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[Séminaire #ecnEHESS] Comment étudier les communautés d’internet ? (Madeleine Pastinelli, 14 nov. 2019, 16h)

Enseignement ouvert aux auditeurs libres. Pour s’inscrire, merci de renseigner le formulaire.

Pour la première séance d’approfondissement ouverte aux auditeurs libres de l’édition 2019/20 de notre séminaire #ecnEHESS Etudier les cultures du numérique, nous aurons le plaisir d’accueillir l’ethnologue et pionnière des études d’internet Madeleine Pastinelli, professeure au Département de sociologie de l’Université Laval à Québec. Une occasion précieuse pour revenir sur les recherches qu’elle mène depuis la fin des années 1990 sur les communautés en ligne et les enjeux du rapport à l’autre dans des espaces numériques.

Le séminaire aura lieu le jeudi 14 novembre 2019, 16h00-19h00, Institut des Systèmes Complexes, salle séminaire 1.1, 113 rue Nationale, 75013, Paris.

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Enquêter en ligne : stratégies de recherche et sociabilités numériques, des canaux IRC aux communautés Facebook

L’enquête de terrain en contexte numérique pose différentes questions quant aux stratégies de recherche à mettre en oeuvre. Vaut-il mieux mener l’enquête en se centrant sur l’usage d’un dispositif numérique, sur un espace en ligne en particulier et tous ceux qui le fréquentent ou sur l’ensemble des espaces fréquentés par ses répondants dans un même contexte ? En quoi les entretiens individuels menés en ligne se distinguent-ils des entretiens en face à face ? Doit-on privilégier des observations en temps réels des espaces numériques ou une analyse a posteriori des traces d’échanges archivés ? Que peut faire l’ethnologue menant une démarche de type ethnographique des possibilités offertes par ces « big datas » que sont les traces d’activités archivées qu’on trouve dans les forums de discussion, les historiques Facebook des répondants et autres données de ce genre ? En prenant appui sur quelques enquêtes menées ces dernières années sur les usages de Facebook et dans différentes communautés en ligne, cette conférence sera l’occasion de réfléchir autour de ces questions et plus largement des enjeux de l’enquête en contexte numérique. Le séminaire sera en outre l’occasion de discuter de l’intérêt que représente l’analyse des polémiques, dans des contextes d’enquête où le plus grand défi est d’abord la profusion de données desquelles faire sens plutôt que leur rareté.

Facebook et les métaphores d'amour : Antonio Casilli interviewé dans Le Soir du 29 oct. 2010

Dans le quotidien de Bruxelles Le Soir du 29 octobre 2010, le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Seuil, 2010) répond aux questions de William Burton. Le sujet : Facebook, son succès, sa signification culturelle, ses retombées sociales. L’usage du populaire service de réseautage en ligne est enraciné dans la réalité sociale, selon Antonio Casilli.

Facebook a mis à l’honneur la dimension sociale du Web et cherche, à travers certaines métaphores (la métaphore de l’amitié, la métaphore du “J’aime” : de l’amour), à favoriser des formes d’interaction basées sur un idéal d’harmonie sociale. Cette harmonie, c’est un leurre dans le mesure où elle cache des conflits qui traversent l’histoire d’Internet : des conflits politiques, des conflits personnels… La dimension conflictuelle ne peut pas être éliminée comme ça, d’un coup de baguette magique. Facebook en tant que “produit de l’esprit” peut devenir une sorte de fantasme de socialisation parfaite. A mon avis, il ne faut pas sous-estimer les fantasmes comme celui-là, parce qu’ils sont une sorte de répertoire de tous nos desiderata sociaux. Je regarde Facebook comme une expérience dans laquelle on est en train de mettre à plat tout ce que l’on désire d’une communauté.