Cultures numériques : enseignements, recherches et chroniques de la rentrée

Dear all,

après un retour de vacances un tantinet agité, je trouve enfin une minute pour respirer, m’asseoir devant mon clavier et vous dresser une liste des nouveautés de la rentrée.

Enseignement

Pour l’année universitaire 2012-13 mon séminaire EHESS Étudier les cultures du numérique : approches théoriques et empiriques reprend le 20 novembre. Rendez-vous le 3e mardi du mois, de 17h à 19h (salle 5, 105 bd Raspail 75006 Paris). Pour s’inscrire en auditeurs libres c’est par ici.

http://www.ehess.fr/fr/enseignement/enseignements/2012/ue/913/

EHESS : Enseignement 2012-2013 — Étudier les cultures du numérique

Mon activité d’enseignement auprès des élèves ingénieurs de Telecom ParisTech s’articulera sur trois cours :

Cultures et sociabilités du numérique (SES223, 1er semestre, période 1, du 3 oct. au 28 nov. 2012). Une unité d’enseignement pour les étudiants de Master, dans laquelle je vais analyser des notions propres aux SHS (identité, communauté, normes, etc.) au prisme des phénomènes sociaux du numérique (plateformes de socialisation, communautés de discussion, réseaux de partage, etc.).
Militer sur le Web social (FH265, 2e semestre, période 3, du 20 févr. au 3 avr. 2013). Un module de Formation Humaine autour d’un projet de groupe : concevoir, monter et mettre en place une “cause” en ligne (levée de fonds, campagne de sensibilisation, association citoyenne, etc.).
Pratiques et analyses de communication écrite (SES102). Un cours d’initiation à la communication écrite pour les étudiants de première année, avec (pour ma part) une forte orientation écritures participatives en ligne.

Recherche

Avec Paola Tubaro et Yassaman Sarabi, nous avons passé l’été à travailler sur deux projets qui nous tiennent particulièrement à cœur. Le premier est l’étude ICCU (Internet Censorship and Civil Unrest), une recherche sur les usages informatiques en situation d’émeute que j’avais déjà présenté à TEDx. Une version remaniée de notre étude (initialement parue en 2011), vient d’être publiée dans le Bulletin of Sociological Methodology. Pour en savoir davantage,  lisez par ici.

Le deuxième est le projet THEOP (Testing the Hypothesis of the ‘End-Of-Privacy’), dans le cadre duquel nous venons tout juste de finaliser un rapport rendu à la Fondation CIGREF. Cette étude analyse les controverses relatives aux politiques de protection de la vie privée sur les médias sociaux. Les résultats sont assez impressionnants : non seulement la privacy en ligne a encore de beaux jours devant elle, mais on arrive à montrer sous quelles conditions des “cycles de privacy” se mettent en place :  les plateformes de networking forcent une norme de transparence auprès des usagers, ces derniers réagissent en surprotégeant leurs pages en ligne, les plateformes doivent forcer à nouveau, et ainsi de suite. Le projet continue et nos résultats seront progressivement présentés sur le blog Presence, hébergé sur la plateforme Hypothèses.

http://www.anamia.fr/

Anamia : page d’accueil du questionnaire en ligne

Mais la grande nouveauté de cette rentrée 2012 est le Symposium ANAMIA qui se tiendra le 14 décembre 2012 au Petit Auditorium de la Bibliothèque Nationale de France (site F. Mitterrand, Paris) ! ANAMIA (La sociabilité “Ana-mia” : une approche des troubles alimentaires par les réseaux sociaux) et l’un de nos projets les plus ambitieux. Il nait d’une collaboration entre EHESS, CNRS, Institut Mines-Télécom, UBO et Université de la Méditerranée. Le projet, financé par l’ANR, étudie depuis 2010 les communautés en ligne et les réseaux de socialisation des personnes atteintes de troubles de conduites alimentaires en France et dans les pays anglo-saxons. Les résultats mettent à mal plusieurs des idées reçues relatives au « pro-ana » et aux subcultures « déviantes » en ligne. Nous avons commencé à les présenter à la communauté scientifique et au grand public. A suivre, le programme complet et les modalités pratiques du symposium.

Médias

Dans mon monde idéal, je mène une vie de reclus. Assis dans un fauteuil au centre d’une pièce tapissée de photos de Theda Bara et de Borges, je fume un chibouque à longueur de journée, avec pour tout fond sonore des madrigaux de Monteverdi. Dans mon monde idéal, je suis total ringard. Mais au moins mon téléphone ne sonne pas, les mails intempestifs ne surgissent pas sur mon écran et les journalistes ne me sollicitent pas pour la moindre affaire de chiens écrasés sur les autoroutes de l’information. Après mûre réflexion, je suis arrivé à la conclusion qu’il y a au moins une chose que je peux faire pour aller progressivement vers mon existence rêvée (et ce n’est pas de m’acheter un chibouque) : arrêter de répondre aux journalistes, ou du moins quadriller ma présence médias, en arrêtant de me disperser et de passer des heures à débattre des questions que d’autres ont formulées.

Tout ce long préambule pour vous dire qu’à partir de maintenant je vais limiter mes activités médiatiques à deux chroniques :

• sur France Culture, je reprends pour cette année ma place à La Grande Table, magazine culturel de la mi-journée animé par Caroline Broué. Avec moi, la même équipe de chercheurs et d’écrivains de l’année dernière : Catherine Clément, François Cusset, Eric Fassin, Michaël Foessel, André Gunthert, Sylvie Laurent, Hervé Le Tellier, Tobie Nathan, Ruwen Ogien, Pascal Ory, Christophe Prochasson, Fabienne Servan-Schreiber – pour n’en citer que quelques uns.

• [BREAKING] : OWNI m’a proposé de tenir une rubrique – et j’ai dit oui. J’ai donc le plaisir de vous annoncer la naissance de Addicted to Bad Ideas, une chronique hebdomadaire sur les cultures numériques, les recherches universitaires innovantes et d’autres bizarreries assorties.

http://owni.fr/

OWNI, News, Augmented

Ceci ne veut pas dire que je vais arrêter d’écrire sur ce blog : les billets seront co-publiés sur OWNI et sur Bodyspacesociety.

Et voilà, c’est tout. Donc on se revoit très prochainement, folks !