twitter

Dans Huffington Post (Québec, 5 juillet 2012)

Le quotidien en ligne Huffington Post (édition du Québec) publie une intervention du journaliste de Radio Canada Florent Daudens inspirée par l’analyse de la signification socio-politique des tweet clash du sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil).

Les oiseaux de nuit ont pu assister hier soir à un vif échange sur Twitter entre la présidente de la Fédération universitaire du Québec, Martine Desjardins, et le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, au sujet des droits de scolarité.
À l’origine de ce « tweet-fight », ce message de M. Legault, qui a réanimé son compte Twitter depuis quelques jours : « Lorsqu’on compare avec le financement des universités du reste du Canada et qu’on voit des professeurs quitter, il y a sous-financement ».

La réplique de Mme Desjardins n’a pas tardé, celle-ci estimant qu’il s’agit d’une analyse réductrice. Les deux ont ensuite devisé pendant deux heures, parvenant difficilement à trouver un terrain d’entente.

Mal financement contre sous-financement

La présidente de la FEUQ a martelé la position qu’elle défend depuis le début du conflit étudiant : les universités sont mal financées, et non sous-financées. Elle estime pouvoir dégager des économies de 189 millions de dollars avec une meilleure gestion.

De son côté, François Legault soutient que les universités québécois accusent un écart de financement d’au minimum 500 millions de dollars avec celles du reste du pays. Il propose que les étudiants paient 200 millions et les contribuables 300.

Martine Desjardins a émis des doutes sur ces chiffres, affirmant au passage que les étudiants ont déjà dû payer 350 millions de plus ces cinq dernières années. Elle reproche au chef de la CAQ de ne pas disposer d’objectifs précis, notamment au niveau du nombre de professeurs nécessaires. « Pourquoi ne pas définir vos objectifs? Vérifier la gestion des universités? Au lieu d’augmenter l’endettement des étudiants et des familles? », écrit-elle.

Au fil de cet échange qui est resté courtois, chacun a tenu sa ligne; François Legault a insisté sur la comparaison avec les universités canadiennes, Martine Desjardins sur l’évaluation de la gestion des universités québécoises.

Toutefois, cette discussion publique a permis à plusieurs internautes de prendre connaissance des arguments des deux protagonistes, voire même de participer aux échanges.

« Une théatralisation du débat démocratique »

On a d’ailleurs pu assister à plusieurs échanges sur Twitter de la classe politique québécoise ces dernières semaines. Une tendance que l’on peut voir dans de nombreux pays, surtout dans l’arène politique. Interrogé à ce sujet par Owni, le sociologue Antonio Casilli estime que « le tweet clash théâtralise un débat démocratique en pleine mutation ». « Tout le jeu politique moderne est basé sur la recherche de consensus et de compromis. De ce point de vue, le tweet clash peut être lu comme la résurgence d’une forme de discorde démocratique ancienne », estime le sociologue.

Les différents partis politiques québécois tentent d’ailleurs de se positionner sur les réseaux sociaux alors que les rumeurs d’élections s’intensifient. À l’instar de François Legault qui s’est remis à twitter dernièrement, l’équipe du premier ministre Jean Charest a investi Facebook. Ce dernier n’est pas sur Twitter, tout comme Pauline Marois, tandis qu’Amir Khadir s’y trouve aussi.

"Tweetclash : Nadine Morano contre Sophocle" : interview d'Antonio Casilli (Owni, 02 juillet 2012)

Quel est le sens caché du tweetclash ? Une simple version 2.0 des flamewars des forums de discussion des années 1990 ou bien une “tragédie grecque en 140 caractères” ? Sur Owni, Claire Berthelemy et Pierre Leibovici interviewent Antonio Casilli, sociologue et auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Editions du Seuil).

Guerre et tweet

Sur la planète Twitter, surgissent de temps à autre des conversations qui dérapent ou des affronts interpersonnels qui prennent les dimensions d’une guerre. Jamais étudiés jusqu’à présent, ces tweet clashes sont pourtant de plus en plus médiatisés. Dans un entretien avec Owni, le chercheur Antonio Casilli identifie le sens caché de ces joutes publiques.

Twitter, un îlot de partage, de pacifisme et de bienfaisance… Cette conception idéale du réseau de micro-blogging semble avoir fait son temps. Car, de plus en plus, le gazouillis s’énerve.

19 mai 2012, Audrey Pulvar interroge Harlem Désir sur le plateau de l’émission de France 2 On n’est pas couché. Le journaliste Jean Quatremer1 lance alors une courte joute verbale sur Twitter :

Clairement mise en cause, Audrey Pulvar réagit. S’entame alors une guerre entre les deux twittos, sous les yeux de leurs quelques milliers de followers.

Autre exemple ce lundi 2 juillet, et dans un autre registre, avec les journalistes Denis Brogniart et Pierre Ménès. Les deux hommes s’affrontaient sur l’annonce du départ de Laurent Blanc de son poste de sélectionneur des joueurs de l’équipe de France après une provocation de Pierre Ménès:

Le débat est suivi par des milliers d’internautes qui défendent tour à tour l’un ou l’autre des protagonistes. Bienvenue dans l’ère du tweet clash ! Un phénomène qui voit s’affronter deux abonnés sur Twitter en seulement quelques minutes et, conformément à la règle, pas plus de 140 caractères. Un phénomène, aussi, qui mélange les codes ancestraux de la conflictualité humaine à ceux du réseau des réseaux. Un phénomène, surtout, qui n’a jamais eu droit à une analyse sociologique. Antonio Casilli2, maître de conférence à l’Institut Mines Telecom et chercheur à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), déchiffre le phénomène. Interview pacifique.

Est-ce que tout est nouveau dans le tweet clash ?

Pas tout à fait. D’après moi, le tweet clash s’inscrit dans la continuité de ces formes de conflictualité en ligne que l’on connait depuis les années 1990. A une époque, on les appelait les “flame wars”, ces batailles entre internautes sur des vieux forums de discussion ou sur Usenet. Un utilisateur provoquait un groupe d’autres utilisateurs, qui à leur tour argumentaient par de longues réponses. L’échange pouvait durer des jours, voire plusieurs mois.

J’aurais tendance à dire que les tweet clash sont une sorte de réédition de ces “flame wars”, mais à une cadence beaucoup plus rapide. Et avec beaucoup moins d’asymétrie entre locuteurs, bien sûr. Seulement quelques minutes, parfois quelques secondes, entre deux tweets… Le temps de latence entre le message agressif de celui qui lance l’attaque et la réponse de son interlocuteur se fait bien plus court et la bataille elle-même est plus brève. C’est en cela que le tweet clash est un fait inédit. Sa temporalité est plus dense, plus concentrée.

D’un autre côté, on n’a pas affaire au même public qu’il y a vingt ans…

Exactement ! La question du public est très intéressante, mais je l’élargirais même à celle des acteurs sociaux qui composent le cadre de l’affrontement entre deux personnes sur Twitter.

Le tweetclash est une tragédie grecque où les répliques font à peine 140 caractères. Tous les éléments du genre tragique sont réunis : un protagoniste, un “antagoniste”, un chœur et, enfin, le public. Le chœur, c’est un noyau d’individus qui permettent de comprendre pourquoi deux personnes se disputent, ils donnent les éléments de contexte du tweet clash.

Le meilleur exemple de contextualisation d’une dispute sur Twitter, c’est le hashtag. Il est avant tout une étiquette posée sur une conversation, un titre qui permet de la décrire et en même d’en agréger les morceaux. Mais il sert aussi pour donner le pouls de la situation ou pour faire des petits apartés sans pour autant interrompre le flux du tweetclash. Exactement comme le chœur des tragédies de Sophocle, les twittos résument, glosent, prennent parti…

Ceci est aussi lié à la taille d’un média généraliste comme Twitter, où le public est bien plus large que du temps des “flame wars”. Et à la “structure de son graphe social“, qui rappelle un archipel de petits groupes de locuteurs. Malgré la promesse commerciale de “pouvoir poser des questions à n’importe quelle personnalité sans intermédiation”, la grande masse des usagers est davantage en position d’observation. Mais quand les passions humaines se déchaînent le temps d’un tweetclash, ils sortent de cette passivité.

Comment expliquez-vous cette passion des uns pour le conflit avec les autres ?

Et bien justement, c’est un mécanisme qui permet de ne pas être des simples spectateurs. Pendant un affrontement en ligne, les usagers qui composent le public sont animés par l’envie d’être parties prenantes. Parce qu’il ne s’agit pas tant d’un “conflit” mais de “discorde”. La discorde, c’est un moyen de jouer du fait d’être dans l’espace public. Dans la Grèce antique, la discorde était une des forces motrices de la démocratie. Ses manifestations – parfois destructrices – permettaient de faire venir à la surface des tensions et des intérêts qui seraient restés autrement inexprimés. Et, dans la forme idéale de la démocratie athénienne, cette discorde s’harmonisait pour finalement donner une polyphonie politique.

Dans nos démocraties contemporaines, la situation est tout à fait différente : on n’assume pas que quelqu’un puisse être en désaccord avec nous. Tout le jeu politique moderne est basé sur la recherche de consensus et de compromis. De ce point de vue, le tweet clash peut être lu comme la résurgence d’une forme de discorde démocratique ancienne. Ce qu’on cherche avant tout, à travers l’expression des passions politiques et personnelles, c’est à convaincre les autres du bien-fondé de nos positions. Tout cela aboutit donc à une manifestation – du désaccord – qui aide à caractériser les positions parfois trop floues des hommes politiques.

Pour vous, en fait, le tweet clash est une sorte de continuité du débat démocratique sur le réseau ?

Je dirais plutôt que le tweet clash théâtralise un débat démocratique en pleine mutation. Aujourd’hui, le maître-mot est transparence. Et les hommes politiques utilisent le tweet clash comme une occasion pour donner l’impression d’être transparents dans leurs désaccords, et ainsi multiplier leurs chances de se démarquer.

Soyons clairs, Twitter est bien plus passionnant et dramatique, au sens grec du terme, qu’une émission sur La Chaine Parlementaire. Lors d’un tweet clash, on met en scène les passions et on personnalise donc sa position sur tel ou tel enjeu politique. Exemple, Nadine Morano twitte une énorme bêtise et un opposant réagit. Il y a une sorte de déclaration de guerre mais aussi un objectif : celui qui déclare la guerre veut avoir raison. À l’issue de cette guerre, le public et les médias, qui créent une caisse de résonance, vont décider qui des deux avait raison.

Bien sûr, il y a un écho différent entre un clash qui concerne des personnes médiatisées ou publiques et celui qui concerne le citoyen lambda. Pour ces derniers, les échanges restent plus ou moins en ligne le temps nécessaire pour que Twitter se renouvelle et fasse disparaître ces propos. Dans le cas des célébrités, l’issue est autre : par exemple, l’auteur décide de retirer ce qu’il avait dit au départ du clash. Le fait qu’un message soit retiré ou pas est un très bon indicateur de l’issue d’un tweetclash. Le message initial représente le casus belli, l’acte de guerre. Le fait de le retirer équivaut à une forme de reddition. Il signe la défaite.

En même temps, tout le monde n’a pas envie de montrer ses opinions politiques sur le réseau. Est-ce qu’on peut faire des portraits-type de tweetclasheur ?

J’aurais plutôt tendance à classer les individus qui s’adonnent à des tweet clash sur la base des stratégies qu’ils mettent en place. Il ne faut pas croire que le côté passionnel du tweet clash évacue complètement les éléments de rationalité stratégique. Au contraire, ces affrontements sont très raisonnés, moins improvisés qu’on ne le croie. Évidemment, il y a des moments où ça dérape, où l’action échappe aux interlocuteurs, mais on doit tout de suite supposer qu’il y a derrière ce dérapage une intentionnalité et une rationalité de l’acteur.

Dès lors, pour faire une sorte de typologie des tweet clasheurs, il faut s’interroger sur leur réseau personnel respectif, sur leur cercle de connaissances, c’est-à-dire sur leurs followers et ceux qu’ils “followent”.

Quelqu’un dont le réseau est très peu développé, qui suit et est suivi par des personnes de son milieu social, ira plutôt chercher le clash avec quelqu’un qu’il ne connaît pas. Dans ce cas, on est plutôt dans une logique de trolling, de l’inconnu qui vient vous déranger avec des propos forcément décalés parce qu’il est traversé par des préoccupations personnelles ou sociales qui sont éloignées des vôtres.

Mais d’autres usagers affichent des comportements, et des structures relationnelles, très différents. Si on regarde le profil d’un homme politique ou d’une personnalité médiatique, on se retrouve face à quelqu’un qui a un réseau forcément très élargi, avec des personnes qu’il ne “maîtrise” pas toujours. Il n’a pas besoin de s’éloigner pour rechercher le clash : ceci aura lieux chez lui, pour ainsi dire, dans son cercle de followers. Ces clashs sont différents, ils sont plutôt des prolongements d’échanges professionnels, à la limite. Mais ils ne sont pas avec des inconnus, ils sont avec des personnes avec qui ils partagent un certain point de vue, un noyau de compétences, de valeurs…

C’est pourquoi, si Audrey Pulvar s’en prend à un journaliste de Libération, le tweet clash aura lieu entre deux personnes qui se connaissent et dont les cercles de connaissances se recoupent. Le tout est basé sur un type de stratégie affichée. Alors que dans le type d’attaque qui se fait entre deux personnes n’appartenant pas à la même sphère ou au même réseau, il y a forcément un élément d’impertinence, de manque de conscience des enjeux de la dispute.
En parlant d’homme ou de femme politique, comment être sûr de l’identité de celui qui prend part à un tweet clash ?

En fait, il faut toujours se poser cette question : “qui parle au travers d’un fil Twitter” ? La question peut paraitre simple. Mais, sur Twitter, on part du principe que malgré le grand nombre de pseudonymes et de noms fantaisistes, les personnes qui parlent sont celles qu’elles disent être.

Les interactions sur Twitter valident l’authenticité de celui qui parle. Même les comptes officiels de certains personnages publics qui sont alimentés par des équipes de comm’, doivent inventer des stratagèmes pour vaincre la méfiance, pour induire une “suspension volontaire de l’incrédulité” des autres usagers. Par exemple, sur le compte du président des Etats-Unis, il est précisé que les tweets signés “BO” sont rédigés par Barack Obama en personne.

Le tweet-clash participe de cet effet d’authenticité au fur et à mesure que l’on s’engage dedans. C’est un outil de validation de l’identité de celui qui twitte. On a la preuve que c’est bien lui qui parle. Sa passion constitue le gage de son identité.

À qui feriez-vous plus confiance : à quelqu’un dont le discours reste toujours figé, ou bien à quelqu’un qui de temps à autre se laisse aller à une saine colère ? Je ne serais pas surpris qu’on révèle, d’ici quelques années, que certains clashs étaient des mises en scène pour valider les identités des propriétaires de leurs comptes Twitter, pour les montrer sous un jour plus humain, plus accessible.

La simulation sociale pour combattre la censure : texte de ma conférence à TEDxParisUniversités

[UPDATE 05.06.2102: La vidéo de mon talk est désormais en ligne sur le site Web des conférences TED. Enjoy & share !]

Le samedi 19 mai j’ai été parmi les heureux conférenciers de l’édition 2012 de TEDxParisUniversités. A cette occasion, j’ai pu présenter au public français les résultats du projet ICCU (Internet Censorship and Civil Unrest) que je mène avec Paola Tubaro, enseignante-chercheuse à l’Université de Greenwich, Londres. L’accueil a été plus que chaleureux : la tweeterie m’a porté en triomphe, j’ai reçu les accolades des organisateurs et je me suis imbibé de l’enthousiasme d’étudiants et de militants de tout bord. J’exagère, mais pas tant que ça (suffit de lire le compte-rendu Storify concocté par Gayané Adourian ;). Voici donc le texte et les slides de mon intervention, en attendant la vidéo.

Aujourd’hui je vais vous parler des effets négatifs de la censure des médias sociaux, en passant par le cas des émeutes britanniques de 2011.

La censure est extrêmement difficile à étudier du point de vue des sciences sociales. Dans la mesure où elle est une interruption de flux d’information, les données relatives à ses conséquences et à son efficacité prétendue sont souvent inaccessibles aux chercheurs. C’est pourquoi nous devons nous appuyer sur une méthode innovante : la simulation sociale. (more…)

Le smartphone et ses usages sociaux : Antonio Casilli invité de la Série d'Eté du Nouvel Obs (8 août 2011)

Sur le Nouvel Obs Cédric Cousseau signe une video-interview avec le sociologue Antonio A. Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil).

Il y a de multiples usages associés au smartphone. Mais quel regard sociologique porter sur cet outil qui suit partout son propriétaire ? Pourquoi voit-on désormais des masses de téléphones dans les concerts enregistrer l’événement qui se déroule en direct ? Pourquoi tweeter à chaque instant ? Quelle nouvelle manière de communiquer le smartphone insuffle-t-il ?

What's the actual size of your personal social network? Some numbers

Ok, so you have hundreds of friends on Facebook and thousands of followers on Twitter. Big deal. How many will show up to help you win that human pyramid contest, uh? And how many have you actually being interacting with in the last few months? More broadly, what’s the size of your actual social network? Scientists have been looking for an answer to that question, exploring the cognitive limits of the number of individuals one person can create ties with, both online and offline.

Famously, in 1992 anthropologist Robin Dunbar proposed a rough estimate of 150. The ‘Dunbar’s number’ was the result of a large-scale study comparing the size of the neocortex in primates and humans. But in 1998 that figure pretty much doubled when social network analyst Peter Killworth contemplated a mean personal network size of 290. And in 2010 that number doubled again, as sociologist Matthew Salganik settled for an estimate of 610 personal ties.

So who says 1,200? Nobody yet. Maybe (I’m just teasing) psychologist Lisa Barrett will come up with a number of her own, if the hype surrounding her latest article published in Nature Neuroscience continues. What hype? Didn’t you see this?

Apparently, after scanning a few brains, Barrett and her team discovered a fancy correlation between personal network size and the size of the corpus amygdaloideum. Turns out Facebook has nothing to do with the matter in question. If the numbers of the average size of personal networks are going up as years go by, it’s not because of our increasing technological embeddedness. Dunbar’s number was based on the size of human neocortex (i.e. that part of the human brain presiding higher mental functions), so it  would come as no surprise if it was way smaller than the one correlated to the size of the amygdala (the part that regulates emotional responses and aggression). After all, it’s safe to say that among our acquaintances the number of those we would like to punch is higher than that of those with whom we would enjoy a civilized chat…

—a

ResearchBlogging.org

Bickart, K., Wright, C., Dautoff, R., Dickerson, B., & Barrett, L. (2010). Amygdala volume and social network size in humans Nature Neuroscience, advance online publication DOI: 10.1038/nn.2724

Dunbar, R. (1992). Neocortex size as a constraint on group size in primates Journal of Human Evolution, 22 (6), 469-493 DOI: 10.1016/0047-2484(92)90081-J

Killworth, P., Johnsen, E., Bernard, H. R., Shelley, G., & McCarty, C. (1990). Estimating the size of personal networks Social Networks, 12 (4), 289-312 DOI: 10.1016/0378-8733(90)90012-X

McCormick, T., Salganik, M., & Zheng, T. (2010). How Many People Do You Know?: Efficiently Estimating Personal Network Size Journal of the American Statistical Association, 105 (489), 59-70 DOI: 10.1198/jasa.2009.ap08518


ps. This post was inspired by a few tweets exchanged with mathematician Valdis Krebs (@orgnet) and anthropologist Sally Applin (@AnthroPunk). To them goes my appreciation and #FF.

Tableau des équivalences web occidental / web chinois

Il y a quelques mois, lors de la conférence Lift10, l’auditoire a été capturé par le brillant exposé de Basile Zimmermann. Le jeune professeur de l’Université de Genève a expliqué – d’une manière extrêmement convaincante – comment la différence culturelle entre la Chine et les sociétés euro-étasuniennes soit encodée dans le langage et dans les pratiques d’écriture. Et quand les usages technologiques s’en mêlent, l’écart peut se creuser encore davantage. Les  claviers,  les écrans, et les conventions communicationnelles opposent radicalement la manière de lire des contenus en ligne en Chine et dans les pays “alphabetiques”.

Certes utile pour se repérer dans le web chinois, le tableau concocté par l’expert de médias sociaux Thomas Crampton, doit IMHO être lu à l’aune des commentaires de Basile Zimmermann – qui nous invite à ne pas réduire la différence culturelle à un simple jeu d’équivalences.

—a

Running experiments on Twitter? Don't forget the bug

Just a quick post to point you to an interesting article about tie formation on Twitter – which is also the place where I found this reference, a couple of days ago:

ResearchBlogging.org
Scott A. Golder and Sarita Yardi (2010). Structural Predictors of Tie Formation in Twitter: Transitivity and Mutuality. Proceedings of the Second IEEE International Conference on Social Computing. August 20-22, Minneapolis, MN.

Here I summarize the results:

  • The more followers you have, the more followers you attract (ok, admittedly this doesn’t come as a surprise…);
  • Reciprocity in tie formation doesn’t seem to be due to similarity in interests but, more likely, to some kind of social obligation (well, this is getting more interesting);
  • Self-presentation (pic, bio and location) doesn’t seem to matter, except for location which appears to be negatively correlated to tie formation (now they got my attention…);
  • Transitivity and mutuality predict tie formation if they are taken together, but authors “suggest that a consistent status hierarchy and some level of tie strength drive this effect” (this is definitely worth looking into).

(more…)

Don't believe the hype (about the role of social media in Iran protests)

“Iranian reformist candidates Mir Hussein Mousavi and Mehdi Karoub and their supporters have few communications options. They have no access to national TV, radio, or newspapers, which are under state control. Text messaging is being blocked and web sites are filtered. How are they able to organize a huge protest movement?

While the mainstream media has focused on the role of Twitter and decentralized organizing, the real picture of digital activism in Iran is more complex. Protests are organized centrally by the campaigns of reformist candidates and then that information is disseminated both online and off. The role of citizens with regard to social media is as citizen journalists, using YouTube and Twitter to report on what is happening, rather than to organize the protests. Since this activity is intended for an international audience (and is in English) it is no wonder that this use of social media is more visible to a Western audience than the online tactics actually being used to organize the protests.”

Digital Activism in Iran: Beyond the Headlines
By Hamid Tehrani, June 20, 2009
(read the rest of this article on Digiactive: a world of digital activists)

Links for Education and Social Media (eng, fr, pt)

A Study on the Effective Use of Social Software by Further and Higher Education in the UK to Support Student Learning and Engagement (by Shailey Minocha, Department of Computing, The Open University, UK)
http://kn.open.ac.uk/public/getfile.cfm?documentfileid=14866

Manifesto sobre as Mídias Locativas (by André Lemos, Federal University of Bahia, Brazil)
http://andrelemos.info/404nOtF0und/404_71.htm

L’Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines (OMNSH)
http://www.omnsh.org/