Nous ne pouvons plus nous dire, en même temps, “natifs” et “barbares” du numérique…
intellectual property
Mark Zuckerberg et la collectivisation de la plus-value numérique (S01E02)
Deuxième épisode de notre grande saga bédé…
e-G8 : la conscience d’un internaute, combien ça coûte ?
Sur Mediapart, le guru du numérique Nova Spivak a dénoncé l’effort d’embrigadement du Net opéré par l’administration Sarkozy. Invité au forum e-G8 qui s’est ouvert le 24 mai 2011 à Paris, il a mis en ligne “dans un souci de transparence” les documents qui lui ont été envoyés par la Présidence de la République française : invitation, note de cadrage et agenda des deux jours.
Le même souci de transparence et le même esprit rock’n’roll me poussent, chers lecteurs, à mettre en ligne le contenu complet de la sacoche (en polyester, couleur noire, 35 x 40 cm, Made in China) qui m’a été remise à l’accueil dudit forum.

Photo (c) Cyril Attias via Flickr
A vous d’en tirer les leçons politiques qui s’imposent :
– 1 cahier modèle « William Sheller » (16 x 21 cm) spiralé, 180 pages blanches, avec logo eG8 forum, pour prise de notes – prix unitaire 6,69 € ;
De l'informatique juridique au juges neuronaux : perspectives transdisciplinaires
L’intervention de Danièle Bourcier (CERSA CNRS) dans le cadre du séminaire EHESS “Transdisciplinarité et numérique” de vendredi dernier, 18 juin 2010, a représenté une excellente conclusion pour nos travaux de réflexion autour de l’impact de l’informatique sur la recherche au croisement de plusieurs disciplines. Voilà les slides de la présentation, en version pdf.
Je saisis l’occasion pour remercier Danièle pour son excellent travail d’encadrement théorique, mais aussi pour nous avoir présenté son parcours de chercheuse hors du commun, qui a traversé le droit de l’informatique, l’informatique juridique, le droit appliqué aux systèmes experts simulant les décisions des juges à travers des réseaux de neurones artificiels – jusqu’à arriver à la création du chapitre français de Creative Commons dont elle est la responsable scientifique. Non seulement l’exposé a été passionnant, mais la discussion, malgré une fin d’année universitaire particulièrement calme, a été très riche.
Droit, Internet, autonomie et communautés « pro-ana »: deux séminaires à Paris
Allez, je me remets au blog après une période d’interruption due au fait que j’ai cherché à travailler un peu moins que d’habitude – question de ne pas mourir avant l’arrivée de l’été, vous voyez 😉
Ceci dit, la semaine prochaine sera intense et intéressante, à cause de deux séminaires parisiens qui me concernent à différents titres. Celui que je coordonne à l’EHESS, accueillera Daniele Bourcier (responsable du groupe “Droit gouvernance et technologies” au CERSA, CNRS et responsable scientifique de Creative Commons France). Voilà la présentation complète :
Vendredi, 18 juin 2010
Intervenante : Daniele Bourcier (CERSA, CNRS)Salle 1, EHESS, 105 Bd. Raspail (13h-15h)
“Quelles perspectives transdisciplinaires pour le droit face aux TIC ?”
Droit d’Internet, protection des données personnelles, propriété intellectuelle, législation et nouveaux médias : trop souvent, autant dans la presse que dans les discours savants, les rapports entre informatique et droit sont présentés sous l’aspect d’une tension constante entre une législation immuable et des usages informatiques aux évolutions imprévisibles. En réalité, on assiste à une co-évolution de la doctrine juridique et des manières de pratiquer le droit face aux nouvelles opportunités ouvertes par les technologies numériques. Des communautés d’infomédiation juridique aux systèmes experts simulant le comportement de « juges artificiels », des nouvelles formes des droits de propriété à la réflexion sur la gouvernance d’Internet, des nouveaux outils imposent de nouvelles perspectives de réflexion et de recherche.
Mais avant cela, il y aura le séminaire du département SES de Institut Télécom ParisTech dans le cadre duquel je suis invité à présenter le projet ANR sur les communautés pro-ana que je coordonne à l’EHESS. Quelques mots de présentation :
Lundi, 14 juin 2010
Intervenant : Antonio A. Casilli (Centre Edgar-Morin, EHESS,Paris)Amphithéâtre Grenat, Institut Télécom ParisTech (15h-17h)
“Entre autonomie et coopération : le cas des communautés ‘pro-ana’ en ligne”
Dans le jargon d’internet, on appelle communautés « pro-ana » les blogs, les forums et les sites web faisant l’apologie de l’anorexie mentale et des troubles des conduites alimentaires. En posant en adversaires des pouvoirs biomédicaux, leurs utilisateurs mobilisent un univers de pratiques sociales finalisées au développement d’une subjectivité jouissant d’un degré accru d’indépendance cognitive, fonctionnelle et identitaire. Dans la mesure où le Web affecte de plus en plus la formation de liens affinitaires, il est important de problématiser d’un point de vue sociologique ces pratiques, afin d’articuler l’analyse micro-sociale des usages autonomes des individus avec la détection de structures de coopération au niveau macrosocial dans leurs communautés.
Voilà, that’s all folks. Les présentations powerpoint seront bientôt en ligne. Entre temps n’hésitez pas à faire circuler l’information et à participer aux deux séminaires.
—a
Comment monter un projet de recherche transdisciplinaire
Monter un projet de recherche transdisciplinaire : la conception d’une idée innovante, l’implication des partenaires, la soumission du projet et sa négociation avec les organismes financeurs sont autant d’étapes d’un processus complexe et parsemé d’obstacles. Les chercheurs, souvent plus soucieux de finaliser le volet scientifique du dossier, sont de plus en plus amenés à se pencher sur la préparation du budget, sur les aspects de logistique et sur la préparation des accords de consortium.
Vendredi 28 mai, Alain CIMINO (Cimbiose) a animé la deuxième séance du séminaire EHESS “Transdisciplinarité” du Centre Edgar-Morin consacrée au montage, à la coordination et à la gestion des projets de recherche collaborative. Sa présentation, en format .pdf est désormais disponible ici et sur la page web de l’enseignement.
Dr. Popp et la disquette Sida. Sociologie d'une affaire hacker
NB: une version légèrement remaniée de ce texte a été publiée dans le numéro de mars 2015 de la revue d’ethnologie européenne Terrain. Pour le citer :
Antonio A. Casilli (2015) Dr. Popp et la disquette Sida. Sociologie d’une affaire hacker, Terrain, 65: 3-17.
Un savant fou. Un virus mortel. Du sexe. Des gadgets électroniques à la mode. Tous les ingrédients pour un grand feuilleton sont réunis. Il y a exactement vingt ans, éclate l’affaire de la « disquette Sida », l’un des plus importants scandales internationaux dans l’histoire du piratage informatique. Aujourd’hui presque complètement oubliée, elle reste un épisode dont les significations culturelles et politiques méritent d’être approfondies pour comprendre non seulement l’approche actuelle des usages informatiques autonomes (autonomous computing)[2], mais aussi pour restituer les jeux de forces qui – encore aujourd’hui – font de la viralité l’une des formes prééminentes d’agrégation sociale du web[3].
Les rebondissements judiciaires multiples de cette affaire ont rendu difficile la tâche de retracer les témoignages des protagonistes et d’en déceler les motivations. Le compte rendu que j’en propose ici est basé sur une enquête de terrain conduite entre l’Europe et les EU en 2004-2005. Les interviews utilisées – avec des médecins, des experts de la police britannique et des médiactivistes – sont citées dans les notes de bas de page. J’ai à plusieurs reprises sollicité un entretien avec le personnage principal de cette histoire, Joseph L. Popp, mais mes tentatives n’ont pas rencontré de succès (voir le Post-scriptum à la fin de ce billet).
(Attention ce billet fait 18 pages ! Téléchargez-le en version .pdf ou bien lisez le reste en version .html)
Conference : les enseignements politiques des "creative commons"
Mardi 20 octobre 2009 – 18h45
Télécom ParisTech
46 rue Barrault
Paris (13e) – Métro : Corvisart (ligne 6)
Quels enseignements politiques tirer des expériences du logiciel libre et de celle des “creative commons” ?
Philippe Aigrain
Fondateur de Sopinspace (société pour les espaces publics d’information) et de La Quadrature du Net (collectif citoyen),
Ancien chef du secteur technologie du logiciel à la Commission européennne,
Administrateur du Software Freedom Law Center
Discutants
Patrick Bloche
Député, Maire du 11e arrondissement de Paris, PS
Le deuxième discutant sera précisé ultérieurement.
Inscription (gratuite) et détails sur http://utopiaconf.free.fr
Korean documentary film highlights the role of social media in promoting street protests
So you miss some old-school political action. Like, you want corrupt politicians in some faraway country and students protesting in the street. Also, you dig the new futility-ridden Internet political thang. Like, you want to see badass flash mobs and a bunch of socially networked kids that just click their way through a better world.
Then you will love Shall we protest?, the documentary film about the Chotbul (“candlelight”) political rallies that paralysed the city of Seoul from May to August 2008. Written, directed and produced by South Korean mediactivists Sungmi Cho and Dongwon Jo, the film explains with great insight and passion how a small online forum of fashion victims called the SoulDresser managed to bring 1 million citizens in the streets to protest against the South Korea/US FTA (free trade agreements).
Google et au-delà : numéro spécial de la revue "Multitudes"
“Si Google nous oppresse, il s’agit d’une oppression douce et séduisante, que nous acceptons volontiers pour notre confort sur le Net. Dans son ADN comme dans sa réalité sociale et économique, Google a quelque chose d’hégémonique, mais il n’est pas et ne sera jamais dictatorial. Bref, sa puissance de contrôle, si contrôle il y a, ne se décline plus sur le mode disciplinaire, mais selon les règles de nos désirs et de notre soif d’informations pertinentes et impertinentes. Google ne nous demande pas de l’utiliser, comme il n’exige pas des développeurs qu’ils adoptent sa plate-forme en open-source Android pour les terminaux mobiles. Il nous suggère et, finalement, nous convainc de le faire, par paresse peut-être, comme pour mieux nous renvoyer à notre propre image”. (Beyond Google, par Ariel Kyrou et Yann Moulier Boutang)