Monthly Archives: April 2011

Avatar activism and the "survival of the mediated" hypothesis

By now, you’re all way too familiar with the Egyptian Facebook activism. And everybody and his sister has spent the last year-and-a-half discussing how wrong was Malcolm Gladwell in dismissing Moldovan Twitter activism. And millions of you have smiled at Gaddafi’s crazy rant against Tunisian Wikileaks activism. But I’m sure the notion of Avatar activism appeals to a more restricted audience.

In an attempt to fill this gap in your general knowledge, let me point you to a recent article by Mark Deuze.

ResearchBlogging.org
Mark Deuze (2010). Survival of the mediated Journal of Cultural Science, 3 (2)

One interesting part of the essay deals with protestors around the world appropriating the aesthetic codes and themes of James Cameron’s film Avatar. In the Palestinian village of  Bil’in, for instance, activists disguised as blue-skinned Na’vi fight “Israeli imperialism”. The same goes with other community initiatives around the world, such as the Dongria Kondh tribe in eastern India and the Kayapo Indians in the Amazon rainforest.

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"Santé future, inégalités passées" : Antonio Casilli au Débat eSanté de Regards Sur Le Numérique

Le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil) participe au Débat de RSLN “eSanté : le futur est-il déjà là ?”, en compagnie de Marcel Desvergne (président d’Aquitaine Europe Communication), Antoine Flahault (directeur de l’EHESP), Jacques Lucas (vice-président du Conseil national de l’Ordre des Médecins), Charles Delaunay-Driquert (designer numérique), Laurent Gout (médecin urgentiste et auteur du blog UrgenTIC), Yann Leroux (psychanalyste et auteur du blog Psyetgeek), Nathalie Wright (directrice du secteur public chez Microsoft France), Christian Saout (président du collectif d’associations de patients CISS),  Kenza Boda (auteure numérique).

E-santé : entre conflits sociaux et fractures sanitaires.

(Texte de l’intervention d’Antonio A. Casilli au Débat RSLN eSanté, 28 avril 2011)

Une complexité sociale grandissante entoure la transition de la “médecine de chevet” à l’e-santé. Nous ne sommes pas en train d’observer un processus linéaire, mais un concert de voix discordantes, un champ de tensions.  L’application des technologies communicantes et des dispositifs mobiles au domaine de la biomédecine sous-entend un ensemble de revendications d’autonomie de la part des sujets impliqués dans les échanges informatisés orientés santé.  Surtout, les communautés de patients du Web restituent de façon originale un ensemble de conflictualités entre institutions médicales et savoirs profanes du corps.  Issues des contestations de la médecine institutionnelle des années 1980 et des collectifs de « résistance civile électronique » où les premiers hackers mettaient leurs compétences informatiques au service des malades exclus des soins par des systèmes de sécurité sociale de plus en plus dysfonctionnels, les forums de discussion santé ou les applications participatives de la “medecine 2.0 ” actuelle sont encore animés par un refus très marqué de la médiation médicale.  Dans le contexte qui se dessine, les médecins ne seraient plus qu’une ressource parmi d’autres, concurrencés par les communautés épistémiques à la Wikipédia, les groupes d’entraide en ligne et les bases de données ‘open’.  Mais, de manière paradoxale, la démocratisation croissante des usages numériques ne va pas sans soulever plusieurs interrogations quant aux biais qu’elle peut introduire dans l’accès aux soins. La question des inégalités en matière de santé reste plus que jamais ouverte. Un déplacement progressif des scènes de l’exclusion et de l’isolement social pourrait s’opérer si la « fracture numérique » finissait par  recouper une « fracture sanitaire » entre usagers ayant accès à de l’aide en ligne et à de l’information de qualité et des couches de population progressivement évincées de cette démarche d’ ’empowerment’ des malades. Le risque est que les usages numériques contribuent à exacerber ces inégalités.

Dans Dilema Veche (Roumanie, 21-27 avril)

Dans le n. 375 de l’hebdomadaire Dilema Veche, un article sur l’amitié en ligne : l’occasion pour présenter au public roumain les travaux du sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil).

Lucian Popescu îl citează pe sociologul francez Antonio Casilli care susţine că nu există o ruptură între planuri, între viaţa reală şi spaţiul virtual. Bogdan Voicu spune că „interacţiunea directă, personală rămîne de departe cea mai valoroasă, însă pînă a ajunge la ea, ai nevoie de numeroase etape care să o faciliteze“. Luiza Vasiliu a descoperit că numărul prietenilor prietenilor ei de pe Facebook – 27379 este acelaşi cu codul poştal al unui orăşel din Carolina de Nord. Iar Alin Fumurescu era amuzat că a primit din partea mea „o cerere de prietenie“ tocmai cînd scria despre refuzul său de a folosi reţelele de socializare şi despre cum „MySpace-urile, MyFace-urile estompează graniţele dintre dormitor şi sufragerie“.

Dincolo de opinii, mă bucur că în acest dosar am reuşit „să întîlnesc“ (chiar dacă nu împart aceeaşi pagină) doi vechi prieteni: Lucian Branea şi Petre Barbu. Sînt prieteni şi „pe viu“, şi pe Internet.

Colloque Performance, théâtre, anthropologie (INHA/EHESS, 24-25 mai 2011)

J’interviendrai lors de ces deux journées d’études organisées par Georges Vigarello, Sylvie Roques et Christian Biet.  Voilà pour l’instant l’argumentaire et le programme – cela s’annonce tout à fait passionnant.

PERFORMANCE, théâtre, anthropologie

Le mot de performance s’est imposé dans le monde de l’art. Les chorégraphies de Jérôme Bel en danse, le « bio-art » de Yann Marussich jusqu’aux transformations physiques d’Orlan en sont autant d’exemples Il est porté sans doute par un contexte : celui de la productivité, de l’innovation, voire de l’informatisation1. Il s’est imposé aussi au théâtre, d’autant plus facilement d’ailleurs que la place du « faire » y semble première. Il s’y est même banalisé, régulièrement évoqué, jusqu’à apparaître quelquefois comme étant à l’essence même du jeu2. L’intérêt indéniable est ici d’aiguiser l’attention vers la part physique du spectacle, son versant le plus charnel.

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  1. Voir Innovation et performance, approches interdisciplinaires, dir. D. Foray et J. Mannesse, Paris, EHESS, 1999.
  2. F. Dupont, « Facere ludos. La fonction rituelle et l’écriture du texte dans la comédie romaine: un exemple, le pseudolus de Plaute », Colloque international, Genève, 27-29 novembre 2003.

"Internet accentue plus qu'il ne provoque les évolutions sociales" : dans Alternatives Economiques (n. 301, avril 2011)

Dans le magazine Alternatives Economiques, le chercheur Igor Manache propose une réflexion sur l’impact social des technologies de l’information et de la communication développant les théories contenues dans Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil) d’Antonio Casilli.

Internet bouleverse-t-il les rapports sociaux ?

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De même, Internet et les applications associées sont loin d’avoir accompli l’unification d’un réseau économique globalisé. Dans Made in monde (2006), Suzanne Berger et son équipe montraient ainsi que la mondialisation n’imposait pas une stratégie unique et qu’il restait possible et même parfois plus profitable de demeurer localisé près de son marché plutôt que d’éclater sa chaîne de production aux quatre coins du globe. Pour certains, comme Richard Barbrook, l’apport le plus marquant d’Internet se situe dans l’émergence d’une «économie du don high-tech », où des formes de propriété privée vont pouvoir coexister avec la construction de nouveaux biens communs comme les logiciels libres ou Wikipédia. Animés par la quête de prestige ou un sentiment de redevabilité, leurs contributeurs réactualisent à leur manière la logique mise en évidence par Marcel Mauss dans son Essai sur le don (1923), où la trilogie donner- re cevoir- rendre permet de consolider le lien social. Barbrook parle même de « cybercommunisme » pour désigner cette hybridation singulière entre marchandise, don et piratage que permettent le partage de fichiers sur la Toile et l’impossibilité de le contrôler. Mais si certains sont animés par une quête de reconnaissance, d’autres font les frais d’une nouvelle forme d’exploitation, tels ces « OS de l’info » qui animent les rédactions Web des médias traditionnels.

Une Reconfiguration De La Sociabilité

Concernant l’influence d’Internet sur la sociabilité, deux opinions s’affrontent: facteur d’atomisation sociale pour certains, il réaliserait enfin l’utopie d’un « village global» pour d’autres. En 1998, une étude dirigée par le psychologue social Robert Kraut auprès d’un échantillon de 73 familles de Pittsburgh s’alarmait des effets désocialisants du Net, activant la crainte d’une montée de l’anomie. Kraut pointait ainsi un paradoxe: alors qu’il abaissait le coût des communications et favorisait le contact avec des inconnus, Internet coupait les individus de leur environnement social proche, générant ainsi une instabilité relationnelle et un sentiment d’isolement. Cette étude à fort retentissement présentait cependant de nombreux biais méthodologiques et il a été montré depuis que si l’utilisation importante d’Internet s’accompagne dans certains cas d’un plus grand sentiment de solitude, c’était ce dernier qui pouvait favoriser celle-là, et non l’inverse.

Ainsi, comme l’explique le sociologue Antonio Casilli, la sociabilité en ligne ne vient pas remplacer mais à compléter les interactions de face-à-face, en même temps qu’elle les reconfigure. Non seulement les relations sur la Toile ont souvent un prolongement dans la vie « réelle », mais la proximité géographique reste le facteur qui  exerce le plus de poids sur la formation des amitiés en ligne, avant le partage d’intérêts communs ou l’âge. Du reste, plutôt que de parler de lien social au singulier, il importe d’être attentif à la nature des différentes relations qu’entretient un individu donné sur le Net (leur contenu, leur solidité, etc.; les friends que l’on se fait sur Internet ne sont pas nécessairement de « vrais» amis), mais aussi à leur contexte: selon les moments, par exemple, l’usage d’Internet peut ou non se substituer à d’autres pratiques de sociabilité plus directes. Les recherches tendent alors à montrer que les réseaux sociaux numériques ont pour effet de multiplier la « transitivité » des réseaux traditionnels, c’est-à-dire la possibilité d’entrer en contact avec un inconnu par une connaissance interposée, ou d’établir un pont entre deux réseaux jusque-là déconnectés. Les réseaux sociaux numériques tendent ainsi à favoriser les liens« faibles », connaissances éloignées dont Mark Granovetter a montré dans un article célèbre qu’ils jouaient un rôle plus efficace que les relations plus proches pour certaines activités comme la recherche d’emploi, Cependant, il en va avec le capital social comme avec les autres formes de capital: le capital va au capital et les études mettent ainsi en évidence le fait que les individus qui sont déjà les mieux connectés attirent davantage de nouveaux liens que les autres.

De même, si Internet n’abolit pas les logiques affinitaires, il peut permettre de jeter des ponts entre les différents univers auquel chacun appartient de par les multiples facettes de sa personnalité. Alors que pour certains, Internet renforcerait un modèle de sociabilité en « petites boîtes» à l’intérieur desquelles les individus ne seraient connectés que par des liens forts, faits de proximité et de ressemblance, le sociologue canadien Barry Wellman parle, lui, d’un «individualisme en réseau », où chacun chercherait au contraire à mettre en avant ses singularités, En réalité, les deux semblent se conjuguer dans une tension entre conformisme et différenciation, telle que l’a mise en évidence Pierre Bourdieu. De la même façon, selon Antonio Casilli, il serait trompeur de ne voir dans les blogs et autres « murs » des réseaux sociaux que le lieu de déploiement d’un narcissisme exacerbé. En réalité, Internet déplace les frontières de l’intimité, et l’image de soi que l’on renvoie en ligne est une construction collective et interactive. La Toile peut également jouer le rôle d’une technologie qui permet aux utilisateurs souffrant d’un handicap physique ou émotionnel de maîtriser leur présentation d’eux-mêmes, de mieux appréhender par la suite les interactions sociales et de favoriser les rencontres sentimentales. Mais l’accessibilité et la conservation des données mises en ligne peuvent aussi faire jouer au Web le rôle d’une véritable bombe à retardement pour les intéressés, comme l’illustre à l’extrême le cas des trois salariés licenciés après un échange sur un mur Facebook en novembre dernier, au cours duquel ils dénigraient leur hiérarchie.

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Pire encore, l’emprise des firmes marchandes peut même emprunter des formes plus pernicieuses en épousant les nouvelles potentialités du Web collaboratif pour gagner la confiance, voire l’affection des internautes dont elles demandent à devenir les « amies» en ligne. Elles profitent dans le même temps de leur inattention pour stocker quantité d’informations sur leur compte avec leur tacite consentement. Des données d’abord à valeur commerciale, mais qui pourraient aussi être utilisées à mauvais escient. Au final, Internet accentue plus qu’il ne provoque les évolutions sociales.

Dans Rue89 (22 avril 2011)

Dans le site Web d’information Rue89, Yann Guégan se penche sur la question des commentaires parasites, des débats qui les attirent et des meilleures méthodes pour les gérer. L’occasion de citer les théories d’Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil) qui analyse ce phénomène à l’aune des théories sociologiques.

En attendant de bouter les trolls hors de Rue89, on pourra se consoler avec l’analyse du sociologue Antonio Casilli, spécialiste de cette engeance, cité par Télérama : « Personne ne naît troll, tout le monde peut le devenir. […] Le troll est le négatif dialectique. Celui qui met les pieds dans le plat, casse les codes, conteste l’autorité. Son intervention est capitale dans le processus social. Il produit du débat et enrichit in fine la qualité du Web. »

"Quelle éthique dans les réseaux sociaux ?" : Antonio Casilli et Pierre Antoine Chardel au séminaire Ars Industrialis (23 avr. 2011)

Le philosophe Pierre-Antoine Chardel (Institut Télécom) et le sociologue Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil) interviendront dans le cadre de l’atelier “Technologies relationnelles” de l’association Ars Industrialis. Leur intervention “Corps et santé dans les réseaux sociaux : quelle éthique ?” aura lieu à 14h, samedi 23 avril 2011 à la Maison des associations du 17e arrondissement de Paris (25 rue Lantiez – Paris).

L’association internationale Ars Industrialis, “pour une politique industrielle des technologies de l’esprit”,  a été créée en 2005 à l’initiative de Bernard Stiegler. Le groupe “Technologies relationnelles” est coordonné par le philosophe Christian Fauré.

"La vie privée en réseau : attention aux inégalités sociales" : Antonio Casilli dans Le Soir (20 avr. 2011)

Dans le quotidien de Bruxelles Le Soir, William Bourton interviewe Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil) à propos de la vie privée sur Internet : un enjeu de taille, surtout face à une montée du nombre de jeunes sur les réseaux sociaux. Et le sociologue de rappeler que les réseaux sociaux en ligne reproduisent les différences et les inégalités de la vie quotidienne – y compris dans l’apprentissage des règles de protection de la vie privée.

On a souvent tendance à considérer la vie privée comme un ensemble de « données perso » qui sont toutes sensibles et toutes de la même manière… alors que ceci n’est pas le cas. Selon le contexte et le réseau, le fait de donner mon adresse peut être anodin – par exemple dans un réseau où l’on a du e-commerce et où il faut recevoir des produits chez soi – ou devenir un vrai problème. Pour les jeunes, on a des réseaux qui sont ciblés du point de vue commercial et il n’y a rien de spécial à ce qu’un enfant y ait sa fiche. […] Danah Boyd (Harvard University’s Berkman Center for Internet and Society) a montré que cette idée de mise en péril de la vie privée cache une réalité sociale et certaines stratifications que l’on remarque dans la vie de tous les jours. L’usage de Facebook est enraciné dans des relations sociales préexistantes.

Dédicace de "Les liaisons numériques" à la Mêlée Numérique de Toulouse (21 avril 2011)

A l’occasion du salon TIC La Mêlée Numérique de Toulouse, Antonio Casilli, auteur de Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ? (Ed. du Seuil), interviendra dans le cadre du débat “La Révolution numérique Phase 2, l’ère du Social Networks” (21 avril, 9h) animé par Claude Paichard. Une séance de dédicace de l’ouvrage aura lieu entre 11h et 12h.

Web 2.0 et 3.0, Facebook, Twitter, Youtube, … autant d’outils largement maitrisés par la génération Y, mais qui impactent au quotidien le monde de l’économie, de la politique, des entreprises, …
Un plateau exceptionnel sera réuni à l’occasion de cette conférence sur les bouleversements liés à l’influence des réseaux sociaux : chercheur, sociologue, bloggeur, entrepreneur, association professionnelle, utilisateur, collectivité locale… 9 intervenants feront part de leur expérience de ce sujet devenu essentiel.

Empowered patients, greedy pharmacoms and the coming 'eHealth divide'

Who wants to appropriate the so-called “eHealth revolution” and put it to commercial use? Just have a read through this scary bit of pharmacom fireside chat freshly published on The Pharmaceutical Executive Magazine website then we’ll talk.

Thus spoke Sarah Krüg, from the Medical Education Group at Pfizer. Patients empowerment via online databases,  open information sharing and web-based self-help groups represents a business opportunity for pharmacoms (but then what doesn’t?). The danger that the biomedical monopoly over health care be replaced by an even more pervasive pharmaceutical merchandising is a clear and present one.

Apomediation and Medicine 2.0 have to proceed in close association with a big dose of vigilance. Vigilance to prevent astroturfing in online communities. Vigilance to be aware of drug-pushing. Vigilance to avoid that bridging the digital divide (the age, sex and socio-economic status gap in accessing online information) doesn’t result in creating a new “eHealth divide” between those who have access to quality online information about health care – and those who are prey of Big Pharma disinformation.