Clowns effrayants : marre d'être le seul à ne pas avoir pondu une analyse super intelligente…

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Halloween vient de passer, mais la panique ne semble pas près de s’arrêter. Les “clowns effrayants” ! La plus grave crise que la France ait connue depuis la Grand Peur de l’été 1789, la rumeur d’Orléans de 1969 et le bug de Facebook de 2012 ! 1 Le peuple a peur. Les forces de l’ordre semblent impuissantes.

Arrestclown

On se tourne alors vers les intellectuels pour demander des réponses. Sur ce sujet plein de personnes super intelligentes ont dit des choses super intéressantes. Certes, ils les ont dites au bout de dizaines de sollicitations de la part de journalistes qui voulaient juste écrire des histoires type : “Notre société devient de plus en plus violente, chère madame, et c’est la faute à Internet”, mais bon… Le psychologue Yann Leroux, par exemple, reconnait que les clowns maléfiques “nous apprennent tout d’abord que notre manière de réagir devant les difficultés de la vie est en train de changer. La rage et la violence sont en train de remplacer la dépression comme modalité organisée aux difficultés de la vie”. L’infocommien Olivier Ertzscheid insiste sur la facilité des sentiments primitifs à se propager “sur les réseaux sociaux, qui disposent du plus fort potentiel de viralité”.

Petit aparté : si vous êtes chercheur et que vous voulez être interviewé, c’est très bien d’écrire un billet de blog “de positionnement”. Comme ça, les journalistes qui tombent sur vous après avoir googlé “sociologie + clown” (ou n’importe quelle autre combinaison de “nom de discipline universitaire + sujet sur lequel le journaliste mise cette semaine pour faire un max de partages sur Facebook”) savent déjà ce que vous allez leur raconter.

Bref, j’en avais marre d’être le seul à ne pas avoir pris le temps de pondre une analyse bien touffue de ce phénomène des clowns effrayants. Et pourtant, j’aurais tellement de choses à dire à ce sujet ! Il n’y a pratiquement pas d’aspect de notre société ou de notre culture que je ne sois pas capable de mettre en relation avec ces fichus clowns. C’est pourquoi j’ai créé le hashtag ‪#‎ToiAussiAnalyseLesClownsMalefiques‬ sur Twitter, réunissant toutes mes idées les plus brillantes.

 

Si vous êtes journaliste, vous pouvez choisir le thème qui mieux s’adapte à l’angle de votre papier, puis prendre rendez-vous téléphonique avec moi. Je vais volontiers gâcher une heure de mon temps pour développer in extenso avec vous ce que je ne pouvais pas dire sur Twitter à cause de la contrainte des 140 caractères. Aussi, avant de m’appeler, il vaudrait mieux que vous lisiez la note 1 de ce billet ! Trololo.

  1. L’usage de points d’exclamation indique que je suis en train d’utiliser un expédient rhétorique connu sous le nom de “sarcasme”. Rien que dans ce billet, je vais m’en servir au moins à deux autres endroits, donc faut s’y faire, hein.