Monthly Archives: February 2011

La mort vous Web si bien : Antonio Casilli sur OWNI (7 févr. 2011)

La vie, la mort et le transhumanisme : sur OWNI la journaliste Jessica Chekroun interviewe le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil).

N’y a t’il pas une dichotomie entre l’immortalité par la cryogénisation, et ce fantasme de l’avatarisation ?

Au contraire, je dirai qu’il y a une continuité. Le sens que je cherche à donner à cette restitution historique, est justement qu’il y a une relation de correspondance très forte dans la tradition transhumaniste entre l’idée de vivre éternellement et l’idée de vivre en tant qu’alter-ego numérique. Parce que, à un moment historique, dans les années 90 il y a eu cette confluence, cette fixation entre deux thématiques, grâce à cette idée de l’uploading, du télèchargement du corps et de sa modélisation 3D. Même si c’était un mythe, le fait de vivre éternellement en tant qu’être virtuel était présenté comme la démarche à la portée de tout le monde parce que se connecter à internet était à la portée de tout le monde. […] Ces mythes correspondaient à une phase utopique de la culture des technologies de l’information et de la communication. Aujourd’hui, tout le monde s’est rendu compte que même les usagers qui possèdent un avatar sur Second Life ne sont pas là pour vivre éternellement. On s’est très très vite heurté à la réalité des faits. Nous avons à faire à des technologies qui sont techniquement limitées. Nous vivons un moment historique dans lequel, malgré l’analyse très pertinente d’Evgeny Morozov, « l’illusion internet » ( « The Net Delusion » ) nous a abandonné. Les grands mythes tombent. Même si la phase utopique de la culture numérique est passée, les transhumanistes continuent à exister, à être extrêmement actifs. Il ne faut pas penser les transhumanistes comme inextricablement liés aux TIC. Ils ont tout un éventail technologique sur lequel ils travaillent , ils investissent, et en lequel il posent leur confiance. Par exemple, ils ont beaucoup travaillé sur les nanotechnologies, sur les questions de bio-éthique. Et puis encore une fois, il y a aussi cette question de comment garantir à un nombre croissant de personnes des enjeux de justice sociale.

"Internet et moi" sur Le Monde.fr (11 févr. 2011)

Sur Le Monde.fr, le blog Internet & moi de Sébastien Desbenoit propose un compte rendu de la soirée “Web Culture” (Villa Gillet, Lyon, 2010) dans le cadre de laquelle Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) est intervenu à côté de Dominique Cardon (Orange Labs / EHESS) et de Virginia Heffernan (New York Times).

Cet individualisme d’exposition sert la relation sociale de plusieurs façons. Il permet de créer des échanges autour de cette exhibition : « tu as vu mes dernières photos ? ». Dévoiler des bribes de sa vie sur Internet donne l’impression à la personne derrière son écran de “connaître l’auteur” et de créer un lien relationnel et/ou émotionnel. Cette mise en avant de soi aide également à entretenir le lien d’autres personnes de son propre réseau humain en leur offrant cet accès à une certaine intimité : Internet ne vient pas diminuer la relation sociale, mais au contraire l’augmenter : les relations sur le web complètent les relations I.R.L. “In Real Life”. Le web n’est pas un aspirateur de notre vie sociale c’est un outil de mise en valeur.

Compte rendu du débat "Communautés de lecteurs" – Social Media Week Paris (09 févr. 2011)

Retrouvez sur Mediapart le compte rendu de Clément Sénéchal de la rencontre “Communautés de lecteurs et rédactions : liaisons dangereuses ?” (Maison des Métallos, 9 février 2011). L’occasion pour Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) d’échanger à propos de trolls, idéaux citoyens, cyberaddiction et esprit d’appartenance en ligne avec Vincent Truffy (Mediapart), Milad Doueihi (Université de Laval) et Isabelle Reigner (Le Monde).

En vérité, les trolls, i. e. les commentateurs malveillants qui envahissent les fils avec des critiques souvent déplacées (et dans le seul but d’agacer), ont un véritable rôle structurant au sein de chaque communauté – et qui plus est sur internet, où leur présence est permanente et démultipliée. En effet, l’identification négative dont ils font l’objet permet aux autres membres de la communauté de s’identifier positivement entre eux: en faisant front contre un adversaire commun, ils font corps: «Face aux trolls, les autres sont porteurs de la norme sociale», justifie Antonio Casilli. Le troll est ainsi le moment négatif de la dialectique de l’appartenance. Le magnétisme qu’il exerce agit comme une soudure dans la communauté, comme un raccord: il fédère. Bien entendu, poursuit Casilli, «il y a toujours un gentil hystérique qui cherche à le calmer». ce qui ne fait que renforcer son pouvoir de nuisance, aiguillonnant sa vindicte, lui donnant prétexte à se répandre. Mais s’agit-il d’un véritable pourvoir de nuisance ? Bien plus que nuire à la communauté, le troll la maintient en vie, en activité, l’anime. Grâce à lui, elle se renforce à son tour. C’est pourquoi Antonio Casilli défend l’idée que le troll «enrichit finalement la qualité du Web». (…) Enfin, si les trolls sont relativement bien identifiés au sein d’un espace social développé, il n’en demeure pas moins que sur Internet les identités discursives sont relativement volatiles et fugaces: chacun peut, à un moment ou un autre, occuper la position sociale du troll, pour peu que ses propos soient jugés impertinents, c’est-a-dire en décalage avec le contexte dans lequel ils interviennent. Dans une communauté essentiellement discursive et virtuelle, les identités ne sont ainsi jamais totalement arrêtées, mais sont au contraire rejouées à chaque prise de parole.

Le corps dans les réseaux sociaux : technologie du soi, technologie du nous (slides)

La cinquième séance de mon séminaire EHESS Corps et TIC : approches socio-anthropologiques des usages numériques a eu lieu le vendredi 11 févr. 2011. Le sujet traité : le corps dans les réseaux sociaux en ligne, comment les amis sur Facebook influencent l’apparence physique des utilisateurs, comment le choix de la photo d’un profil peut avoir un impact sur le capital social en ligne. Voici, comme d’habitude, les slides.

La prochaine (et dernière séance) est prévue pour jeudi 24 février 2011 (17h, salle 5, 105 Bd Raspail). Il y sera question de jouissance et sexe en ligne. Pour s’inscrire, il suffit de m’envoyer un petit mail gentil.

Podcast "Quai des savoirs" (Radio Mon Païs, 07 février 2011)

Le philosophe Jean-Jacques Delfour propose une critique équilibrée et approfondie de l’ouvrage Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) du sociologue Antonio Casilli, lors de l’émission “Quai de des savoirs” (Radio Mon Païs) du 7 février 2011 réalisée par Daniel Borderie. La rencontre entre un sain scepticisme philosophique vis-à-vis des mythes du tout virtuel et une approche  sociologiquement “réaliste” des usages technologiques actuelles.

“Les propositions de Casilli concernent toujours des objets très précis. Les critiques que j’ai pu énoncer ça et là dans la presse il y a quelques mois concernaient l’existence générale d’Internet, avec ses effets civilisationnels, qui sont quand même très difficiles à prouver. L’intéressant dans Casilli c’est qu’il nous montre qu’il faut analyser chaque objet à part, et que Twitter n’est pas Facebook et Facebook n’est pas Myspace. Même s’il y a des ressemblances, il y a beaucoup d’objets, de réseaux sociaux, de dispositifs qui sont assez différents.”


Ecouter le podcast de l’émission “Quai des savoirs” 7 février 2011

Antonio Casilli au débat de clôture de la Social Media Week Paris (11 févr. 2011, 20h)

La Social Media Week 2011 de Paris se terminera vendredi 11 février à 20h par un débat au titre provocateur : “Le web va-t-il sauver la planète ?“. Parmi les invités, le sociologue Antonio Casilli (EHESS, Paris), auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil)? A la présence de : Cécile Ostria (Fondation Nicolas Hulot), Gilles Berhault (ACIDD), Anne-Sophie Novel (Ecolo Info), Bruno Rebelle (Synergence), Christophe Ginisty (Internet sans Frontières), Benoît Thieulin (Netscouade).

Des green tech au coach carbone, la révolution numérique semble résonner avec la mutation écologique ; de la Tunisie à l’élection d’Obama, les médias sociaux ont investi avec force le champ politique ; la révolution des médias sociaux sauvera-t-elle la planète ?

Love 2.0 : Antonio Casilli fête sa St Valentin à la Cantine numérique rennaise (14 févr. 2011, 19h30)

Le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) est l’invité de la Cantine numérique rennaise (Les Champs Libres, 46 boulevard Magenta, 35000 Rennes). Le 14 février 2011 à partir de 19h30, venez écouter les témoignages et engager un débat autour des réseaux sociaux d’Internet et de leur conséquences sur le couple, la rencontre amoureuse et le désir.


Web Culture : Antonio Casilli à la Villa Gillet de Lyon (10 févr. 2011, 19h30)

Dans le cadre du cycle de conférences franco-américaines de la Villa Gillet, (Lyon) jeudi 11 février 2011 à 19h30, le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) sera l’invité de la rencontre Web culture : nouveaux modes de connaissance, nouvelles sociabilités. Animée par Sylvain Bourmeau (Mediapart) avec la participation de Dominique Cardon (Orange Labs, EHESS) et Virginia Heffernan (New York Times).

A la Social Media Week Paris (9 févr. 2011, 19h)

Dans le cadre de la Social Media Week de Paris, mercredi 9 février 2011 le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil) sera l’invité de la rencontre Communautés de lecteurs et rédactions : liaisons dangereuses ? (Maison des Métallos, 19h). Animée par Vincent Truffy (Mediapart), avec la participation d’Isabelle Regnier (Le Monde), Bérangère Bonvoisin (Mediapart) et Milad Doueihi (Université de Laval).