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Dans le blog Agora (Brésil, 13 sept. 2011)

Le blog brésilien Ágora com dazibao no meio publie la traduction en portugais d’une interview avec le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil). L’interview, initialement réalisée par Hubert Guillaud, avait été initialement publié dans le blog Internetactu de Le Monde.

Vivemos em um ambiente mediado por máquinas de comunicação que alteram a forma da relação social. Agora, em seminários científicos, informações são trocadas não apenas por meio de comunicações “oficiais”, mas também através da Internet (aquilo que chamamos de backchanneling, como explica Danah Boyd – NDE), permitindo recriar formas de autenticidade comunicacional capazes de cruzar por túneis sob a nossa realidade. Trocamos e-mails, mensagens de texto, mensagens instantâneas ou tweets com impacto emocional, em tempo real, que podem ser mais importantes do que as formas mais civilizadas de comunicação real.

Essas tecnologias nos ajudam a gerenciar melhor nosso “posicionamento social”. Existe um desejo no uso dessas tecnologias que vai nessa direção, a de fazer com que nosso posicionamento primário se beneficie de uma posição de escolha.

O que está em jogo é a questão da homofilia [amizade]. Em sociologia, homofilia refere-se a um discurso determinista que diz que tendemos a associar-nos a pessoas com quem partilhamos formas de complementaridade relacionadas à linguagem, ao gênero, ao nível cultural ou à etnia… No estudo da amizade como processo social, durante muito tempo pensou-se que a amizade entre as pessoas se dava em função do gênero, de compartilhar o mesmo ambiente geográfico, social etc. Mas com a Internet conseguimos criar áreas de maior controle a respeito desse posicionamento.

Meus estudos em sociologia informática baseiam-se fortemente na análise da homofilia, visando compreender se estas características comuns influenciam na criação de laços em redes sociais como o Facebook, com o objetivo de compreender o que ocorre quando falamos de posicionamento social, de estrutura social. Inclusive criei um modelo multiagente capaz de agrupar redes de laços de amizade. O que importa observar é como se chega, independente do parâmetro usado, sempre ao mesmo resultado: o modelo mostra que a homofilia não faz parte do jogo. Ou em todo caso, seu papel é bem menor do que o das características culturais, das experiências ou dos gostos exibidos publicamente, como expliquei em uma pesquisa recente que fiz com Paola Tubaro (.pdf).

Les émeutes de Londres et les digital humanities (Homo numéricus, 28 août – 9 septembre 2011)

Dans le blog Homo Numéricus, Pierre Mounier consacre deux billets (1/2 et 2/2) aux liens entre humanités numériques et la récente étude sur les émeutes de Londres signée par Paola Tubaro et Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil). L’usage de méthodes computationnelles peut aider à réconcilier recherche et demande sociale – à condition de ne pas verser dans le fétichisme de l’outil informatique.

Antonio Casilli et Paola Tubaro mobilisent à la fois un modèle théorique et un outil de simulation sur ordinateur pour tester la proposition de Cameron : les réseaux sociaux ont amplifié les émeutes, couper les communications permettra de réduire l’ampleur de futures émeutes. Or, la « simulation sociale » qu’ils mettent en oeuvre, en modifiant la variable communication (renommée « vision » dans leur modèle) montre exactement le contraire : dans les situations de communication libre, on assiste sur une certaine durée de temps à de violentes mais brèves éruptions insurrectionnelles dans certaines circonstances. Dans des situations où la communication est coupée, les émeutes ont tendance à se prolonger indéfiniment sur un palier sans retour à la normale.
Mais l’originalité de la démarche des deux chercheurs réside aussi dans la stratégie de communication qu’ils utilisent pour faire connaître leur travail. Soumis à une revue de sociologie, l’article est rendu immédiatement disponible sur l’archive ouverte SSRN où elle atteint en quelques jours la tête de classement des articles les plus téléchargés. Une version légèrement différente est dans le même temps postée sur les blogs personnels d’Antonio Casilli et de Paola Tubaro, d’où il sera repris dans de nombreux médias et traduit en plusieurs langues à la vitesse de l’éclair à partir de l’anglais. Ainsi une version française est publiée sur le magazine en ligne Owni le 19 août [7]. L’article sera repris, cité et discuté dans de nombreux médias à partir de ce moment. On le voit, l’originalité de la démarche des deux sociologues réside autant dans le tempo de leur publication que dans la méthode mise en oeuvre. L’ensemble repose sur le principe de la rapidité. Il s’agit, écrit Antonio Casilli de ’just in time sociology’ dont on voit tout l’intérêt : il s’agit de répondre aux critiques que la classe politique et les responsables policiers, cités en début d’article, adressent aux sciences sociales en général : elles obéissent à un temporalité longue déconnectée de l’urgence de la situation et s’intéressent d’avantage à « comprendre » (lire justifier) les émeutiers plutôt que les combattre. L’article démontre au contraire que les sciences sociales peuvent éclairer l’action politique sur un point précis au moment où elle en a besoin, et, en utilisant les mêmes moyens de communication qu’elle, participer en temps réel au débat public.
[…]
l’article écrit par Antonio Casilli et Paola Tubaro a lui aussi, d’une autre manière, un statut subtilement ambigu. Cet article, rédigé très rapidement après les émeutes et les déclarations du premier ministre britannique qu’il souhaite démentir, apporte effectivement une information supplémentaire et surtout dissonante dans le débat qui commence à se constituer sur le rôle des réseaux sociaux dans les émeutes. Pour autant, cette information est produite dans le même cadre épistémologique que celui de la plupart des autres intervenants de ce débat. Le modèle théorique sur lequel repose le travail de Casilli et Tubaro, le système multi-agents n’est en fait pas si éloigné que celui dans lequel baigne Cameron : celui de l’agent rationnel, centré sur l’individu et faisant abstraction des dimensions sociales, culturelles ou de classe qui peuvent aussi agir sur les comportements individuels et collectifs. C’est d’ailleurs ce qui le rend particulièrement audible et efficace en lui permettant d’échapper à la disqualification a priori que les hommes politiques ont alors adressé aux sciences sociales. Les deux auteurs démentent Cameron en se positionnant sur son propre terrain conceptuel en quelque sorte. Mais leur travail en perd du coup de manière un peu paradoxale toute force critique : il ne propose tout simplement pas un cadre alternatif de compréhension de la réalité sociale mais corrige une affirmation singulière dans un cadre de pensée partagé avec les acteurs politiques dominants. De ce point de vue, le contraste est saisissant avec l’ouvrage publié quelques mois auparavant par le même auteur, qui, dans Les Liaisons numériques [4] s’attache avec succès à décrire à comprendre en profondeur, en recourant à des méthodes d’enquête croisées, la manière dont s’établissent de nouvelles formes de sociabilité au sein des réseaux numériques.
C’est sans doute un peu la limite de la sociologie « just in time » qui apparaît ici. Ne pouvant prendre le temps d’effectuer une enquête approfondie ni d’exposer les fondements théoriques de sa démarche, elle doit se reposer sur des outils informatiques simulant la réalité au sein d’un cadre conceptuel partagé par tous les acteurs.

Trolls et journalistes dans la Toile: Antonio Casilli au débat du Social Media Club (9 juin 2011, 19h)

Le 9 juin 2011 à 19h le Social Media Club France accueille Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil) pour le débat “Vivre avec les trolls en ligne“. La rencontre, animée par Alice Antheaume et avec la participation de Jeremie Mani, Mathieu Maire du Poset et Xavier Moisant, aura lieu à la Cantine – Silicon Sentier Paris.

Antonio A. Casilli dans au Social Media Club France 9 juin 2011

Internet et les médias sociaux ont donné naissance à de nouvelles pratiques journalistiques et poussé les professionnels de l’information à réinventer leurs métiers. Aujourd’hui, les sites d’info en ligne s’efforcent notamment à valoriser les contributions des internautes et à favoriser les interactions avec leurs lecteurs. Ces espaces viennent accueillir les réactions des internautes et apparaissent comme un lieu d’échange et de discussion entre les lecteurs, fournissant parfois une information supplémentaire ou un angle d’analyse différent de celui de l’auteur, apportant alors une réelle valeur ajoutée au débat. Mais l’on constate également que l’espace dédié aux commentaires est bien souvent pollué par des contributions « parasites » donnant lieu à des polémiques stériles et sans fin, dont les auteurs, communément appelés « trolls » sur le web, n’ont pour seul objectif que la provocation et la mise en échec de toute avancée du débat.
Comment dès lors gérer ces contributeurs malveillants ? De façon plus générale, comment trier et hiérarchiser le contenu qui vient s’agréger en marge des productions journalistiques ? Doit-on opérer une sélection, une modération en amont, ou parier sur une autorégulation de la part des lecteurs ? Le phénomène des trolls est-il inhérent au web ?

Quick French Talk avec Antonio Casilli à The Nice Institution

‘Les liaisons artistiques’ est une collection d’œuvres liée au livre d’Antonio Casilli Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil). A l’honneur pour cet épisode, les artistes Mildred Simantov et Nils Thornander, fondateurs de The Nice Institution. Leur série de pièces QUICK FRENCH TALK, est basé sur un présupposé très simple : inviter à chaque fois un convive à l’emploi du temps chargé – d’où la devise de la série “I have only thirty minutes to have lunch” (“je n’ai que 30 minutes pour déjeuner”). L’art de la conversation du Siècle des Lumières, mais en version speed.

Dans cette vidéo, Casilli s’attaque à trois grandes thématiques (dieu, le savoir et la nourriture), mais il s’octroie aussi des  petits détours vers des sujets plus  pointus – comme l’anorexie, l’anarchie et… les poulets-cyborg.

Quick French Talk – Antonio A. Casilli #Part01 “Atheist”

“J’ai à plusieurs reprises témoigné de mon amour inconditionnel pour l’oeuvre de Mildred Simantov et Nils Thornander. Leur travail Strange Fruit, réalisé avec le généticien Brian Lucas, est absolument passionnant. Plus récemment j’ai été l’un des « convives virtuels » de leur installation Réfectoire, exposée au Musée Carnavalet à l’occasion de la Nuit Blanche 2010. Dans ce symposium virtuel, avaient fait leur première apparition publique les bols bretons peints d’un mot désignant une identité géopolitique ou culturelle : “Socialiste” “Anorexique” “Suisse” “Catholique” “Employé” “Ami” etc.  Un seul mot, censé solliciter une identification – ou un refus d’identification. Méditer sur la complexité de son identité reste le but déclaré de ces objets apparemment très simples et banals. La même banalité et les mêmes questionnements bouleversants que je détecte dans les usages numériques.” —a

Quick French Talk – Antonio A. Casilli #Part02 “Philosopher”

Quick French Talk – Antonio A. Casilli #Part03 “Anorexic”

Bio

Mildred Simantov, designer sémantique, plasticienne, éditrice et web-artist noue des relations singulières entre les mots, les signes et les objets. Nils Thornander, plasticien et compositeur développe sous de nombreuses formes son concept du Continuum, par lequel il tente de saisir la complexité du monde actuel. Associés depuis 2009, ils ont créé avec The Nice Institution une oeuvre qu’ils décrivent comme “the fastest link etc.” Parmi leur réalisations : Réfectoire (Nuit Blanche 2010, Musée Carnavalet, Paris) ; Olympic Smoking Area (Chic Art Fair, Cité de la mode et du Design, Paris) ; Limited Edition Waiting for the Peak Oil#05 (Blackblock – Palais de Tokyo 2011).

"Dépathologiser les internautes": Antonio Casilli et Dominique Cardon (podcast Café Découvertes, Europe 1)

Michel Field accueille dans son émission Café Découvertes (Europe 1) Antonio A. Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010). C’est l’occasion pour discuter du Web, de ses dérives et de ses promesses en compagnie d’Emmanuel Pierrat, avocat au barreau de Paris et du sociologue Dominique Cardon, auteur de La démocratie Internet (Seuil, 2010).

“Il faut arrêter de penser aux internautes comme à des schizophrènes en manque de sociabilité…  Il faut dé-pathologiser les usages informatiques. Les usagers sont constamment en train d’investir leur identité en ligne de nouvelles valeurs, de nouveaux possibles… J’ai l’impression qu’il y a un processus d’apprentissage en cours. Nous sommes tous, en tant que société, en train d’appréhender les limites du Web et des réseaux sociaux. Peut-être que le fait même de ‘googliser’ quelqu’un avant de le rencontrer – pratique tout à fait banale aujourd’hui – sera regardé comme une insupportable atteinte à la vie privée dans un futur assez proche…”

Europe 1 :: Café découvertes :: écouter le podcast

[Emission enregistrée le 29 septembre 2010]

Présentations, actualités, contact presse : comment se servir de ce site

Le site web http://liaisonsnumeriques.fr est un outil d’approfondissement des thématiques des sociabilités et des cultures en ligne, qui font l’objet de l’ouvrage Les liaisons numériques (Ed. du Seuil, 2010) du sociologue Antonio Casilli, maître de conférences à ParisTech et chercheur à l’EHESS, Paris.

Pour les lecteurs, c’est l’occasion de rencontrer l’auteur au cours de ses conférences et de ses présentations. Ou de suivre ses interventions à la radio, en vidéo, dans la presse, ou sur le Web.

Pour les plus curieux, c’est aussi la possibilité de porter un regard original sur les sujets du livre à travers la rubrique Les liaisons artistiques dans laquelle des “amis du livre” développent des oeuvres à partir de ses chapitres.


Les liaisons artistiques (Performance M. Vaglieri)

Les étudiants, les enseignants et les chercheurs peuvent télécharger des présentations powerpoint des chapitres, découvrir les autres publications d’Antonio Casilli, ou s’inscrire en auditeurs libres à son séminaire EHESS.


Présentations powerpoint des chapitres de Les liaisons numériques

Pour les journalistes et pour toute personne intéressée à faire connaître le livre en écrivant une critique ou une présentation, l’Espace presse met à disposition un dossier  contentant des renseignements pratiques, des résumés et des images libres de droits. Vous pouvez aussi joindre le Service Presse des éditions du Seuil sur la page Contact.

Interview d'Antonio Casilli dans InternetActu : "Le Web reconfigure notre manière d'être en société"

Hubert Guillaud du portail d’actualité InternetActu.net rencontre Antonio Casilli lors de la sortie en librairie de son nouvel ouvrage Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? L’occasion pour approfondir certains des thèmes abordés dans le livre, ainsi que pour annoncer d’autres recherches en cours. La reconfiguration des espaces sociaux provoquée par l’essor des technologies de l’information et de la communication a des effets importants sur nos modalités actuelles de “faire société”. Les rapports sociaux et l’engagement politique s’adaptent à ces changements. Non pas une “révolution numérique”, comme le voudraient les thuriféraires du Web à tout prix, mais une manière de s’approprier ces dispositifs pour en faire des “prétextes culturels”.

“Il y a une ambition d’usage des technologies qui va dans ce sens, qui a pour but de moins subir notre positionnement primaire au profit d’un positionnement de choix.

C’est tout l’enjeu de la question de l’homophilie. En sociologie, l’homophilie est un discours déterministe qui dit qu’on a tendance à s’associer à des gens avec lesquels on partage des formes de complémentarité liée à la langue, au sexe, au niveau culturel ou à l’ethnicité… Dans l’étude de l’amitié comme processus social, on a longtemps pensé que les gens évoluaient dans leur amitié par sexe, même milieu géographique, social, etc. Or, avec l’internet on arrive à créer des zones de meilleure maîtrise de ce positionnement”.

Dans Sud Ouest Dimanche (5 septembre 2010)

L’ouvrage d’Antonio Casilli, Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? est présenté dans Sud Ouest, le journal de Bordeaux et de sa région.

“On glose beaucoup sur la révolution numérique. Antonio A. Casilli s’intéresse aujourd’hui aux sociabilités numériques vues sous trois angles : espace, corps et lien social. Ces trois thèmes ont en commun d’avoir suscité de nombreux fantasmes. Chercheur au Centre Edgar-Morin de l’EHESS, où il enseigne la socioanthropologie des usages informatiques, Antonio Casilli s’emploie à détruire les mythes qui ont prospéré sur les ruines du monde qui s’écroulait. Cela ne le conduit pas à faire l’impasse sur les dangers qui se nichent dans le numérique. Mais plutôt à les relativiser : ‘Avec ces périls, écrit-il, les citoyens actuels reçoivent aussi un nouvel assortiment de possibilités, tant sur le plan personnel que collectif’. Ce qui signifie que les (bonnes) surprises restent toujours possibles”.