réseaux sociaux
Le programme du séminaire #ecnEHESS 2018/19 est arrivé !
Mon séminaire Étudier les cultures du numérique (mieux connu comme #ecnEHESS) est de retour pour la 11e année consécutive.
Structure : pour la rentrée 2018/19, le séminaire fait peau neuve : plus compact (9 séances sur 5 mois), plus long (24 heures de cours) et surtout… plus fondamental. Parce que justement à partir de cette année, l’enseignement devient une formation du tronc commun du master en sciences sociales de l’EHESS, et une unité fondamentale de la mention Histoire des Sciences, Technologies, Sociétés (HSTS), en collaboration avec le Centre Alexandre Koyré.
C’est pourquoi, le programme se compose cette année de deux types de sessions :
- les séances thématiques retracent les grandes questions de la sociologie du numérique et sont réservées en priorité aux étudiant•es EHESS (mais peuvent accueillir des auditeur•rices libres dans la mesure des places disponibles) ;
- les séances d’approfondissement, où des invité•es externes présentent leurs recherches en cours, s’inscrivent dans la tradition du séminaire #ecnEHESS et sont ouvertes à tou•tes.
Logistique : le séminaire aura lieu deux jeudis par mois, du 10 janvier 2019 au 9 mai 2019. Les séances thématiques se dérouleront au Centre Alexandre Koyré (salle séminaire, 27 Rue Damesme, 75013 Paris). Les séances d’approfondissement se dérouleront à l’Institut des Systèmes Complexes (salle séminaire 1.1, 113 rue Nationale 75013 Paris).
Pour vous inscrire, merci de renseigner le formulaire de contact (option “seminar”).
Voilà le calendrier complet :
Une séance finale de restitution des travaux des étudiant•es aura lieu le jeudi 9 mai 2019 de 15 h à 19 h au Centre Alexandre Koyré, salle séminaire. Lors de cette session, les étudiant•es présenteront une synthèse portant sur un sujet ayant trait aux usages sociaux des technologies numériques, choisi en accord avec l’enseignant. Le rendu prendra la forme d’une contributions à Wikipédia (création et modification d’articles) et d’une présentation orale.
[Vidéo] MOOC : du crowsourcing au digital labor (janvier 2017)
J’ai été l’invité du Dominique Moulon pour assurer 6 épisodes du MOOC que l’Ecole Professionnelle Supérieure d’Arts Graphiques de la ville de Paris (EPSAA) consacre au médias numériques.
Les thématiques abordées sont :
1. Du crowdsourcing au digital labor
2. Internet et pouvoir politique
3. Pratique et usage des réseaux
4. Réseaux sociaux contre vie privée ?
[Podcast] Grand entretien à Récherche en Cours (avec Paola Tubaro, Radio Aligre FM, 25 nov. 2016)
A l’occasion de la sortie de notre livre Le phénomène ‘pro-ana’. Troubles alimentaires et réseaux sociaux (Presses des Mines, 2016), je me suis rendu avec Paola Tubaro chez Jean-Marc Galan, animateur de l’émission REC Recherche En Cours sur Radio AligreFM. Nous avons parlé du livren de l’enquête sur le web des troubles alimentaires menée à partir de 2010 dans le cadre du projet de recherche ANAMIA, des combats politiques qui ont suivi notre travail de recherche.
» Le phénomène «pro ana», Recherche En Cours, Radio AligreFM, 59’29”
Entretien : Dominique Cardon et Antonio Casilli (Digital Society Forum, 28 nov. 2013)
Playlist de 5 vidéos pour le projet Digital Society Forum, où le sociologue Dominique Cardon interviewe Antonio Casilli : une galerie de personnages tirés de l’ouvrage Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ?.
- Digital Society Forum
- 5 vidéos
Dans le Smithsonian Magazine (blog, 22 juillet 2013)
Dans le blog du Smithsonian Magazine, un compte rendu de l’étude ANAMIA coordonnée par le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil).
» What Happened to ‘Self-Harm Blogs’ After Tumblr Banned Them?.
Au revoir à la Grande Table (France Culture, 19 juillet 2013)
Caroline Broué accueille une délégation des chroniqueurs de La Grande Table pour une dernière émission avant la fin de la saison – et avant de “démobiliser la brigade” d’une cinquantaine d’écrivains, chercheurs et personnalités qui avaient animé le magazine culturel du midi sur France Culture. Le sociologue Antonio Casilli, qui avait intégré l’émission en 2011, était présent avec 8 autres chroniqueurs pour prendre congé et remercier tous les journalistes, producteurs et techniciens.
» La Grande Table — Emission Spéciale – France Culture (28 min).
Retrouvez les autres interventions d’Antonio Casilli à La Grande Table sur le site de France Culture :
– A propos du roman Lionel Asbo de Martin Amis – 28.05.2013
– L’accès ouvert aux revues en sciences humaines et sociales – 15.04.2013
– Beppe Grillo et le populisme 2.0 en Italie – 28.03.2013
– Science, controverses et la “disqualification des experts” – 27.03.2013
– Guy Debord à la BNF – 22.03.2013
– A propos de l’ouvrage Occupy de Noam Chomsky – 11.02.2013
– A propos du rapport de l’Académie des Sciences L’enfant et les écrans – 08.02.2013
– Pour les 30 ans du protocôle TCP/IP – 29.01.2013
– A l’occasion de la parution de Karaoke Culture de Dubravka Ugresic – 31.12.2012
– Sur l’ouvrage Voyages imaginaires de Farid Abdelouahab – 20.12.2012
– A l’occasion du colloque BNF Comprendre le phénomène pro-ana – 29.11.2012
– Sur le film Reality de Matteo Garrone – 12.10.2012
– Nouvelles mythologies : de la voiture au smartphone – 04.10.2012
– Peut-on encore parler de biopolitique ? – 03.07.2012
– A propos de l’ouvrage Paris est un leurre de Xavier Boissel – 06.06.2012
– La NSA et le loi LOPPSI : extension du domaine de la surveillance sur Internet – 23.05.2012
– Pour le centenaire d’Alan Turing – 25.04.2012
– Les drones et la guerre – 06.03.2012
– L’affaire Megaupload : le début de “l’Internet de plomb” ? – 08.02.2012
– Virus, contagion, viralité : une approche transdisciplinaire – 20.01.2012
– L’intimité à l’épreuve des réseaux sociaux numériques – 05.01.2012
[Étude] Internet Prospective 2030 (CGSP, 27 juin 2013)
Le 27 juin 2013, le nouveau Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective (qui se substitue auprès du premier ministre au Centre d’Analyse Stratégique) présentait le rapport La dynamique d’internet. Prospective 2030 | Centre d’analyse stratégique réalisé à sa demande par la Fing et Télécom ParisTech. Le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil), a contribué à la réalisation et à la rédaction de l’étude, dirigée par Laurent Gille (Télécom ParisTech) et Jacques-François Marchandise (FING).
Télécharger le rapport :
Internet forme sans aucun doute l’innovation la plus importante de la fin du XXe siècle. Aujourd’hui, plus de 2,5 milliards d’êtres humains y sont connectés. Demain, internet nous reliera également à des dizaines de milliards d’objets, de capteurs, de robots, qui dialogueront entre eux et prendront progressivement en charge des pans entiers de la gestion de notre vie quotidienne.
La dynamique d’internet influence l’ensemble de notre économie, offrant de réelles opportunités de croissance mais obligeant des secteurs entiers à s’adapter.
Plus largement, internet bouleverse les organisations, les modes de production, le travail, le rapport au savoir et à la connaissance, l’expression démocratique, les liens sociaux et le rôle de la puissance publique.Nous ne sommes qu’à l’aube des transformations numériques de nos sociétés.
À partir d’une analyse rétrospective d’internet, cette étude a cherché à dégager les tendances que crée une histoire forte désormais de plus de vingt ans, sans négliger les ruptures que suscite une croissance jusqu’à présent quasi exponentielle.
Puis elle s’est penchée sur les tensions multiples que provoque un tel développement dans la société, et sur les bifurcations qu’elles peuvent induire. Enfin, elle a cherché à en tirer des recommandations de politique publique.
Antonio Casilli : « Le numérique: une continuation de notre sociabilité par d'autres moyens » (La Croix, 26 juin 2013)
Dans le quotidien La Croix, le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil), est interviewé par Paula Pinto Gomes à propos de notre rapport à la solitude et aux nouvelles occasions de sociabilité à l’heure du numérique.
La Croix. 12 % des Français souffrent de solitude, selon le dernier baromètre de la Fondation de France. Parmi ces personnes, 20 % fréquentent les réseaux sociaux sur Internet, mais cela ne suffit à combler ce sentiment. Les nouvelles technologies favorisent-elles le lien social, comme l’affirment certaines études, ou au contraire, renforcent-elles l’isolement ?
Antonio A. Casilli : « C’est un débat qui anime la communauté scientifique depuis les années 90. Une première étude menée en 1996 par Robert Kraut, devenue célèbre, a d’abord conclu qu’Internet diminuait notre socialisation. Mais le chercheur a lui même reconnu que les choses étaient plus complexes et a décidé de reprendre son enquête. Quelques années plus tard, il a interrogé les mêmes personnes et là, le sentiment d’isolement avait disparu car elles s’étaient familiarisées avec Internet et perdaient moins de temps avec la technique, assez lourde à l’époque.
Ensuite, d’autres études, et notamment celles de Barry Wellman, ont démontré que le fait d’être connecté à Internet n’éloigne pas des personnes avec lesquelles on interagit en face-à-face. Au contraire, les individus qui ont le plus de liens sociaux sont aussi ceux qui ont d’avantage d’interactions numériques. Autrement dit, les relations médiatisées par ordinateurs ne remplacent pas celles en face-à-face, mais s’y ajoutent. Elles ne sont que la continuité de notre sociabilité par d’autres moyens. Depuis les années 2000 de nombreux travaux confirment ces résultats. Et il y a désormais un consensus autour de l’idée qu’Internet n’appauvrit pas notre vie relationnelle, mais représente une manière de la développer. »
Pourtant, plus on passe de temps devant l’ordinateur, moins il en reste pour les relations en face-à-face, non ?
A. C. « L’idée qu’en passant trop de temps devant son écran on néglige les autres interactions relève d’une vision « hydraulique » de la socialité : si le niveau d’interactions augmente dans le « vase du numérique », il diminuerait dans celui « du face à face ». C’est une conception extrêmement dualiste qui suppose une différence substantielle entre ce qui se passe en face-à-face et sur Internet. Beaucoup parlent d’ailleurs de « vrai vie » (IRL, in real life) et de « virtuel », des expressions qui me heurtent car elles ne veulent rien dire. Notre vie est toujours réelle. Et une intéraction qu’elle soit médiatisée par un ordinateur, un téléphone, une lettre ou une conversation, reste une interaction. »
Toutes les interactions se valent-elles ? Les relations numériques peuvent-elles être aussi solides que celles en face-à-face ?
A. C. « La question de la force du lien est une problématique sur laquelle les sociologues se penchent depuis longtemps. Dans les années 1970, déjà, on se demandait si toutes les relations humaines étaient du même type. Et la réponse fut non. Il y a certaines relations qui tissent des liens forts et d’autres des liens faibles. Mais la conclusion à laquelle les chercheurs sont arrivés, avant même l’apparition d’Internet, c’est que le fait d’avoir un lien faible avec quelqu’un n’était pas forcément négatif. Comme le disait le sociologue Granovetter, il y a « une force des liens faibles ». Il existe des moments, ou des taches spécifiques, pour lesquelles ces derniers sont plus efficaces. Par exemple, lorsque nous recherchons une information nouvelle, qui nous oblige à sortir de nos réflexes sociaux-culturels. Là, nous avons besoin de solliciter des personnes un peu éloignées de nous, qui nous apportent un regard différent.
Ce qui se passe aujourd’hui sur Internet démontre qu’il existe aussi une force des liens numériques. Ces derniers peuvent être forts – avec des proches – ou faibles – avec des collègues, des personnes que nous avons croisées… –, mais, ensemble, ils créent un tissu social particulier qui s’appuie sur des règles de sociabilité caractéristiques de cet outil. Ces liens ont une force puisqu’ils forment une communauté à laquelle nous pouvons faire appel lorsque nous avons besoin d’informations, d’actions communes, d’entraide ou de soutien. »
(1) Auteur de Les Liaisons numériques : vers une nouvelle sociabilité ?, Seuil, 2010.
Antonio Casilli : ne pas diaboliser les blogs des personnes atteintes de TCA (Rue89, 15 juin 2013)
Le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil), présente l’enquête internationale ANAMIA dans l’article de Laurent Bonnat publié sur Rue89.
» Anorexie-boulimie : les blogs d’ados font parfois du bien | Rue89.
S’il ne s’agit pas, au sens propre, de se soigner mutuellement, les relations tissées dans un même milieu peuvent parfois éviter un suicide. Un phénomène fréquent que les relations hors ligne ne parviennent pas forcément à déjouer, écrit Antonio A. Casilli :
« La collectivité exerce une forme de contrôle et la validation des déclarations performatives des contributeurs de sites “anamia” (avoir ou ne pas avoir absorbé des aliments), validation qui vise autant à vérifier la véracité des déclarations qu’à empêcher que l’escalade dans la confrontation n’aboutisse à une issue fatale. »
Ce que M. Casilli entend par « véracité » est en réalité la succession de codes communautaires visant à prouver que l’on fait bien « partie » de ce monde, une garantie nécessaire entre membres, pour montrer patte blanche (n’y entre pas qui veut).