Getting ready for Halloween? Looking for a little something to remember the dead while still remaining culturally relevant? Here’s an idea: Selfies at funerals, a new tumblr full of people taking pictures of themselves at wakes and interments – and posting them on Instagram.
That raises all sort of questions about the way different people develop distinctive strategies to cope with the loss of a loved one… And also, what’s the role of technology in today’s rituals, or how can the management of self image change the way we memorialize the events of a lifetime. And so on.
That makes for hours of conversation with your friends and family. And, if you’re a journalist, maybe that will inspire you to write something which will represent a refreshing departure from the run-of-the-mill news story about ‘the cultural implications of Facebook memorial pages’ (they usually pop up like mushrooms this time of year…)
Dans le cadre de la journée de l’axe Culture de l’IIAC (Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain, duquel le Centre Edgar-Morin de l’EHESS est une équipe), j’ai le plaisir de présenter le programme finalisé pour l’année universitaire 2013/14 de mon séminaire Étudier les cultures du numérique : approches théoriques et empiriques. Au bout de 6 ans (et quelques permutations de son intitulé), il est temps de proposer un premier bilan de cet enseignement, pour parcourir ensemble les sujets traités : des digital humanities, à l’analyse des réseaux sociaux, aux imaginaires politiques et esthétiques du numérique, de l’impact des TIC sur la vie privée et sur la santé, à la sociologie des algorithmes et des données.
Visualisations de données et cultures du numérique
•16 déc 2013
Anne Dalsuet (philosophe, auteure de ‘T’es sur Facebook’, Flammarion 2013) et Stéphane Vial (Université de Nîmes, auteur de ‘L’Être à l’écran’, PUF 2013)
Philosophie et réseaux sociaux
•20 janv 2014
Henri Verdier (Etalab) et Nicolas Colin (The Family)
L’Âge de la multitude : Entreprises et gouvernements à l’heure du numérique
•17 févr 2014
Estelle Aubouin (CELSA), Sylvain Abel (ISCOM)
Le web éphémère : de 4chan à Snapchat
•17 mars 2014
Paola Tubaro (U. of Greenwich, CNRS)
La simulation multi-agent pour étudier la vie privée sur les médias sociaux
•28 avr 2014
Nicolas Auray (Telecom ParisTech)
Ethique et professionalisation du hacking
•19 mai 2014
Louise Merzeau (Paris Ouest Nanterre La Défense)
Identité numérique vs. présence numérique
•16 juin 2014
Simon Chignard (donneesouvertes.info) et Samuel Goëta (Telecom ParisTech)
Aux dernières nouvelles, Google serait en train de construire un datacenter flottant ! CNET a publié un article, amplement repris dans la presse internationale, à propos de ce projet top secret hébergé dans un mystérieux hangar de l’inaccessible Treasure Island. Le site étasunien n’y va pas par quatre chemins :
Google did not respond to multiple requests for comment. But after going through lease agreements, tracking a contact tied to the project on LinkedIn, talking to locals on Treasure Island, and consulting with experts, it’s all but certain that Google is the entity that is building the massive structure that’s in plain sight, but behind tight security. Could the structure be a sea-faring data center? One expert who was shown pictures of the structure thinks so…
Cela pourrait ressembler au début d’un roman de Robert Reed, mais l’idée est tout sauf anecdotique. Certes, le hangar en question n’est qu’un bâtiment jusque là utilisé pour tourner des films, sur une petite île artificielle dans la baie de San Francisco, anciennement de propriété de la marine militaire américaine. En revanche, il est vrai qu’en 2009 Google a obtenu un brevet pour un datacenter aquatique.
Le journaliste de CNET, Daniel Terdiman, déploie des efforts considérables pour analyser les aspects logistiques de l’opération immobilière sous-jacente à ce projet aux implications multiples. Une structure flottante de ce type, représenterait avant tout une prouesse technologique, une solution avancée pour alimenter et refroidir, grâce à l’eau de mer, les serveurs hébergeant les données.
Paradis (fiscaux) de données
Même si, à la fin de la lecture on peut rester assez sceptique sur toute cette histoire, on ne peut pas s’empêcher de constater qu’un aspect significatif a été passé sous silence autant par la presse américaine que par celle française : celui du statut légal et fiscal d’une telle structure. Pourtant, au lendemain du dépôt de brevet par la firme de Mountain View, une analyse détaillée avait été publiée sur le Journal of Law, Technology & Policy de la University of Illinois. Le titre de cette note, “Paradis de données maritimes: Le navire pirate breveté par Google”, ne laisse pas de doutes quant à son orientation critique.
The prospect that offshore data havens will undermine regulatory regimes is of such concern that, even a decade ago, the European Council outlawed “transborder flows of personally identifiable data” between the European Union and jurisdictions having “inadequate” data protection standards. The potential for wily entrepreneurs to misuse such transborder informational flows has again been increased by the capacities of Google’s ocean-going data center. (p. 364-365)
Le texte se penche tout particulièrement sur les cas d’infractions au code de la propriété intellectuelle ou sur les situations plus extrêmes de violation de la législation nationale des Etats-Unis. Selon la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer de 1994, les Etats peuvent appliquer leur législation seulement dans la limite de la mer territoriale et zone contiguë. Mais force est d’admettre que l’exercice de la législation extraterritoriale doit toujours s’accorder avec les principes du droit international. Outre cela, le fait même d’entretenir des échanges commerciaux avec les résidents d’une nation oblige les entreprises à respecter les lois de cette juridiction. Bref, les Etats-Unis peuvent continuer à se fier de leur géant du Web préféré : Google ne risque pas de devenir une autre Pirate Bay ou une autre Silk Road.
In general, U.S. Courts have held that “different results should not be reached simply because business is conducted over the Internet” even if the source of the electronic data is outside of the end user’s or the court’s jurisdiction. Conducting electronic commerce with residents of a jurisdiction constitutes availment of that government’s benefits and so empowers its courts to reach beyond their customary jurisdictions to grasp accused offenders in other regions. (p. 371)
Mais la question de la fiscalité d’un “paradis de données” offshore est quelque peu différente, surtout si l’on adopte une prospective moins américanocentrique. Le marché des datacenters extraterritoriaux n’est pas une découverte récente. Déjà à la fin des années 1990, le service britannique de stockage supersécurisé de données, HavenCo, s’était brièvement installée dans la micro-nation de Sealand (une plateforme au large du Royaume-Uni). D’autres datacenters prospèrent dans des nations comme Anguilla (un territoire britannique d’outre-mer situé dans la Caraïbe Orientale), qui en plus d’offrir un traitement fiscal avantageux n’adhèrent pas à la Convention de Berne ni à l’accord sur les ADPIC, qui règle l’utilisation commerciale des bases de données. Des expériences de ce type ont aussi été menés dans d’autres pays sans extradition vers les Etats-Unis : à Antigua-et-Barbuda, à Curaçao, à la Grenade et en République dominicaine (Antilles), ainsi qu’au Bélize et au Costa Rica. Pour la petite histoire, et sans vouloir forcément y voir un lien, ces pays se situent à quelques heures d’avion d’un autre territoire britannique d’outre-mer : l’archipel des Bermudes, où ces derniers années Google a activement optimisé sa situation fiscale…
Grâce à un arrangement connu comme le « double irlandais », en orchestrant des payements entre filiales dans divers pays, Google a réussi a tenir son taux d’imposition entre 2,4% et 3,2% dans les années passées. Les britanniques ne sont pas contents, les irlandais sont sur le pied de guerre et les français sont à la tête d’un mouvement international pour la fiscalité numérique.
Reconnaître le digital labor pour ramener sur terre les géants du web
Or, s’il vous est arrivé de jeter un œil sur le rapport sur la fiscalité de l’économie numérique que Pierre Collin et Nicolas Colin ont rendu à Bercy en janvier 2013, vous savez que la limite principale à laquelle se heurte un projet de taxation des entreprises du numérique qui soit cohérent avec leur chiffre d’affaires réel est la difficulté d’identifier leur “établissement stable”. L’établissement stable n’est pas le siège de ces entreprises, mais une permanence au moyen de laquelle des bénéfices sont réalisés. Si cette permanence se trouve sur le territoire d’un pays, on dira alors que l’entreprise “est exploitée” dans ledit pays, et que là son impôt sur les sociétés est dû.
Le principe de territorialité, qui se trouvait déjà mis à mal, tombe à l’eau (c’est une façon de parler) si on imagine un scénario d’ “établissements aquatiques” où les données sont traitées et commercialisées. En effet la notion d’établissement stable, nous le rappellent les rédacteurs du rapport, “est marquée par les concepts économiques de l’après‐guerre et s’avère inadaptée à l’économie numérique” (p. 3). Comme les entreprises du secteur numérique découplent méthodiquement le lieu d’établissement du lieu de consommation, il devient quasi impossible de localiser la place de création de valeur. Si, par surcroît, cette place devient flottante, la situation se complique terriblement…
Pour remédier à cela, le rapport Collin/Colin fait une proposition assez révolutionnaire : il prend le parti de déclarer que l’établissement stable se situera conventionnellement sur le territoire d’un Etat lorsque l’entreprise en question exerce une activité au moyen de données extraites du suivi régulier et systématique des internautes sur ce même territoire.
Les informations personnelles révélées par les utilisateurs sont la ressource principale des géants du Web, extraites et traitées algorithmiquement pour être monétisées sur le marché international. Reconnaître la stabilité de l’établissement des entreprises du numérique sur la base des données produites par ses utilisateurs, revient à reconnaître le digital labor de ces derniers. Si vous lisez ce blog, cette notion ne vous est pas étrangère : elle consiste à assimiler toute activité en ligne, de la plus spécialisée et orientée professionnellement à la plus banale et ludique, à du travail fourni par les utilisateurs aux propriétaires des plateformes d’Internet. Selon certains, ce travail invisible et quotidien devrait apporter une véritable rémunération, à verser aux usagers sous forme de salaire (c’est la position plus marquée à gauche, défendue par Andrew Ross en 2012), voire de royalties (c’est la proposition d’orientation néo-libérale faite par Jaron Lanier l’année suivante).
La solution fiscale française serait, une troisième voie : une manière de faire revenir, quoique indirectement, la valeur extraite d’une collectivité à la collectivité même qui l’a faite émerger. Si cette nouvelle acception du concept était adoptée, la question de l’extraterritorialité (flottante ou bien de terre ferme) serait écartée de l’équation.
Post-script 01 nov. 2013 : Le site web Ars Technica publie un article dans lequel une hypothèse alternative est proposée : le mystérieux projet aquatique ne serait qu’un énorme navire-showroom pour la promotion de Google Glass. A suivre…
Entre les mois d’août et octobre 2013, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés a lancé une concertation sur la question du droit à l’oubli numérique. En ma qualité d’enseignant-chercheur en sciences humaines et sociales appliquées aux usages numériques, j’ai été sollicité à l’instar d’autres acteurs de la recherche, de l’économie, du milieu institutionnel, et de la société civile. Ce qui suit est le texte de ma contribution.
La concertation 2013 sur le droit à l’oubli s’inscrit dans le sillage de la réflexion menée au sein de la CNIL à partir des années 1990. Aujourd’hui, les nouveaux défis des usages sociaux du web, de l’informatique ubiquitaire et de « l’incursion des bases de données » (database incursions [Liu 2004]) dans le quotidien, rendent nécessaire de questionner la notion d’oubli pour prendre en compte le glissement profond de nos sensibilités et de nos pratiques. Face à l’informatisation de la société, l’oubli a cessé d’être une limite propre voire une fatalité de la mémoire humaine, pour devenir un acte délibéré de suppression d’informations relatives aux citoyens afin de respecter d’exactitude, la mise à jour et l’intégrité contextuelle de leurs données personnelles. Si dans son rapport d’activité de 1998, la CNIL décrivait l’oubli comme relevant désormais “du seul choix social”, il est opportun d’interroger cette notion avec les outils propres aux sciences sociales.
Ne demandez pas “quoi” oublier, mais “vis-à-vis de qui” oublier
Tout d’abord, il nous appartient de problématiser l’approche adoptée par la CNIL dans sa définition de cette notion. Le document de lancement de la concertation des professionnels 2013 précise que :
Le droit à l’oubli numérique sur internet serait la pos-
sibilité offerte à chacun de maîtriser ses traces nu-
mériques et sa vie - privée comme publique - en ligne.
Nécessité humaine et sociétale, ce droit ne doit, ce-
pendant, pas être interprété comme un impératif absolu
d’effacement des données et informations. Il est, en ef-
fet, nécessaire de trouver un équilibre entre le droit
à l’oubli d’une part, et la nécessité de se ménager des
preuves, le devoir de mémoire et la liberté d’expression
d’autre part, comme le prévoit d’ailleurs le projet de
règlement européen présenté par la Commission européenne
le 25 janvier 2012 et actuellement en cours de discussion.
Cette façon d’encadrer le débat sur le droit à l’oubli numérique demeure centrée sur une vision de l'”information en tant qu’objet”, figée dans son état final, à l’issue d’un processus de médiation et de structuration qui reste en dehors du questionnement. Pour autant que, dans les orientations actuelles, la création d’information relève de procédés automatisés de sélection, extraction, tri, analyse et présentation de données, il serait utile d’adopter ici une vision de l’information en tant que véritable processus de production des objets-data [Flichy et Parasie, 2013]. Ce processus de production est désigné par ses conditions matérielles et mobilise un jeu précis d’acteurs.
Today’s CBNA seminar (Hamilton House, University of Greenwich, London) has been a great opportunity to present the datavisualization tools we’ve been developing with the ANAMIA project team. ANAMIA is a study of the networks structures and online sociability of persons with eating disorders. Funded by the French ANR, it’s been conducted since 2010 by Paola Tubaro (be sure to check out her new blog, Databigandsmall), myself and a bunch of other great social scientists. Given the specific challenges of our fieldwork, and the specific nature of our data, we decided to develop original tools to collect, analyze and convey our results to a plurality of social actors. Here are the slides of the seminar:
Despite their huge popularity within the scientific community, nowadays datavisualizations are still considered simply as tools for dissemination of results in the media. Yet, it is not only when communicating with the general public that dataviz come handy. They can be used when designing your fieldwork (can be inserted in questionnaires and facilitate interviews), when working with your colleagues (especially when they come from diverse fields like in our case: sociology, psychology, computer science, economics, philosophy…) and when familiarizing professionals and policymakers with your results.
Sono un sociologo di origine italiana. Da anni vivo all’estero, tra la Francia e il Regno Unito. Dopo aver concluso un dottorato all’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales di Parigi (EHESS), sono diventato ricercatore presso il Centro Edgar Morin (che fu anche quello di Roland Barthes). Nel 2011 sono stato nominato professore associato (che in francese si dice, un po’ pomposamente, maître de conférences) à Télécom ParisTech, il college di telecomunicazioni del Paris Institute of Technology (e per inciso, il luogo in cui nel 1904 fu inventata la parola ‘telecomunicazioni’).
Sur le magazine italien L’Espresso, la journaliste Paola Bacchiddu interviewe le sociologue Antonio A. Casilli sur les médias sociaux, le digital labor, et la vie privée en ligne.
“Chi utilizza i social network o fa ricerche online è un lavoratore non pagato dei grandi colossi del web. E si è ormai passati dall’economia del dono a quella dello sfruttamento”. Parla il sociologo Antonio Casilli, studioso dell’evoluzione della privacy
Paola Bacchiddu
“Tutti noi, utilizzatori dei social, siamo ormai diventati degli schiavi che lavorano gratuitamente per Facebook, Google e Amazon”.
Antonio Casilli, Professore associato di Digital Humanities al Télécom ParisTech e ricercatore in sociologia al Centro Edgar Morin, ha tesi precise ed esplicite. Qualcuno, che in una formula forse riduttiva lo chiama “sociologo dei network”, lo ascriverebbe nel novero dei “cervelli in fuga”. La Francia lo ha accolto, ne ha pubblicato gli scritti e lo considera alla stregua di un prezioso “saggio”. A febbraio uscirà il suo nuovo libro, “Against the Hypothesis of the End of Privacy” (Contro le ipotesi della fine della privacy), scritto con Paola Tubaro, dell’Università di Greenwich di Londra, e la sua allieva Yasaman Sarabi.
Si è parlato spesso, in questi anni, dell’ipotesi di fruire delle piattaforme social a pagamento. La sua tesi è contrapposta: siamo noi utenti, al contrario, che dovremmo essere retribuiti. Negli anni Novanta alcuni teorici come Richard Barbrook teorizzavano internet come un’economia del dono: una dimensione simile a quella delle società tradizionali descritte dagli antropologi del secolo scorso. Non più un’economia di scambio commerciale, ma un sistema basato sul dono e contro-dono. Su questa idea si è fondata molta dell’ideologia del web: tempo, contributi e competenze gratuite per creare comunità di cooperazione. Utenti che donavano contenuti a piattaforme che però li monetizzavano. Solo pochi anni fa, a questo modello si è opposta una soglia critica di fruitori e studiosi. Quando l’Huffington Post fu venduto nel 2011 ad Aol per la cifra di 315 milioni di dollari, la mobilitazione dei blogger che vi lavoravano – e adopero questo termine non a caso – fece riflettere sulla trasformazione dell’economia del dono in economia dello sfruttamento. Anche a livello di ricerca universitaria.
Cos’è il digital labor? La ricerca ha analizzato il sistema con cui s’alimentano queste piattaforme sociali e contributive, come Facebook, i blog, Amazon o Google. Si tratta di forme di lavoro volatile a bassa intensità e basse competenze: la base della costruzione del valore di questo tipo di imprese. Penso al caso di Amazon che ha concepito un servizio di crowdsourcing chiamato “Mechanical Turk”. Consiste nel richiedere agli utenti delle micro-mansioni che un algoritmo non potrebbe esaurire in automatico: riconoscere persone, classificare e ordinare video e musica attraverso dei tag. Per ogni clic, foto o playlist i fruitori vengono pagati pochi centesimi. Ma non è altro che lavoro che produce un valore certo per Amazon, che a sua volta rivende i contenuti ad altre imprese. Si chiama “mercato a doppia faccia”: Amazon si fa intermediario tra offerta e domanda, sfruttando l’offerta, cioè i microlavoratori che s’iscrivono.
Antonio Casilli
Anche Facebook sfrutta il lavoro di tutti noi, senza retribuirlo? Facebook, in fondo, fa una cosa non dissimile: invita l’utente a partecipare a un servizio in apparenza ludico. Ogni profilo, involontariamente o consapevolmente, da una parte nutre la piattaforma di contenuti, ma al contempo continua a rispondere a domande algoritmiche che sono, di fatto, veri e propri questionari di marketing. È un reale modello d’affari, basato sul lavoro gratuito. Con Google è perfino peggio. Ogni ricerca che si compie sul motore è un contributo a un sistema di review, raccomandazioni, tag e spazi pubblicitari. Si parla di vera e propria “fabbrica a cielo aperto”. Ma ciò a cui per ora non si pensa – eppure sarebbe bene porsi il problema – è lo scenario che genererebbe una presa di coscienza di massa su tutto questo. Uno scenario spaventoso su future conflittualità sul lavoro.
E qui interviene anche il delicato discorso sulla privacy. Esattamente. Perché la materia di lavoro di cui si parla non è fatta di contenuti qualsiasi: si tratta di dati personali. Google, attraverso una rete di algoritmi, legge automaticamente le nostre mail per poi rivendere i nostri dati. Così come fa Facebook. Ciò di cui ancora non si ha piena consapevolezza è che noi stiamo combattendo una vera e propria guerra culturale attorno al concetto di vita privata. Zuckerberg vorrebbe farci credere che la vita privata è finita, e che dobbiamo in qualche modo rinunciarvi. È un approccio pericolosissimo e che, peraltro, ha trovato resistenze nel tempo. Pensiamo alle forme di attivismo che si sono costituite a inizio Duemila. Nel 2006, quando fb introdusse i “newsfeed”, le proteste di oltre 300mila utenti, riuniti sotto il gruppo Students against fb news feed, costrinsero Zuckerberg a scusarsi e a limitarne lo strumento. Nel 2007 altri 50mila utenti fondarono l’associazione Moveon.org contro l’introduzione su fb di un aggregatore di pubblicità multipiattaforma che, in seguito alle contestazioni, fu poi chiuso. Intervenne perfino la Trade Federal Commission cui i senatori satatunitensi si rivolsero nel 2010 per stabilire delle linee guida sull’utilizzo dei dati personali sul social. Zuckerberg tornò ad aggiustare la misura, introducendo dei parametri “semplificati” sulla privacy. Nell’agosto dell’anno successivo nacque Europe versus fb. Org, quando fb si rifiutò di dare accesso ai dati raccolti su ciascun profilo.
Il concetto di privacy, comunque, si è molto modificato. Questo è vero. Accanto alla vecchia concezione, ereditata dalla cultura liberale anglossasone del XIXesimo secolo, oggi convive il concetto di “privacy come negoziazione”. All’epoca s’immaginava un individuo solo e isolato all’interno della propria bolla sociale. Un’intimità che qualcuno poteva penetrare. Oggi, con l’utlizzo delle tecnologie, scopriamo e decidiamo noi, a seconda del contesto o della piattaforma utilizzata, cosa rivelare di volta in volta. Spesso è un processo empirico, fatto di tentativi.
In una società individualistica come la nostra, può esistere una giusta misura tra narcisismo e privacy? La nostra società non è poi così individualistica come si crede. Quando studio un profilo singolo, lo faccio sempre in relazione alla collettività cui si rivolge. Non credo che sia il n
arcisismo a spingerci a pubblicare qualcosa sui social, quanto la reazione che consegue a ciò che pubblichiamo, e cioè gli altri. Il narcisismo non è altro che una maniera di relazionarsi agli altri.
Il caso Snowden ha fatto deflagrare il dibattito sulla tutela della privacy in tutto il mondo, coinvolgendo individui, governi, istituzioni. Lei cosa pensa della vicenda? Quello che il whistleblower americano ha rivelato non è tanto che gli Stati Uniti siano una sorta di piovra tentacolare, capace di catturare informazioni sui dati che produciamo, quanto l’estensione, seppure involontaria, della nostra partecipazione al sistema. Nessun governo, in fondo, ha nascosto delle microcamere nelle nostre abitazioni o nei luoghi di lavoro. Tutti i cittadini hanno concorso a nutrire il database, lasciando tracce del proprio passaggio. Siamo giunti al paradosso che colui che può essere additato come “paranoico” è in fondo lo stesso che ha ragione di esserlo. Penso al recupero dei dati, a partire dai cavi: qualcosa che, solo fino a qualche anno fa, poteva sembrare materia da spy story.
Crede che dopo questo caso qualcosa sia realmente cambiato, in termini di consapevolezza? Bisogna fare dei distinguo. A livello di utenza, credo che oggi ci troviamo nella condizione di “pugili suonati”, che ancora non si sono rialzati dopo il colpo ricevuto. Ma penso sia solo una questione di tempo: ci sarà presto una reazione forte e strutturata. Nel 2013 l’uso dei social non è più quello ingenuo e spontaneo dell’inizio degli anni Duemila. A livello di grandi istituzioni, invece, si è già intrapreso un sano cammino di allontanamento, e riformulazione delle alleanze interne. Non si può più tornare indietro perché la diffidenza è decuplicata. Penso alle chiare prese di distanza dell’Icann (Internet Corporation for Assigned Names e Numbers), l’ente internazionale no-profit che ha – tra gli altri – il compito di assegnare gli indirizzi ip e identificare il protocollo e la gestione del sistema dei nomi a dominio di primo livello. O alle reazioni del W3C, (The World Wide Web Consortium), l’organizzazione che stabilisce gli standard per il World Wide Web, ad esempio. Oggi nessuno può più dire: “Non sapevamo”.
Qual è, in media, l’atteggiamento dei governi, di fronte alla gestione della privacy dei cittadini? Attualmente assistiamo a un’attitudine ben radicata, doppia e ambigua. Per poter recuperare dati i governi sono costretti a stringere accordi commerciali con i grossi gruppi digitali come Google, Twitter, Facebook. Al contempo, accusano gli utenti di un uso disinvolto e naïf dei social o del web. Quasi attribuendo loro parte della responsabilità. Non parlo solo di figure politiche, ma anche di individui legati a mondi di impresa, come Jeff Jarvis, il giornalista americano che sul suo blog ha raccontato pubblicamente del suo cancro alla prostata. Col suo libro “Public Parts” teorizzò la tesi che la privacy sia finita (contro cui si schierò il sociologo Morozov, ndr).
Veniamo all’Italia. A che punto è il dibattito sull’utilizzo del web e sulla privacy? L’Italia resta un paese profondamente reazionario, con rigurgiti repressivi molto forti che giustificano tentativi di misure liberticide che si è cercato di adottare, negli ultimi anni, anche a livello governativo. Questo è dipeso, in parte, da una classe politica anagraficamente vecchia, e in parte dalla scarsa penetrazione di internet sul territorio, dal digital divide. Ma è anche una questione culturale. Penso al caso di Mentana che ha chiuso l’account twitter, dopo l’attacco di altri utenti. È ridicolo. Oggi vanno molto di moda le campagne contro il bullismo, la violenza e il trollismo. Io studio i “troll” da anni e penso che il fenomeno, in realtà, sia semplicemente l’espressione di un disagio degli utilizzatori dei social, perché si sentono sfruttati dal digital labor: una naturale reazione alla mancanza di “democrazia”. Bisogna anche intendersi sulla definizione. Beppe Grillo individua i troll in tutti coloro che non sono d’accordo con lui, ad esempio. Ma il troll in sé non esiste: chiunque si ritrova ad esserlo prima o poi, per qualcun altro, in un determinato contesto.
Cette citation (apparemment, une paraphrase de George Michael) est tirée du discours d’introduction de l’Internet Governance Forum 2012. Si vous avez 6 minutes, regardez le reste de la vidéo. Malgré mes réticences personnelles à l’égard des partis pirates (et des suédois en particulier) je suis en accord avec la ligne “réguler les infrastructures pour permettre l’autonomie des communautés d’utilisateurs”.
Le sociologue Antonio A. Casilli interviewé par le économique italien Il Sole 24 Ore. “Le débat public est traversé par des voix discordantes, qui annoncent la ‘fin de la vie privée’. Mais la privacy sur Internet n’est pas morte : elle a subi une métamorphose, s’est tranformé en un objet de négociation autant entre individus qu’entre individus et entreprises”.
Le sociologue Antonio A. Casilli interviewé pour le journal télévisé TGcom24 (Mediaset) : “Autour de la vie privée sur Internet, une véritable guerre culturelle est en cours. Les géants du Web sont loin d’avoir gagné si la vigilance citoyenne des usagers continuera d’être exercée”.