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Slides du séminaire EHESS de Bruno Vétel «Serveurs dissidents : Jeux vidéo en ligne et cybercriminalisation» (18 déc. 2012)

Pour la deuxième séance de mon séminaire EHESS Étudier les cultures du numérique : approches théoriques et empiriques nous avons eu le plaisir d’accueillir Bruno Vétel, chercheur au Laboratoire Orange SENSE, pour une séance consacrée à la “cybercriminalisation” des joueurs en ligne.  Voilà ses slides : enjoy and share – that’s good stuff.

 

 

TITRE : «  Serveurs dissidents » : Jeux vidéo en ligne et cybercriminalisation

INTERVENANT : Bruno Vétel (Lab. Orange SENSE)

RESUME : Un serveur privé  désigne la réplique dissidente du « serveur central » d’un jeu vidéo en ligne. Cette copie est chargée de reproduire ailleurs l’intégralité du jeu sous l’autorité d’un opérateur indépendant du jeu original. Cette réplication est problématique pour l’entreprise créatrice du jeu original, puisqu’elle copie un logiciel sans respecter le droit d’auteur et qu’elle offre parfois la possibilité pour le joueur de payer des bonus en euros pour faciliter sa partie sur ce serveur parallèle. De fait, s’il parvient à attirer des publics en masse, l’opérateur d’un tel serveur dissident engrange des profits qui peuvent en quelques mois s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Dans cette communication, nous tâcherons de comprendre pourquoi les serveurs privés les plus fréquentés d’un MMORPG donné se trouvent être à but lucratif, malgré la condamnation par la justice de certains d’entre eux. Nous mènerons pour cela l’étude des déterminants sociaux et techniques qui engagent chacun des acteurs dans une gestion stratégique de tels illégalismes.

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e-G8 : la conscience d’un internaute, combien ça coûte ?

Sur Mediapart, le guru du numérique Nova Spivak a dénoncé l’effort d’embrigadement du Net opéré par l’administration Sarkozy. Invité au forum e-G8 qui s’est ouvert le 24 mai 2011 à Paris, il a mis en ligne “dans un souci de transparence” les documents qui lui ont été envoyés par la Présidence de la République française : invitation, note de cadrage et agenda des deux jours.

Le même souci de transparence et le même esprit rock’n’roll me poussent, chers lecteurs, à mettre en ligne le contenu complet de la sacoche (en polyester, couleur noire, 35 x 40 cm, Made in China) qui m’a été remise à l’accueil dudit forum.

Photo (c) Cyril Attias via Flickr

A vous d’en tirer les leçons politiques qui s’imposent :

– 1 cahier modèle « William Sheller » (16 x 21 cm) spiralé, 180 pages blanches, avec logo eG8 forum, pour prise de notes – prix unitaire 6,69 € ;

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Dr. Popp et la disquette Sida. Sociologie d'une affaire hacker

NB: une version légèrement remaniée de ce texte a été publiée dans le numéro de mars 2015 de la revue d’ethnologie européenne Terrain. Pour le citer :

Antonio A. Casilli (2015) Dr. Popp et la disquette Sida. Sociologie d’une affaire hacker, Terrain, 65: 3-17. 

Un savant fou. Un virus mortel. Du sexe. Des gadgets électroniques à la mode. Tous les ingrédients pour un grand feuilleton sont réunis. Il y a exactement vingt ans, éclate l’affaire de la « disquette Sida », l’un des plus importants scandales internationaux dans l’histoire du piratage informatique. Aujourd’hui presque complètement oubliée, elle reste un épisode dont les significations culturelles et politiques méritent d’être approfondies pour comprendre non seulement l’approche actuelle des usages informatiques autonomes (autonomous computing)[2], mais aussi pour restituer les jeux de forces qui – encore aujourd’hui – font de la viralité l’une des formes prééminentes d’agrégation sociale du web[3].

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Les rebondissements judiciaires multiples de cette affaire ont rendu difficile la tâche de retracer les témoignages des protagonistes et d’en déceler les motivations. Le compte rendu que j’en propose ici est basé sur une enquête de terrain conduite entre l’Europe et les EU en 2004-2005. Les interviews utilisées – avec des médecins, des experts de la police britannique et des médiactivistes – sont citées dans les notes de bas de page. J’ai à plusieurs reprises sollicité un entretien avec le personnage principal de cette histoire, Joseph L. Popp, mais mes tentatives n’ont pas rencontré de succès  (voir le Post-scriptum à la fin de ce billet).

(Attention ce billet fait 18 pages ! Téléchargez-le en version .pdf ou bien lisez le reste en version .html)

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"Le gouvernement français doit oublier les droits d’auteur s'il veut éviter le pire"

La Commission pour l’Economie Numérique présidée par Alain Bravo vient de remettre à la Secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko Morizet son rapport sur La société et l’économie à l’aune de la révolution numérique : enjeux et perspectives des prochaines décennies (2015/2025).
De prime abord, ses résultats peuvent ne pas paraître surprenants, mais détrompez-vous. Ils représentent une petite révolution dans le contexte français.

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Cambridge researcher says free social use should prevail over copyright protection

identifier4Patricia Akester (University of Cambridge) undertook a project looking at the impact of technological measures on the ability of users to take advantage of the statutory exceptions to copyright. Based on a series of interviews with key organisations and individuals, involved in the use of copyright material and the development of DRM (Digital Rights Management), she provides a sober assessment of the current state of affairs. (more…)

What the Hell am I doing here #2: au Grand Palais

Pendant une heure, je suis resté sagement assis entre le Yann Arthus-Bertrand (absent de la photo parce qu’en retard), Jean-Pierre Doussin (avec qui je discute), Robert Kandel et le journaliste Philippe Petit (lequel a évidemment appris à animer les débats dans une école de dompteurs de lions ;))

Avant le débat au Grand Palais (c) Steve Corcoran

Avant le débat au Grand Palais - Photo by Steve Corcoran

J’ai exprimé mes opinions d’une manière calme et claire. J’ai déclaré mon soutien inconditionnel au Réseau des Pirates pour l’abolition de la loi Hadopi. Je me suis marré parce les écolos me font cet effet-là. A la fin du débat, une nana est venue me dire qu’Internet c’est bien beau mais il faut faire attention à l’environnement parce que “chaque recherche sur Google consomme la même quantité d’énergie que quand on fait chauffer une tasse de thé”. C’est quand même mieux de MSN, où chaque recherche prend l’équivalent du temps de cuisson du gigot d’agneau…

Support Prof. Horacio Potel!, or a portrait of the philosopher as a pirate

Addendum, Nov 14, 2009: As of today, we salute the recent decision of the Argentinian court dropping the charges against Prof Potel. Read more about this here (in English). Download court’s sentence here (in Spanish).

Argentinean professor charged criminally for promoting access to knowledge
By the CopySouth Research Group

A philosophy professor in Argentina, Horacio Potel, is facing criminal charges for maintaining a website devoted to translations of works by French philosopher Jacques Derrida. His alleged crime:  copyright infringement. Here is Professor Potel’s sad story.

Prof. Potel usually wears a pirate eye patch while lecturing in philosophy

Prof. Potel usually puts his pirate patch on *before* lecturing in philosophy at UNLA

“I was fascinated at the unlimited possibilities offered by the internet for knowledge exchange”, explains Horacio Potel, a Professor of Philosophy at the Universidad Nacional de Lanús in Buenos Aires. In 1999, he set up a personal website to collect essays and other works of some well-known philosophers, starting with the German Friedrich Nietzsche and Martin Heidegger. Potel’s websites – Nietzsche in Spanish, Heidegger in Spanish, and Derrida in Spanish – eventually developed into growing online libraries of freely downloadable philosophical texts. Nietzsche in Spanish alone has already received more than four million visitors.

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Astroturf activism in Russia – a tribute to Oleg Kireev

We tend to think about the Web 2.0 as an enhancer for democracy and political participation. In this conference, activist and new media theorist Oleg Kireev explains how in Russia – as well as in other former Soviet nations – reactionary politicians and corporations have staged flash mobs with the cunning use of blogs and social networking services, notably Livejournal. That’s how grassroot internet activism turns into astroturf media manipulation. The conference was held on October 14th, 2006, in Graz (Austria), at the third edition of the Dictionary of War lectures.

Oleg Kireev committed suicide five days ago, on April 3rd, 2009.

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Oleg Kireev in 2006

Signez le Pacte des Libertés Numériques contre la Hadopi

(Pour un complément d’information, lisez ce billet (eng))

Vous avez déjà échangé des œuvres? Vous avez déjà téléchargé des films, des tubes, mais aussi des œuvres rares, oubliées ou tombées dans le domaine public? Si tel est le cas, la loi Hadopi va bientôt faire de vous un PIRATE.

Mais si, comme nous, et comme des millions d’autres citoyens en France, vous pensez qu’il est grand temps de reconnaître ces pratiques d’échange comme inscrites dans la révolution numérique, si vous partagez la conviction qu’Internet nous offre de nouveaux espaces de liberté, et qu’il faut les protéger, nous vous invitons à découvrir et signer le Pacte pour les Libertés numériques en cliquant ici : http://reseaudespirates.net/

Pourquoi signer dès aujourd’hui et rejoindre la communauté des pirates? Parce que, dans moins de 4 jours, le débat sur la loi Création & Internet (Hadopi) reprend à l’Assemblée. Le Pacte totalise à ce jour 8000 signatures. Nous pouvons faire mieux, et atteindre 100 000 signataires dans le week-end! Cliquez ici : http://reseaudespirates.net/?q=/user/register

Au delà de l’actualité de la loi Hadopi, l’ambition du Pacte est de faire des libertés numériques un élément clé de la campagne des élections européennes de juin prochain… et, plus largement, du débat public, comme Nicolas Hulot l’avait fait pour l’écologie.

Défendons les libertés numériques : prenez le parti des pirates! http://reseaudespirates.net/?q=/user/register

Le réseau des pirates

Ils nous soutiennent : Lepost.fr, Numerama, L’hebdomadaire Vendredi, Agoravox.

Et de nombreux signataires, visibles sur le site.

March 28th 2008 is Download day: Opposition to French anti-piracy law rises

I dream of a cultural market that includes its customers, instead of suing them.

So far, I have published a couple of books and a certain amount of articles and book chapters: a fair share of them have been put online for readers to download them for free. I didn’t do it, “pirates” did. Well, sometimes Google Books did it, but pirates benefited from it, I guess… Point is: I thank them, because that helped my books being republished and made my articles known to a wider audience.

Just my two cents, but I believe people who freely download online contents are not stealing it. On the contrary, by sharing it within their communities, they are actively adding value to the creative process. I write books. Readers read it. So-called Internet pirates promote, distribute, link, localise, remix, comment and catalogue them. That’s a heck of a job. A job they are not paid for. Ironically, they pay for sharing: they pay hardware and they contribute their time, their disk space and their technical competences.

Given that, I’m all the more insulted by the anti-piracy bill recently proposed by French Minister for Culture and Communication, Christine Albanel.

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Should this law pass, Internet users caught “illegally” sharing contents would have their Internet access cut out for one year (plus face fines and other legal ramifications). Backed by record industry and cinema lobbies, this law is not only politically reactionary – it is technically unfeasible. If only French lawmakers had heard about public internet access, wi-fi, cybercafés, cloud computing –  they would know “individual” Internet access is just about as individual as the wall socket one plugs a washing machine in. You bar it off, I can simply go somewhere else.

Consumer associations and Internet access providers have produced a number of other compelling arguments against this law. My only argument is:

Present legislation on so-called intellectual property protection on the Web mimics past century’s legislation on private property. Users downloading mp3, films, software are equated to petty thieves stealing apples, cars, money. But a car and an mp3 file are not the same kind of product. Technically, the former is a rivalrous good, while the latter is a non-rivalrous one. If I’m driving a car, nobody else can at the same time. If I listen to an mp3, anybody else can at that same time. In the first case, we can talk about stealing. In the second case, we should talk about sharing. From a legal and economic point of view, online contents are more similar to public goods than to private ones. Downloading online contents is nothing like driving a car: it is more like riding a bus. The French government is doing something as ridiculous as forbidding public transportation.

This is why I invite you to take part to the Download day that will take place all around France on Sat, March 28th, 2009. The rationale is explained here, and here is the twitter providing directions and details about the venues.

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