avec France Stratégie.
En attendant les Robots :
L’essor des intelligences artificielles réactualise une prophétie lancinante : avec le remplacement des êtres humains par les machines, le travail serait appelé à disparaître. Si certains s’en alarment, d’autres voient dans la « disruption numérique » une promesse d’émancipation fondée sur la participation, l’ouverture et le partage. Les coulisses de ce théâtre de marionnettes (sans fils) donnent cependant à voir un tout autre spectacle. Celui des usagers qui alimentent gratuitement les réseaux sociaux de données personnelles et de contenus créatifs monnayés par les géants du Web. Celui des prestataires des start-ups de l’économie collaborative, dont le quotidien connecté consiste moins à conduire des véhicules ou à assister des personnes qu’à produire des flux d’informations sur leur smartphone. Celui des microtravailleurs rivés à leurs écrans qui, à domicile ou depuis des « fermes à clic », propulsent la viralité des marques, filtrent les images pornographiques et violentes ou saisissent à la chaîne des fragments de textes pour faire fonctionner des logiciels de traduction automatique. En dissipant l’illusion de l’automation intelligente, Antonio Casilli fait apparaître la réalité du digital labor : l’exploitation des petites mains de l’intelligence « artificielle », ces myriades de tâcherons du clic soumis au management algorithmique de plateformes en passe de reconfigurer et de précariser le travail humain.
Journée d’études “En attendant les robots” (28 janv. 2020)
La MSH Paris Saclay, en collaboration avec la revue L’Homme et la Société et les Editions du Seuil, m’a fait l’honneur d’organiser une journée d’études entièrement consacrée à mon ouvrage En attendant les robots. Au fil de 4 tables rondes, les collègues Florent Le Bot, Hélène Picard, David Gaborieau et Claude Didry, ont analysé plusieurs aspects de ce texte, en les mettant en résonance avec des enquêtes récentes en sociologie, sciences de la gestion, économie industrielle.
Programme :
Après une présentation de son livre, Antonio Casilli sera amené à échanger avec les chercheurs Hélène Picard (EM Grénoble), Claude Didry (CNRS / ENS Ulm) et David Gaborieau (UPEM).
La journée sera animée par Florent Le Bot (IDHES / université d’Evry), historien et membre de la revue L’Homme & la Société, et se déroulera à l’ISC-PIF que la MSH Paris-Saclay remercie pour son accueil.

9h30 : Accueil café – Mot d’ouverture par la Direction de la MSH Paris-Saclay
10h / 11h30 Présentation de « En attendant les Robots » par Antonio Casilli (TelecomParis / i3)
11h45 / 12h45 : « Quand l’ouvrier devient robot » : Antonio Casilli & David Gaborieau (CNAM / CEET)
12h45 / 14h00 Déjeuner
14h00 / 15h00 : « La fin du travail ou le retour du marchandage ? » Antonio Casilli & Claude Didry (CMH / ENS)
15h15 / 16h15 : « Par delà les plateformes capitalistes: le renouvellement de la réflexion sur les organisations alternatives » Antonio Casilli & Hélène Picard (Professeure assistante, Grenoble Ecole de Management)
[Compte Rendu + Podcast + Vidéo] Colloque INDL “Les plateformes de micro-travail” (Paris, 13-14 juin 2019)
A l’occasion de la restitution des résultats de notre projet DiPLab sur “Le Micro-travail en France” et dans le cadre de l’activité du réseau INDL (International Network on Digital Labor), émanation du ENDL (European Network on Digital Labour), j’ai eu le plaisir d’organiser et d’animer le colloque “Les plateformes de micro-travail : enjeu pour l’intelligence artificielle, enjeu pour l’emploi ?”. L’évènement, organisé en collaboration avec le think tank gouvernemental France Stratégie et la MSH Paris Saclay, a eu lieu le 13 et 14 juin 2019 à Paris. Le colloque a accueilli environ 300 participants : universitaires, travailleurs, étudiants, syndicalistes, représentants d’institutions, journalistes, citoyens.

La première journée a été l’occasion d’entendre des témoignages de micro-travailleurs et d’entreprises / plateformes qui les recrutent, de présenter les résultats des enquêtes nationales et internationales sur ces formes émergentes d’emploi.


La seconde journée a été consacrée à un débat avec des experts académiques, français et étrangers, ainsi qu’à un colloque doctoral, où des étudiants ont présenté leurs recherches de pointe dans le domaine de l’économie des plateformes numériques.
L’argumentaire
Après Uber, Deliveroo et autres services à la demande, le micro-travail est une nouvelle facette du travail intermédié par les plateformes numériques. Des services sur Internet ou sur mobile proposent à des foules d’individus de réaliser, pour le compte de commanditaires, des petites tâches standardisées et répétitives, en contrepartie d’une rémunération allant de quelques centimes à quelques euros par tâche. Celles-ci nécessitent en général de faibles qualifications : prendre une photo dans un magasin, reconnaître et classer des images, transcrire des bouts de texte, mettre en forme un fichier électronique… Malgré leur simplicité apparente, ces micro-tâches réalisées par des millions de personnes dans le monde, servent notamment à créer les bases de données nécessaires au calibrage et à l’« entraînement » d’algorithmes et d’intelligences artificielles.
Au niveau international Amazon Mechanical Turk est la plus connue des plateformes de micro-travail. En France et dans les pays francophones d’Afrique, d’autres plateformes attirent un nombre croissant de travailleuses et travailleurs, pour compléter leur revenu primaire, voire pour y suppléer. Quelle est l’ampleur du phénomène ? Comment reconnaître, organiser et réguler cette nouvelle forme de travail ? Comment, finalement, s’articule-t-elle avec les formes traditionnelles de l’emploi ?
Le programme
Programme-Microwork-conferenceLes podcasts
Intervenants : Gilles de Margerie (France Stratégie), André Torre (MSH Paris Saclay), Vili Lehdonvirta (Oxford Internet Institute), Florian Alexander Schmidt (University of Applied Sciences HTW Dresden), Antonio Casilli (Telecom Paris).
Intervenant•es : Paola Tubaro (CNRS), Clément Le Ludec (MSH Paris Saclay), Marion Coville (IAE de Poitiers), Louis-Charles Viossat (IGAS), Anoush Margaryan (Copenhagen Business School), Antoine Naboulet (France Stratégie).
Intervenant•es :
Amélie, Ferdinand, Julie (micro-travailleurs), Daniel Benoilid (Foulefactory), Maël Primet (Snips), Odile Chagny (Sharers & Workers).
Intervenant•es : Mariya Aleksynska (Institute of Labor Economics), Marguerita Lane (OECD), Thiebaut Weber (CES), Patricia Vendramin (UCLouvain), Gilles Babinet (CNNum), Cécile Jolly (France Stratégie).
Les vidéos
Dans les médias
Les travailleurs du clic, petites mains invisibles de l’économie numérique
AFP/L’Express, 21 juin 2019
Les chercheurs français de Diplab ont étudié la plateforme française Foule Factory: 56% des “fouleurs” sont des femmes, qui cumulent emploi à temps partiel, travail domestique et micro-travail. “On glisse vers une triple journée de travail“, constate Marion Coville, de l’Université de Nantes, qui a collaboré à Diplab…