Monthly Archives: October 2011

Assange, corporate conspiracies, and Wikileaks ultimate contradictions

Monday, October 24th, 2011. While facing a crowd of journalists and activists gathered at London’s Frontline Club for a momentous Wikileaks press conference, Julian Assange looks nervous. Today he has to deal with the inner contradictions of his political project. No, I’m not talking about the legal consequences of his extradition case. Nor about the ongoing fratricidal struggle with his former associate Daniel Domscheit-Berg. Nor about the very polarized reactions to the whole Cablegate undertaking by the global audiences. I’m talking about this…

Yes, Julian Assange has many reasons to be nervous. After the financial blockade, the leak has been reduced to a tickle. “A handful of US finance companies have successfully blocked 95% of worldwide support for WikiLeaks”. Is there, as he implies, a conspiracy against Wikileaks? That would be ironic, as the very implementation of Wikileaks was supposed to single-handedly put an end to conspiracies (according to this seminal 2006 paper, penned by Assange himself). Well, not about as ironic as this: apparently the only way for Wikileaks to counter Bank of America and Paypal is to become as profitable as they are. Open up to “more wealthy donors”. Provide the general public with projections about donations (and, supposedly, tax deductibility). What’s next? Selling shares to new investors via an IPO? (more…)

Antonio Casilli au Grand Débat Personnalités 2.0 (Novela, Toulouse, 22 oct. 2011, 20h30)

Samedi 22 octobre 2011 à 20h30 le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil), sera l’invité du Grand Débat Personnalité 2.0 organisé à Auditorium du musée des Abattoirs dans le cadre du Festival La Novela. Animé par Vincent Truffy (Mediapart), le débat verra la participation de Johann Chaulet (CNRS) et de Antoinette Rouvroy (FNRS/Université de Namur).

En ligne “Je est un autre”? En 1871, Rimbaud expliquait ainsi le mystère de la création qui lui échappe. Sur Internet, c’est à l’image renvoyée aux autres que la formule s’applique. Entre usurpation d’identité et culture du pseudonyme, l’écran protège et permet de s’émanciper de l’état civil. Mais le réseau expose aussi l’intime au regard potentiel de tous et n’oublie jamais. Comment se construit-on en ligne? Comment gère-t-on ce mélange d’ombre et de lumière? Comment donner sans s’aliéner?

Steve Jobs et Max Weber : une histoire de charisme et de rétroliens

Le toujours attentif Moses Boudourides (@mosabou) signale sur Twitter ce texte fort intéressant de Kieran Healy (Duke University) qui propose une petite “Sociologie de Steve Jobs”.

Publié le 10 octobre 2011, le billet illustre la trajectoire du fondateur d’Apple au jour de la notion weberienne de “routinisation du charisme”. L’analyse n’est pas dépourvue de finesse et développe – hélas sans le citer et sans faire de rétrolien – un autre billet paru le 7 octobre sur Sociological Images, signé par Nathan Palmer (Georgia Southern University).

Plus concis, le texte de Palmer articule la notion de charisme avec celle de “culte” du créateur de l’iPad. Il renvoie au site Web d’aficionados d’Apple, Cult of Mac. Justement, c’était sur ce même site que la notion de “routinisation du charisme” avait été introduite pour parler de Steve Jobs dans un article de Leander Kahney (auteur de Inside Steve’s Brain, 2009), datant du 23 décembre 2008 ! Mais dans le texte de Palmer, à nouveau, pas de citation, pas de rétrolien à la page exacte…

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Antonio Casilli à l'Hôtel de Région de Metz (Forum IRTS Lorraine, 12 oct. 2011, 18h30)

Dans le cadre des Entretiens du CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental), le Forum IRTS Lorraine invite le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil), pour une conférence à l’Hôtel de Région de Metz (Salle Europe), le mercredi 12 octobre 2011, de 18h30 à 20h30.

Antonio CASILLI

Online censorship in Berluscoland: even Wikipedia goes on strike!

You can tell that in a nation the cultural and political situation has reached a height of obscurantism when even encyclopedias go on strike. That’s right, encyclopedias… the pure product of Enlightenment, over the centuries the reference for theorists of modern democratic thought, go on strike in that xenophobic kleptocracy that goes under the name of Italian Republic. This is the press release just published on the Italian Wikipedia. Be scared. Be very scared.

Dear reader,
at this time, the Italian language Wikipedia may be no longer able to continue providing the service that over the years was useful to you, and that you expected to have right now. As things stand, the page you want still exists and is only hidden, but the risk is that soon we will be forced to actually delete it.

The Bill – Rules on Wiretapping etc., p. 24, letter a) states that:

«For the Internet sites, including newspapers and periodicals delivered by telematic way, the statements or corrections are published, with the same graphic characteristics, the same access methodology to the site and the same visibility of the news which they refer.»

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Sur INA Global (03 oct. 2011)

Sur INA Global, la revue des industries créatives et des médias, Cédric Cousseau propose une synthèse de “Cultures du numérique”, numéro 88 de la revue Communications dirigé par Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil).

Le numéro anniversaire des 50 ans de la revue Communications et intitulé « Cultures du numérique » dresse un panorama des différentes mutations initiées par le numérique dans notre vie quotidienne. Celles-ci concernent tout aussi bien l’audiovisuel que l’administration, le management, la santé, le marketing, le droit, ou encore le rapport aux autres autant qu’à soi.

Le numérique avec ses innovations régulières, rapides, globales, rythme et induit de nouveaux usages et outils d’organisation. Au-delà de la technique, quelles pratiques et intentions le numérique fait-il apparaître ? L’étude menée par le chercheur Antonio A. Casilli, accompagné d’une vingtaine de spécialistes, propose ainsi une philosophie des nouveaux usages.

Il s’agit tout d’abord d’observer la transition numérique telle qu’elle transforme l’individu. Ce que Julie Denouël aborde en étudiant les « formes de présentation électronique de soi ». La chercheuse à l’Université Montpellier-III a ainsi analysé les pages personnelles d’internautes pour mieux éclaircir leur identité sur la Toile.

La présentation électronique de soi est à la fois intrapersonnelle, en ce qu’elle est propice au récit de soi (…) ; interpersonnelle, parce qu’elle permet d’intégrer des liens vers d’autres pages ; et dynamique puisqu’elle peut être enrichie et réactualisée à l’envie.
Le pseudonyme, l’avatar et la possibilité de multiplier les profils permettent tour à tour de se dévoiler intimement, de se travestir, de se dissimuler. Mais l’intérêt recherché est-il uniquement individualiste ? Rien n’est moins sûr, selon l’universitaire pour qui, « centrés sur soi, les éléments identitaires mis en ligne n’en demeurent pas moins orientés vers autrui, dont on attend une réaction, voire une évaluation (même dépréciative), en retour. »

Si l’on peut aujourd’hui partager sans limite ses émotions, son expérience, son activité en temps réel mais aussi se construire un personnage, il existe également un processus de validation. Dans Les liaisons numériques (Seuil, 2010), Antonio A. Casilli estime ainsi qu’une personne encourt le risque de se faire écarter de la communauté si le manque de sincérité vient à briser la confiance de ceux à qui l’on s’adresse.

C’est tout naturellement que Dominique Cardon poursuit la réflexion sur les réseaux sociaux. Membre de l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales) et chercheur à Orange Labs, il insiste sur l’existence d’un double mouvement : « Un processus de subjectivation qui conduit les personnes à extérioriser leur identité dans des signes qui témoignent moins d’un statut incorporé et acquis que d’une capacité à faire (écrire, photographier, créer…) ; et un processus de simulation qui les conduit à endosser une diversité de rôles exprimant des facettes multiples de leur personnalité ».

L’objectif serait ainsi de marquer sa singularité et son originalité pour être remarqué des autres. Il bat ainsi en brèche l’idée selon laquelle les réseaux sociaux n’auraient qu’un caractère narcissique. Dominique Cardon préfère parler « d’exploration curieuse du monde ».

Il rejoint en ce sens la pensée de François de Singly (Les uns vers les autres. Quand l’individualisme crée du lien, Armand Colin, 2003) et l’analyse d’Olivier Donnat (Les Pratiques culturelles des Français à l’ère numérique, La Découverte, 2008) pour qui Internet n’a pas replié les individus sur eux-mêmes mais a au contraire enrichi leur sociabilité et renforcé des liens qui se seraient sinon distendus.

Les nouvelles formes de sociabilité ont également investi les domaines de la production et de la consommation. Ceux-ci tendent d’ailleurs à se confondre et les deux termes s’amalgament en « prosumer », titre de l’article de Valérie Beaudouin, chercheuse à Paris Tech. Elle prend ainsi en exemple le cas du logiciel libre, « innovation horizontale » car mise au point par les utilisateurs.