[Séminaire #ecnEHESS] Séance exceptionnelle : Comment organiser une “grève numérique” ? (13 févr. 2020, 18h-20h)

Enseignement ouvert aux auditeurs libres. Pour s’inscrire, merci de renseigner le formulaire.

Nous organisons une séance exceptionnelle de notre séminaire #ecnEHESS Etudier les cultures du numérique. Initialement réservée aux étudiant•es inscrit•es, elle sera une séance “en lutte”, en lien direct avec les mobilisations en cours et ouverte aux auditeurs libres.

Nous aurons le plaisir d’accueillir cinq intervenant•es, professionnel•les des métiers du numérique et militant•es :

⚠️ Le séminaire aura lieu le jeudi 13 février 2020, 18h-20h, Institut des Systèmes Complexes, salle séminaire 1.1, 113 rue Nationale, 75013, Paris. ⚠️

N’hésitez pas à faire circuler cette information auprès de vos contacts et dans vos réseaux.

Présent et futur de la “grève numérique”

Les mouvements sociaux français de 2019-2020 sont non seulement les plus importants en termes de participation présentielle et de durée depuis plusières décennies, mais ils représentent aussi un laboratoire d’innovations politiques au croisement entre stratégies traditionnelles (manifestations, blocages, négociations syndicales) et expérimentations technologiques. Dans ce contexte, c’est l’outil de la “grève numérique” qui s’est progressivement imposé en tant qu’instrument d’expression de revendications des professions liées au numérique et de solidarités interprofessionnelles. Ce sont désormais les développeurs, CM, bloggueurs — plus ou mois précaires, plus ou moins dépendants économiquement — qui deviennent partie prenante des conflits pour la reconnaissance de leurs droits au travers de ce dispositif aux contours toujours changeants.

Bien sûr depuis les années 2010, les travailleurs des plateformes (livreurs Deliveroo, chauffeurs Uber, micro-travailleurs d’Amazon Mechanical Turk) ont régulièrement eu recours à l’outil des “grèves augmentées” à l’aide de forums de discussion en ligne, applications mobiles, présence sur les médias sociaux. Et depuis les années 2000, les dissensions autour de la gouvernance des grandes plateformes sociales se sont souvent manifestées sous forme de “grèves d’utilisateurs” : ainsi Reddit, Facebook, Second Life, Huffington Post, Wikipédia, Youtube ont tous été ciblés par des campagnes de “blackout” et de boycott qui ont parfois bouleversé leur fonctionnement et déterminé des modifications conséquentes de leur fonctionnement.

Quelles pollinisations réciproques existent-elles entre ces initiatives disparates, mais toutes placées sous le signe de la grève ? Quel rôle jouent les syndicats et les coordinations autonomes ? Comment concevoir et structurer une nouvelle place de Grève, pour mettre en visibilité la force de travail nécessaire pour faire fonctionner nos infrastructures numériques ?