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[Podcast] Interview Désautels le dimanche (Radio Canada, 16 juin 2019)

(L’interview démarre à 40’55”)
Page couverture du livre « En attendant les robots » d' Antonio A. Casilli (à droite)
Page couverture du livre « En attendant les robots » d’ Antonio A. Casilli
Photo : Courtoisie Éditions du Seuil // Antonio A. Casilli

L’intelligence artificielle ne fera pas disparaître le travail des humains, selon le sociologue Antonio Casilli dans un récent ouvrage intitulé En attendant les robots – Enquête sur le travail du clic, paru aux Éditions du Seuil. Ce sont même les humains qui volent le travail des robots puisque chacun de nous est largement mis à contribution pour produire des contenus, notamment par l’entremise des médias sociaux, nourris par leurs utilisateurs.

La main-d’œuvre devient ainsi le « doigt-d’œuvre », en référence aux clics nombreux générés par l’utilisation de l’ordinateur. Ce travail de tout un chacun a par ailleurs une valeur économique considérable qui n’est pas encore prise en compte, selon ce qu’explique l’auteur au micro de Michel Désautels.

En complément

[Vidéo] Invité de La Grande Table (France Culture, 26 févr. 2019)

Le 26 février 2019, j’étais l’invité de la deuxième partie de La Grande Table, le magazine culturel de France Culture.

La tâcheronnisation est-elle l’avenir du travail ?

Le Turc mécanique de Wolfgang von Kempelen (1734-1804)
Le Turc mécanique de Wolfgang von Kempelen (1734-1804) • Crédits :  Universal History Archive/UIG -Getty

Avec Antonio A.Casilli, sociologue, enseignant-chercheur à Télécom ParisTech et chercheur associé au LACI-IIAC de l’EHESS, pour “En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic” (Seuil, janvier 2019).

D’un côté, les usagers qui laissent des traces, alimentent les réseaux de données, fournissent gratuitement du contenu. De l’autre, une armée de travailleurs mal payés et invisibles… C’est l’envers du décor que nous raconte Antonio Casilli dans « En attendant les robots : enquête sur le travail du clic » au Seuil (3 janvier 2019).

Antonio Casilli, "En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic"
Antonio Casilli, “En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic”

Antonio Casilli revient, entre autres, sur les malentendus qui entourent l’essor de l’intelligence artificielle, notamment sur celui qui annonce une disparition du travail peu qualifié : 

Je suis d’accord pour dire que la tâcheronnisation est en place, mais  cela concerne aussi les professions nobles.

On peut en effet constater l’existence d’un nouveau type de travail peu qualifié, nommé “travail du clic” par Antonio Casilli, qui est essentiel au développement technologique.

Le phénomène du micro-travail concerne tous les secteurs industriels aujourd’hui.

À  ÉCOUTER AUSSI

La Grande table (1ère partie)Xavier Barral, “d’un monde à l’autre”

Extraits sonores : 

  • Intervention de Yuval Noah Harari au Carnegie Council for Ethics in International Affairs, le 13 mars 2017
  • Reportage de France 24 sur une ferme à clic en Inde le 1er octobre 2013
  • Extrait du documentaire “The Cleaners” de Hans Block et Moritz Riesewieck

[Podcast] Sur Radio-Canada, à l’occasion de la sortie de “En attendant les robots” [Canada, 18 févr. 2019]

A l’occasion de la sortie de En Attendant les Robots (Seuil, 2019) au Canada, la radio québecoise m’a interviewé.

Derrière l’intelligence artificielle, des ouvriers sous-payés

Un homme pointe une infographie de cerveau.
Toute intelligence artificielle est d’abord entraînée par un être humain.   Photo : getty images/istockphoto / hwanchul

Les grandes entreprises vantent l’intelligence artificielle (IA) comme étant la technologie de l’avenir. Quoi de plus efficace que des machines qui s’améliorent par elles-mêmes en apprenant du comportement des utilisateurs? Ce que l’on sait moins, c’est que derrière ces machines et ces algorithmes, se cache de la main-d’oeuvre bon marché, véritable clé du succès de l’IA. Le sociologue Antonio Casilli dresse le portrait de ces « travailleurs du clic » dans son livre En attendant les robots.

Que ce soit l’assistant Siri sur votre téléphone intelligent, votre Google Home ou votre GPS, les objets utilisant l’IA ont besoin d’être entraînés pour s’améliorer et gagner en efficacité, explique Antonio Casilli. Derrière ces équipements, il y a des êtres humains qui sont recrutés pour retranscrire et écouter afin de s’assurer que le logiciel a bien interprété ce qu’on a dit, précise le sociologue. Parfois, il s’agit véritablement d’écouter les conversations des utilisateurs, et c’est quelque chose qui est ignoré par les utilisateurs mêmes.

Ces personnes qui travaillent à améliorer l’AI, que l’on compte par millions, sont pour la plupart des femmes et sont souvent basées dans des pays en développement. Leur emploi est généralement très précaire et elles ne sont pratiquement pas payées pour le travail qu’elles accomplissent.

Pourtant, il s’agit de personnes cruciales pour développer certains robots, souligne Antonio Casilli.

Qui dresse [ces robots]? Non pas des ingénieurs, non pas des informaticiens, mais plutôt des personnes qui sont des ouvrières du clic qui produisent des millions d’exemples grâce auxquels les machines apprennent.Antonio Casilli, sociologue

Le sociologue affirme que les grandes entreprises technologiques laissent volontairement ces travailleurs dans l’ombre afin de faire croire au public que l’IA n’aura bientôt plus besoin de l’humain pour grandir. Cette hypocrisie est nécessaire pour convaincre les travailleurs et travailleuses qu’ils ne sont pas nécessaires, que leur travail est justement quelque chose qui va disparaître, soutient-il.

Un weekend “En attendant les robots” sur France Culture (5-6 janv. 2019)

A l’occasion de sa parution, France Culture a consacré trois émissions à mon ouvrage En attendant les robots – Enquête sur le travail du clic (Editions du Seuil, 2019).

Samedi 5 janv. 12h45 – La Suite dans les Idées.

Je suis en conversation avec Sylvain Bourmeau, Filipe Vilas-Boas à propos des “très artificielles intelligences artificielles”.

Derrière le mythe toujours plus médiatique de la prise du pouvoir par les machines de l’intelligence artificielle se cache la réalité de profondes transformations de l’économie et du travail. Le sociologue Antonio Casilli a mené l’enquête.

The Punishment, une œuvre de Filipe Vilas-Boas
The Punishment, une œuvre de Filipe Vilas-Boas• Crédits : Filipe Vilas-Boas

Nous en avons sans doute tous fait l’expérience. En prévision d’un séjour à l’étranger, nous avons eu recours à un site internet spécialisé pour trouver au meilleur prix une chambre d’hôtel. Et depuis, des années plus tard parfois, nous continuons de recevoir dans notre boite mail des propositions de réservation de chambre d’hôtel dans la ville où nous avions séjourné et dans laquelle nous n’avons a priori aucune espèce d’intention de retourner. De la même manière, comment ne pas être agacé par l’indigence des recommandations que nous font sans cesse d’autres plateformes web, telle Amazon qui croit que parce que nous avons consulté ceci sur ses pages nous aimerions acheter cela auprès d’elle… Ou Netflix dont l’interface s’avère d’une confondante médiocrité au regard du catalogue qu’il propose. Ces expériences quotidiennes viennent pour le moins contredire les discours de plus en plus enthousiastes qui nous vantent les progrès spectaculaires de l’intelligence artificielle. Une intelligence décidément pas très maligne. Et surtout, une intelligence bien plus artificielle encore qu’on l’imagine. Il suffit pour s’en assurer d’ouvrir quelques boîtes noires. Ce qu’a méthodiquement fait le sociologue Antonio Casilli. Mais aussi ce que fait, d’une autre façon, l’artiste Filipe Vilas-Boas, qui nous rejoindra en seconde partie.

Samedi 5 janv. 18h10 – Avis Critique.

Julie Clarini, Joseph Confavreux et Raphaël Bourgois proposent un compte rendu de mon ouvrage pour raconter “une histoire de domination”.

Je vous propose de commencer par le livre d’Antonio Casilli, En Attendant les robots : enquête sur le travail du clic publié au Seuil. L’auteur est sociologue et maître de conférences en humanités numériques à Télécom ParisTech. Ce livre est le résultat d’une longue enquête sur les transformations du travail à l’ère du capitalisme de plateforme pour reprendre le titre du livre de Nick Scnircek dont il a été question il y a quelques semaines dans cette émission. Casilli avait déjà signé en 2015 sur ce sujet, avec Dominique Cardon, Qu’est-ce que le digital labor ? chez INA Editions, et il revient avec une version francisée de la question puisqu’il parle ici du « travail du clic ».

Robot au milieu des fleurs
Robot au milieu des fleurs• Crédits : Donald Lain SmithG

Il revient donc sur ce sujet apparu dans le débat public plutôt autour des enjeux de la gratuité : l’idée selon laquelle les internautes, utilisateurs de Google ou Facebook avait accès à ces plateformes gracieusement, en échange d’un travail non rémunéré. Leurs clics, leurs données sont les matières premières qui permettent à ces sites de vivre. Mais il y a un autre aspect du digital labour, c’est de considérer les taches qui sont désormais effectuées par des robots ou des intelligences artificielles comme un grave danger pour les emplois.

Même s’il consacre un certain nombre de pages à ces évolutions, ce n’est pas ça qui intéresse fondamentalement Antonio Casilli. Il va beaucoup plus loin dans l’exploration des transformations du travail et de la valeur en menant une analyse fine de Google, Facebook mais aussi Amazon ou Uber… analyse qui montre que le vrai danger n’est pas le grand remplacement machinique, la disparition du travail, mais sa transformation profonde par l’instauration de nouveaux rapports de dépendance des travailleurs transformés en prolétaires du clic.

La première force du livre, qui est vraiment extraordinaire, c’est l’idée que les robots ne vont pas remplacer les humains. (Julie Clarini)

Il ne faut pas croire que si vous ne travaillez pas dans le digital labour, vous n’êtes pas menacé par les transformations qu’il induit. L’auteur dit bien qu’une entreprise de plus en plus numérisée fait déborder le digital labour sur le travail habituel. C’est là que l’on rejoint les thèses habituelles, de Dominique Méda notamment, selon lesquelles parcelliser, fragiliser, saccager le travail, c’est fragiliser le monde social. (Joseph Confavreux)

Dimanche 6 janv. 20h – Soft Power.

J’ai été l'”invité innovation” de Zoé Sfez et Fréderic Martel dans l’émission Soft Power.

Dans son livre “En attendant les robots”, le sociologue Antonio Casilli rend visible le travail précaire du clic derrière l’intelligence artificielle et les algorithmes et démystifie ainsi l’illusion de l’automation.

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.• Crédits : DAMIEN MEYERAFP

.@AntonioCasilli « On peut penser qu’Uber est un service classique mais le coeur du modèle d’Uber c’est la production de données » #SoftPower— Frederic Martel (@martelf) January 6, 2019

.@AntonioCasilli « Le travail ne disparaitra jamais mais l’emploi peut-être. Il faut se resyndicaliser, créer des plateformes collaboratives et penser les plateformes comme créatrice de richesses communes » #SoftPower— Frederic Martel (@martelf) January 6, 2019


[Podcast] Grand entretien sur Digital labor, micro-tâcheronnat et automation (RTS, Suisse, 20 nov. 2017)

Voilà le podcast de l’entretien que j’ai accordé à Sarah Dirren pour Versus-Penser, émission de la Radio Télévision Suisse (Espace 2) consacrée aux sciences humaines.

Révolution Travail 1/5: Le Digital Labor
Avec la révolution numérique de nouveaux métiers ont vu le jour, celui de cliqueurs par exemple. Ils sont estimés à plus de 100 millions dans le monde surtout dans les pays émergents. Ils fournissent un micro-travail essentiel, puisque ces prolétaires du numérique apprennent aux intelligences artificielles à reconnaitre une image ou une musique. Ces microtâcherons œuvrent dans des fermes à clic ou sur des plateformes telle quʹAmazon Mechanical Turk.
Nous aussi, nous travaillons – presque à notre insu – lorsque nous naviguons sur le net et les réseaux sociaux. Nous aussi nous produisons de la valeur, des données, ce big data, pilier de lʹéconomie numérique.
Tour dʹhorizon avec Antonio A. Casilli, sociologue, spécialiste des réseaux sociaux, maître de conférences en humanités numériques à Télécom ParisTech et chercheur au Centre Edgar-Morin de lʹEcole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.

[Podcast] Digital labor, micro-travail et fermes à clic : grand entretien sur RTS (Suisse, 10 juin 2017)

J’ai été l’invité du journaliste Antoine Droux au Six heures-Neuf heures du samedi sur Le 1ère de RTS (Radio Télévision Suisse).

» [Podcast] Lʹéconomie du clic devient incontrôlable (25’49”)

Nous travaillons tous sur Internet. Chacune de nos actions sur le web renforce lʹéconomie du clic, génère des milliards de francs qui tombent dans dʹautres poches que les nôtres et entraîne les intelligences artificielles. Et quand un internaute de lʹautre bout du monde est rétribué pour décrire une photo ou faire une traduction, ce nʹest quʹà hauteur de quelques centimes par minute. Aucune pénibilité reconnue, aucune réglementation, aucun syndicat, bienvenue dans le merveilleux monde du “digital labor”. Chronique: Laurence Difélix et Stéphane Laurenceau. Invité: Antonio Casilli, sociologue, maître de conférences en humanités numériques à Télécom ParisTech. Co-auteur en 2015 de “Quʹest-ce que le digital labor ?” (éd. INA).

[Pocast] Surveillance internationale et médias sociaux avec Edouard Baer (Radio Nova, 2 janv. 2017)

Au petit matin, j’ai eu une conversation intéressante avec Edouard Baer et Thomas Baumgartner sur Radio Nova, dans l’émission Plus Près De Toi. On a parlé des douanes américaines qui imposent désormais une démarche “facultative” d’enregistrement des comptes Facebook, Instagram, LinkedIn etc. de tous les voyageurs souhaitant obtenir un visa pour voyager aux Etats-Unis. Quelles implications en termes de surveillance électronique et d’identification des populations ? Special guest : la CIA qui a coupé le son à un certain moment, quand on allait révéler les pseudos internet de tous les présents.

Bref, voilà le lien du podcast : Plus Près De Toi 02/01/17 | NOVAPLANET (Mon entretien commence à 19’15”)