digital labor

Pas de panique : GPT-4 ne va pas voler votre emploi (il va simplement recruter une foule de micro-tâcherons sous-payés)

Tl;dr L’IA a bien un impact sur le marché du travail, mais ce n’est pas la catastrophe robotique que redoutent les prophètes de l’apocalypse. Ne perdez pas votre temps à combattre un faux ennemi.

OpenAI a récemment publié la GPT-4 System Card, un document de 50 pages détaillant les tests effectués par des “red-teamers” (c’est-à-dire des testeurs hostiles) qui ont tenté de contraindre l’IA à effectuer des actions dangereuses, controversées ou illégales. Ce type de test est essentiel afin de mettre en place des garde-fous pour empêcher GPT-4 de se livrer à de telles activités. Entre autres, GPT-4 a réussi à engager un travailleur de Taskrabbit pour résoudre un ReCaptcha, une simple tâche cognitive utilisée pour entraîner des IA. Cela soulève la question suivante : peut-on l’utiliser pour recruter automatiquement des annotateurs de données à la demande ?

Un extrait du GPT-4 System Card : dans un test dans, l’IA a recruté un travailleur sur une plateforme en le convainquant qu’elle n’est pas un robot pour lui faire réaliser une tâche qu’un robot ne pourrait pas réaliser…

En fait, des systèmes permettant de recruter des sous-traitants sous-rémunérés en ligne existent depuis près de 15 ans. Des solutions logicielles telles que TurkIt (2009) automatisent la publication de tâches sur Amazon Mechanical Turk, tandis qu’Automan (2016) intègre le calcul numérique et le calcul à base d’humains.

Néanmoins, GPT-4 soulève des inquiétudes quant à son impact sur le marché du travail, car il pourrait accélérer la tendance au remplacement des employés permanents par des micro-tâcherons précaires, embauchés et licenciés par un simple “prompt”. C’est le triomphe de ce que l’on appelle Humans as a service, pour reprendre le titre d’un beau livre de Jeremias Adams-Prassl (publié en Français sous le titre L’ubérisation du travail).

Cela ne signifie pas que “les robots vont piquer votre boulot”. GPT-4 est simplement un robot qui automatise l’embauche de travailleurs précaires qui effectuent les mêmes tâches que des humains mieux rémunérés. Il s’agit d’une vraie problématique sur les effets domino de l’IA, et non d’un scénario de science-fiction sur un prétendu soulèvement des robots.

Attention : la System Card est un pas dans la bonne direction pour garantir que la technologie ne soit pas utilisée pour porter atteinte aux droits des travailleurs. Toutefois, il faut faire plus. Par exemple, créer une commission d’enquête internationale pour exiger d’OpenAI qu’elle divulgue le code de ses IA, ses paramètres et surtout d’où proviennent les données qu’elle utilse pour les entraîner

[Vidéo] Est-ce que le micro-travail est un “travail sans qualité” ? (Avignon, 12 juill. 2022)

9ème Rencontres Recherche et Création Festival d’Avignon – ANR, Contes, mondes et récits, les 11 et 12 juillet 2022. Le travail « sans qualités » ? par Antonio Casilli, professeur et sociologue à Télécom Paris. Antonio Casilli est coordinateur du projet Hush – La chaîne d’approvisionnement humaine derrière les technologies intelligentes, financé par l’ANR : https://anr.fr/Projet-ANR-19-CE10-0012

Interview dans Ouest-France (16 juin 22)

Depuis le Covid et la guerre en Ukraine, de nombreux Français sont contraints de recourir à un petit boulot. Mais les plateformes ont changé les règles du jeu… Décryptage/itw dans Ouest France.

Microtravail en ligne, chauffeur Uber, bricoleur Ikea… Le boom des nouveaux jobs d’appoint en France

Propos recueillis par Gaëlle FLEITOUR

Depuis la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, de nombreux Français sont contraints de recourir à un petit boulot pour joindre les deux bouts. Mais le numérique a changé les règles du jeu… Décryptage avec le sociologue Antonio Casilli.

Ce n’est pas leur métier principal. Mais quelques heures par semaine, ils sont chauffeurs Uber, monteurs de meubles pour Ikea ou bien encore travaillent pour la plateforme Amazon Mechanical Turk (une référence au prétendu automate du XVIIIe siècle, qui dissimulait une personne bien vivante). Confrontés à des problèmes de pouvoir d’achat, de nombreux Français se retrouvent contraints d’exercer des petits boulots supplémentaires. Dont la typologie a été bouleversée par le numérique, raconte Antonio Casilli, professeur de sociologie à l’Institut Polytechnique de Paris. Il est le cofondateur de l’équipe de recherche DiPLab sur le travail en ligne, et auteur du livre En attendant les robots : enquête sur le travail du clic (Éditions du Seuil). Entretien.

Antonio Casilli, comment expliquer que de nombreux Français se retrouvent à travailler en plus de leur emploi ?

La crise sanitaire est survenue à un moment où le marché du travail au niveau international était dans une situation de prolifération des emplois formels, c’est-à-dire des personnes qui avaient un vrai emploi salarié. Cela a été complètement bouleversé par deux ans et demi de crise sanitaire, qui a aussi été une crise économique, puis a empiré avec la guerre en Ukraine.

La reprise s’est caractérisée par une réouverture du marché du travail. Mais le nouvel emploi n’apporte souvent plus autant qu’auparavant en termes de pouvoir achat, ou de stabilité, car de nombreux secteurs d’activité restent fragilisés par le contexte géopolitique. Conséquence : même les gens qui ont une source principale de revenus cherchent des petits jobs à côté.

Et pendant la crise sanitaire, il y a eu une augmentation phénoménale des effectifs des plateformes de travail (livraison, petits jobs sur place ou à distance), ce qui a déterminé quelque chose de paradoxal : les revenus des personnes sur ces plateformes ont baissé, car plus il y a de monde qui s’inscrit, plus les travailleurs se font concurrence entre eux, plus les plateformes et leurs clients peuvent se permettre de baisser les taux horaires et le niveau de rémunération… Ce qui rend ces travailleurs encore plus dépendants de ces plateformes !

Quel est le profil de ceux qui exécutent ces missions ?

Il est très varié en France. On recense dans nos enquêtes des personnes qu’on appelle en anglais des slash workers : les travailleurs qui ont une activité principale ainsi qu’une autre activité. Exemples, jardinier / technicien du son, ou intermittent du spectacle / livreur Deliveroo. Cela fait partie d’une population, pas forcément jeune, mais souvent urbaine, qui est confrontée à un besoin d’intégrer ces revenus complémentaires, et parfois commence carrément à développer une double carrière.

L’autre profil, ce sont des gens exclus du marché du travail parce qu’ils sont sans papiers, ou en raison de leur niveau d’études ou d’un handicap. Après, il reste extrêmement difficile d’introduire de la stabilité pour ce type de métiers.

Quelles sont les différentes sortes de petits boulots ?

Il y a une grande différence entre les petits jobs qui relèvent de missions souvent sur une base locale, avec un début et une fin et une composante matérielle très visible (monter des meubles, faire de la logistique) et ce qu’on appelle du « microtravail ». Ce dernier s’applique plus à une activité à distance, parfois externalisée dans d’autres pays pour leurs coûts bas de main-d’œuvre. Il est lié à l’émergence d’automatisation de tâches productives : c’est un travail pour nourrir l’intelligence artificielle.

Ce mouvement du numérique proposant de plus en plus de travaux à la tâche, vous l’appelez DiPLab (de Digital Platform Labor). En quoi est-ce lié à l’explosion de l’intelligence artificielle ?

Notre équipe l’étudie depuis cinq ans. Des gens réalisant des activités semblant anodines sur une plateforme, comme écouter des extraits d’une vidéo pour la classer ou l’évaluer, cela peut paraître inutile, mais nous avons progressivement compris qu’ils entraînaient ainsi les algorithmes, qui sont les modèles mathématiques derrière l’intelligence artificielle. C’est ainsi que YouTube ou Google, en plus de s’aider de vos propres habitudes de consultation, peuvent vous faire des recommandations de vidéos.

Quelle est l’ampleur de ce travail à la tâche en France et dans le monde ?

En 2019, lors de notre première enquête sur le microtravail en France, nous avions recensé 260 000 travailleurs occasionnels, soit un marché déjà important. Des chercheurs d’Oxford estiment aujourd’hui à plus de 16 millions le nombre de personnes dans le monde qui effectueraient des tâches de ce type ! Nous avons récemment étudié le Madagascar et le Venezuela, qui sont les centres névralgiques de cette industrie : c’est là que les grandes entreprises françaises et internationales se servent pour avoir des données de bonne qualité.

Il s’agit pour les entreprises de disposer d’une sous-traitance peu onéreuse ?

Cela n’est pas nouveau, l’intérim y répondait déjà, par exemple. Mais il faut bien s’entendre sur quelles sont ces entreprises. Il y a celles qu’on reconnaît : de grandes plateformes comme Uber, Airbnb qui, de fait, offrent une forme de travail « jetable » (disposable en anglais), mais qui en même temps n’ont pas vocation à être des entreprises. Les vraies entreprises, ce sont les clients de ces plateformes, comme le restaurant qui a un contrat avec Deliveroo, et le groupe qui sous-traite des tâches de comptabilité…

Quels sont les risques pour ces travailleurs, qui sont certes autonomes mais payés chichement et sans personne pour défendre leurs droits ?

Il y a certains risques particulièrement liés à cette « plateformatisation » du travail. Cela concerne autant le livreur que le monteur de meubles ou celui qui travaille pour une intelligence artificielle : que ces plateformes essaient de passer outre la protection des travailleurs. Il faut que le législateur intervienne de manière plus pressante pour faire requalifier leur statut en contrat de travail. Sinon on risque d’assister à une véritable érosion des droits liés à la protection sociale des salariés.

Il y a par ailleurs un risque de concurrence intense entre ces travailleurs : ceux des pays du Sud seront probablement plus prêts à travailler pour une rémunération moins importante.

[Podcast] L’automate et le tâcheron (Radio AlterNantesFM, 25 févr. 2021)

Antonio Casilli, sociologue, enseignant-chercheur à Télécom Paris, auteur d’En attendant les robots, enquête sur le travail du clic, essai paru aux éditions du Seuil est l’invité du magazine. Il est intervenu dans le cadre des mardis de l’IEAoLU sur le thème :  « L’automate et le tâcheron. Dépasser la rhétorique de la destinée manifeste de l’intelligence artificielle »…

Une émission de Michel Sourget

[Video] Relazione “Non solo rider” (2 feb. 2021, Collettiva.it, CGIL)

Leggi la presentazione sul sito di Collettiva.it.

Quante e quali forme di sfruttamento digitale esistono, di lavoratori invisibili, disseminati nei cinque continenti, che svolgono attività sommerse, senza diritti e quasi senza retribuzione? Ad aprire la discussione l’iniziativa organizzata dalla Cgil in diretta su Collettiva

Ci sono antiche e nuove forme di sfruttamento di chi lavora per e con le piattaforme digitali. Questi i temi al centro dell’incontro promosso dalla Cgil e realizzato in collaborazione con il Centro per la riforma dello Stato e il Forum disuguaglianze e diversità.

Ho partecipato a questo incontro assieme alla segretaria confederale della Cgil Tania Scacchetti, Cinzia Maiolini, ufficio Lavoro 4.0 Cgil. Ha coordinato Giulio De Petra, Centro per la Riforma dello Stato.

Lavoro delle piattaforme e contrattazione digitale (Umanesimo Digitale, 2 genn. 2021)

Sul blog Umanesimo digitale, Jacopo Franchi (autore del libro sulla moderazione dei contenuti sui social Gli Obsoleti, Agenzia X, 2021) propone una lettura pertinente del mio libro Schiavi del clic (Feltrinelli, 2020).

Gli “schiavi del clic” e il ruolo della contrattazione digitale secondo Antonio Casilli

Più che eliminare il lavoro umano, le nuove macchine digitali sembrano occultarlo: sintesi e riflessione del nuovo saggio di Antonio Casilli “En attendant les robots”, tradotto in Italia con il titolo “Schiavi del clic”.

Valutare la pertinenza dei risultati del motore di ricerca, confrontare tra loro due video di YouTube per decidere quale sia il più divertente, classificare per argomenti i post del fu Google Plus, annotare il contenuto delle app Android: sono questi alcuni degli incarichi commissionati da Google ai lavoratori attivi su “Amazon Mechanical Turk”, altrimenti noti come “Schiavi del clic” secondo l’omonimo saggio di Antonio Casilli pubblicato da Feltrinelli (traduzione dell’originale “En attendant les robots” delle Éditions du Seuil).

Mentre aspettavamo i robot sono arrivati gli “schiavi del clic”

Antonio Casilli, professore del Télécom di Parigi e ricercatore alla Scuola di studi superiori in scienze sociali, si pone in netta controtendenza rispetto alle diffuse profezie sulla fine del lavoro a opera dei robot e delle nuove intelligenze artificiali che hanno dominato larga parte del dibattito politico degli ultimi anni. In questo senso, il titolo originale dell’opera in francese rende molto meglio la realtà del vuoto di strategie e proposte che caratterizza questa interminabile fase di “attesa” dell’avvento dei robot a ogni livello della produzione industriale e dei servizi, mentre i lavoratori sono rimasti privi di tutele e riconoscimenti sociali.

Più che a una scomparsa programmatica del lavoro – scrive infatti Antonio Casilli – assistiamo al suo spostamento e dissimulazione fuori dal campo visivo dei cittadini, ma anche degli analisti e dei politici, abbagliati dallo storytelling delle grandi piattaforme“. Se nemmeno Google può fare a meno dei quality raters per organizzare le pagine di risultati del motore di ricerca, se nemmeno Amazon può fare a meno di migliaia di ascoltatori professionisti per far funzionare l’assistente virtuale Alexa, risulta sempre più difficile credere a qualsiasi nuova promessa (o minaccia?) di piena automazione del lavoro umano.

L’esternalizzazione del lavoro “digitale” non ostensivo
Schiavi del clic, la copertina del libro di Antonio Casilli

Il compito degli “schiavi del clic” è quello di sopperire alle mancanze di una tecnologia troppo superficialmente descritta come automatizzata: in cambio di pochi centesimi ad attività essi valutano, misurano e correggono le scelte compiute dagli algoritmi dei motori di ricerca o dei social media, i consigli di acquisto di presunte intelligenze artificiali, prima che gli errori di queste ultime possano diventare manifesti a clienti, inserzionisti e investitori delle stesse aziende che le hanno progettate e immesse sul mercato.

Dettaglio non trascurabile, gli “schiavi del clic” non sono quasi mai ingaggiati direttamente dalle piattaforme e dalle aziende per cui prestano servizio: al contrario, essi vengono contattati e remunerati attraverso siti esterni, come TaskUs Amazon Mechanical Turk, o attraverso agenzie di lavoro occasionale, con l’intento non dichiarato di minimizzare l’importanza dei lavoratori “manuali” per la sopravvivenza dei più importanti servizi digitali di massa. Non è un caso, infatti, che tra le richieste dei moderatori di contenuti di Facebook – rese note in una lettera pubblica rivolta a Mark Zuckerberg – vi sia quella dell’assunzione diretta in azienda.

Quando il lavoratore e il volontario sono la stessa persona

Il difficile, in questo senso, è riconoscere che il lavoro oggi non si svolge più nei luoghi e nei tempi che negli ultimi secoli lo hanno caratterizzato: prima ancora che si iniziasse a parlare in maniera diffusa di “smart working” per le professioni intellettuali, milioni di “schiavi del clic” erano già operativi da anni nel chiuso delle loro abitazioni private al servizio delle nuove macchine digitali, ubique e insonni. Privi di nome e di volto, essi possono nello stesso giorno guadagnare qualche decina di dollari revisionando le recensioni di altri su Google Maps e pubblicare sulla stessa piattaforma una recensione del tutto gratuita del loro locale preferito.

La distinzione tra lavoratore di un’azienda e contributore volontario di quest’ultima, tra addestratore remunerato di una intelligenza artificiale e cliente che migliora quest’ultima con i suoi “feedback” gratuiti, tra moderatore di contenuti di Facebook professionista e moderatore di un gruppo Facebook volontario non è mai stata così incerta come oggi, per quanto tenacemente negata e occultata. “Il lavoro del cittadino che, per puro divertimento, dedica il suo tempo e i suoi dati alle intelligenze artificiali viene esaltato – scrive Casilli – Al contrario, la laboriosa attività microremunerata che realizza le stesse mansioni viene pudicamente occultata: la sua esistenza vale come monito imbarazzante di una profezia che non si è mai realizzata“.

Ricompensare il lavoro “occulto” rinegoziando i contratti digitali

In questo senso, il libro del professore del Telecom si chiude con una serie di proposte che meritano di essere prese in considerazione: tra queste, l’invito a “rinegoziare” i termini d’uso e di servizio delle piattaforme per iniziare a riconoscere il valore economico del lavoro degli utenti, indipendentemente dal fatto che essi siano volontari o professionisti remunerati un tanto al “clic”. Se oggi, infatti, i termini d’uso e servizio vengono modificati dalle piattaforme in maniera arbitraria e approfittando dell’inerzia degli utenti, in futuro secondo Casilli si dovrebbero “considerare i termini di servizio delle piattaforme come convenzioni collettive tra proprietari [di queste ultime], gruppi di utenti e attori istituzionali, risultanti da assestamenti dialettici successivi“.

La posta in gioco non è, qui, quella di remunerare con qualche euro extra il singolo utente di Facebook che condivide i suoi dati con il social network: l’obiettivo è quello di trasformare i contratti d’uso delle piattaforme come dei veri e propri “contratti” di lavoro con persone che oggi agiscono in maniera gratuita, e un domani potrebbero farlo in maniera remunerata, passando più e più volte nel corso della loro vita da un ruolo all’altro nella catena di produzione della “finta” automazione di massa, da un ruolo all’altro dietro i molteplici schermi che rendono sempre più difficile riconoscere quali siano i lavoratori e quali i partecipanti volontari dei servizi digitali.

Finché questa distinzione tra lavoratori e volontari non diventerà del tutto trasparente, finché le piattaforme continueranno a esternalizzare il lavoro “manuale” e “umano” per minimizzarne l’importanza, finché non sarà possibile distinguere con certezza tra l’esito delle scelte di un algoritmo e l’esito delle scelte di un operatore manuale, è necessario individuare una compensazione da parte delle piattaforme nei confronti della società: un “reddito sociale digitale”, finanziato dalle piattaforme stesse, il quale, come auspicato da Casilli, possa fungere da fonte di introiti continua per quelle persone che sono state illuse e minacciate dalla promessa della piena automazione, e che lavorano gratuitamente o meno affinché questa promessa non possa mai essere smentita.

Recensione “Schiavi del clic” (Sindacato Networkers, 24 dic. 2020)

Il sito del Sindacato Networkers (UILTuCS) ospita una recensione del mio libro Schiavi del clic (Feltrinelli, 2020).

Siamo tutti schiavi del clic?
Siamo tutti schiavi del clic?

Siamo tutti schiavi del clic? Parte da questo assunto “Schiavi del clic”, il libro inchiesta sul nuovo capitalismo delle piattaforme di Antonio Casilli, sociologo, docente all’università Télécom di Parigi e ricercatore associato alla Scuola di studi superiori in scienze sociali.

Pubblicato nel nostro Paese a settembre 2020, il testo ha il pregio di raccontare in maniera chiara e semplice l’evoluzione del lavoro seguendo tre filoni: il microlavoro, il digital labor e il lavoro sociale in rete.

Casilli ha avuto la capacità e la competenza di riprendere le teorie economiche, sociali e giuridiche che nei secoli si sono avvicendate e rileggerle in una chiave quanto mai attuale e precisa.

La tesi principale spiegata dall’autore è la mancanza di una coscienza e di una solidarietà di classe a ostacolare oggi la strutturazione di un orizzonte di lotte intorno al digital labor.

Un fenomeno di quel lavoro spezzettato e datificato che serve ad addestrare i sistemi automatici che è stato reso possibile da due tendenze storiche: l’esternalizzazione del lavoro e la sua parcellizzazione.

Queste due tendenze sono apparse in momenti diversi e si sono sviluppate seguendo cicli disallineati, fino a che le tecnologie dell’informazione e della comunicazione non le hanno fatte convergere.

Secondo il sociologo italiano trapiantato nella capitale francese, per superare lo sfruttamento attuale bisogna mettere da parte la retorica schiavistica, perché è proprio questa retorica che impedisce di vedere in che misura tutti i lavoratori del clic non sono servi esclusi dal corpo sociale ma, al contrario, costituiscono una collettività in cerca di coscienza e portatrice di una missione storica di emancipazione.

Il libro che – con un ventaglio ricco di esempi e con un’approfondita bibliografia – consente al lettore di avere un quadro complessivo sul fenomeno del lavoro tramite piattaforme digitali che finora difficilmente è stato raggiunto.

Il volume dal titolo “Schiavi del clic” porta avanti tre filoni: microlavoro, digital labor e lavoro sociale in rete

In tal senso, anche aver ripercorso il significato del termine piattaforma nel tempo e sotto vari punti di vista, offre una decisa conferma della volontà dell’autore di andare fino in fondo nello scoprire gli altarini della rivoluzione tecnologica.

La panoramica esaustiva di esperienze lavorative all’ombra dell’intelligenza artificiale fa capire facilmente come le dinamiche di questo fenomeno tecnologico fondino le radici nell’organizzazione del lavoro che da secoli si ripete e che non fa differenza tra Nord e Sud del mondo.

Basta pensare alle “digital farm” o alle “click farm” presenti in India, Pakistan, Bangladesh, Nepal, Indonesia e Sri Lanka, così come nelle zone svantaggiate del Nord dove le immagini dei media generalisti hanno mostrato appartamenti che ospitavano decine di persone impegnate a cliccare su centinaia di smartphone.

Chiaramente non mancano i riferimenti più comuni alle pratiche lavorative opache dei big tecnologici da Amazon, Facebook, Uber e Google per passare alle esperienze dei fattorini delle consegne a domicilio, e una vasta casistica che sfata il mito della completa automazione dei processi lavorativi svolti finora dall’essere umano.

Casilli, introducendo le battaglie sindacali e quelle nate “dal basso” per garantire diritti e tutele ai lavoratori digitali, chiude il suo libro proponendo alcune soluzioni, anche già in atto nel panorama internazionale: dal cooperativismo di piattaforma alla proposta – anche se radicale – di un reddito sociale digitale.

Tra le proposte, cooperativismo e perfino un reddito sociale digitale

Sempre con quella capacità di analisi che mostra limiti e opportunità in maniera equilibrata.

Questo perché, secondo l’autore, un’altra piattaformizzazione del lavoro è possibile.

Perché, come si può leggere nella postfazione di Dominique Méda, la tesi di Casilli è potente: non soltanto non c’è e non ci sarà nessuna grande sostituzione degli umani da parte dei robot, ma non per questo il futuro sarà più roseo.